Le media américain Foreign affairs vient de publier une tribune de David A. Deptula, doyen du Mitchell Institute for Aerospace Studies et chercheur principal à l’Académie de l’armée de l’air américaine et qui a servi comme lieutenant-général dans l’armée de l’air américaine. Celle-ci est la suivante :
Depuis des années, les théoriciens militaires et les politologues soutiennent que la puissance aérienne est surestimée et, à certains égards, dépassée. Certains pointent du doigt la prolifération de petits drones sans pilote bon marché comme preuve que la supériorité aérienne traditionnelle – la capacité à contrôler le ciel – est devenue obsolète. Selon ce point de vue, l’innovation technologique a fait du « déni de contrôle aérien » – la simple restriction de la capacité d’un adversaire à opérer librement dans les airs – une solution de remplacement suffisante.
D’autres évoquent le « piège à bombes intelligentes », l’idée que les dirigeants ont acquis une confiance excessive dans la capacité des frappes aériennes de précision à contraindre les États à la soumission. Ces critiques affirment que la puissance aérienne ne peut à elle seule atteindre les objectifs politiques et conduit souvent à des campagnes de bombardements interminables et inutiles.
Le politologue Robert Pape, par exemple, affirmait en 1996 qu’« aucune campagne de bombardement stratégique n’a jamais donné de résultats décisifs ».
Derrière ces critiques se cache un message clair : la puissance aérienne est trop limitée, trop coûteuse ou trop dépendante des promesses d’innovations technologiques pour avoir une réelle importance.
Puis, en juin, Israël a lancé l’opération « Rising Lion », une campagne aérienne contre l’Iran.
En seulement 12 jours, l’armée de l’air israélienne a effectué environ 1 500 sorties de combat, plus de 600 ravitaillements en vol et plus de 900 cibles iraniennes, dont des installations nucléaires renforcées, des batteries de missiles et des centres de commandement militaire.
Les résultats ont été décisifs : le programme nucléaire iranien a été considérablement perturbé, des éléments clés de son réseau de défense aérienne ont été détruits et le commandement militaire de Téhéran a subi de graves revers. Pendant ce temps, pas un seul avion israélien piloté n’a été perdu.
Bien qu’Israël n’ait pas totalement éliminé les capacités nucléaires de l’Iran, sa campagne aérienne a retardé, affaibli et dissuadé les ambitions iraniennes, et a encore transformé le paysage politique du Moyen-Orient.
L’opération Rising Lion a démontré de manière éclatante ce qu’une force aérienne moderne, soutenue par une stratégie solide et une volonté politique, peut accomplir.
Elle a réaffirmé la capacité de la puissance aérienne à obtenir des résultats politiques significatifs sans une guerre terrestre prolongée.
Source : Foreign Affairs & Israël Valley
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