Israël et Etats-Unis. Sciences quantiques. $200 millions d’investissements dans un Centre sur l’IA.

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Israël et les États-Unis travaillent actuellement sur une initiative stratégique visant à créer un centre scientifique conjoint consacré à l’intelligence artificielle et à l’innovation quantique moyennant un investissement de 200 millions de dollars. Le centre servira de pôle pour la promotion de la coopération et de la diplomatie axées sur la technologie avec les pays du Golfe dans les domaines de l’IA et de la science quantique, défiant de surcroît la Chine dans la course mondiale à la suprématie des technologies de prochaine génération.

Cette initiative, dirigée par le Major général Tamir Hayman, directeur de l’Institut israélien d’études sur la sécurité nationale (INSS) et la Dr Smadar Itzkovich, fondateur et PDG de AI & Quantum Sovereignty Lab (AIQ-Lab), devrait être mise en œuvre soit par un décret présidentiel signé par le président américain Donald Trump, soit à l’issue d’un processus législatif.

« Ce projet est une initiative stratégique, qui vise à remodeler le Moyen-Orient grâce à la collaboration scientifique et technologique américano-israélienne en matière d’IA et de science quantique », a déclaré Itzkovich au Times of Israel. « Israël est une locomotive dans les domaines de la physique et de la technologie quantiques. Nous pouvons utiliser notre avantage et le traduire en réalisations sans précédent, pour la croissance économique et la prospérité, ainsi que pour la stabilité et la sécurité, afin de bénéficier d’une souveraineté régionale dans les domaines de l’IA et de la science quantique. »

Dans le cadre de l’initiative proposée concernant le centre scientifique, chaque pays devra verser 20 millions de dollars par an, à compter de 2026 et jusqu’en 2030, des montants qui seront utilisés pour soutenir des projets de recherche et de développement menés au deux sièges de Tel Aviv et d’Arlington, en Virginie. La collaboration technologique se concentrera sur les défis régionaux communs et urgents, notamment la cybersécurité, la médecine et la génétique, ainsi que la sécurité de l’eau et alimentaire dans les environnements arides.

L’initiative survient à un moment charnière, dans un contexte d’inquiétude grandissante quant au fait qu’Israël pourrait rater l’explosion régionale des investissements dans les technologies de prochaine génération. En mai, Trump et le président des Émirats arabes unis, Mohamed bin Zayed Al Nahyan ont annoncé le lancement conjoint du plus grand campus consacré à l’IA en dehors des États-Unis. L’Arabie saoudite souhaite en effet devenir un centre mondial de l’IA, et aurait l’intention de créer un fonds de 40 milliards de dollars pour investir dans le domaine.

« Cette ambition n’est pas uniquement économique », a indiqué Itzkovitch. « Les pays arabes ou du Golfe cherchent à raviver l’âge d’or de la science arabe, et à faire de la région un cpôle mondial de connaissances. »

Israël manque à la fois de stratégie et des investissements massifs qui permettent à des pays comme les Émirats Arabes Unis et l’Arabie saoudite de faire d’énormes progrès dans les domaines de l’IA et de l’informatique quantique. Si la petite nation du Moyen-Orient possède le talent et l’esprit d’innovation, elle manque toutefois des investissements essentiels dans les infrastructures, notamment en matière de puissance de calcul et de puces. Cette situation risque de désavantager le pays, alors que d’autres nations, parmi lesquelles ses voisins, progressent dans la course mondiale aux armements technologiques.

« Nous proposons une feuille de route claire pour l’IA et la diplomatie quantique, en commençant par le partenariat américain puis en l’élargissant pour inclure les principaux pays partenaires des Accords d’Abraham, ainsi que des pays d’Asie centrale comme l’Azerbaïdjan, le Kazakhstan et l’Ouzbékistan, et enfin en intégrant des pays du Golfe parmi lesquels l’Arabie Saoudite, le Qatar et le Koweït », a expliqué Itzkovich. « Le centre recèle un immense potentiel géopolitique. Il servira de contrepoids stratégique à l’axe Iran-Chine-Russie, et fournira une base pour l’élargissement des Accords d’Abraham. »

Les Accords d’Abraham, signés en 2020 à l’issue d’une médiation assurée par les États-Unis, sont des accords bilatéraux qui avaient entraîné la normalisation des relations entre Israël et les Émirats arabes Unis, Bahreïn et le Maroc. La guerre de 12 jours au mois de juin contre l’Iran, terminée après un accord de cessez-le-feu, a suscité l’espoir d’une nouvelle aube de coopération dans la région, et peut-être d’accords de paix plus larges avec les voisins d’Israël.

« La stratégie de l’Iran consiste à nous éliminer et à encercler Israël dans un anneau de mort et de flammes, en encourageant la terreur et l’instabilité via ses proxys en Irak, en Syrie et au Yémen », a poursuivi Itzkovich. « Nous avons récemment réussi à briser ce cercle lors de la guerre, mais l’Iran essaie déjà de se réinventer et utilise l’IA pour se préparer à la prochaine guerre. »

La synergie du centre scientifique américano-israélien, a souligné Itzkovich, favoriserait également la sécurité nationale et régionale. En effet, nombre de ces technologies avancées d’IA et quantiques sont à double usage – définissant les futures puissances militaires, économiques et de renseignement, ainsi que les percées scientifiques.

« Plutôt que d’imiter l’Iran et son cercle de flammes autour d’Israël, nous proposons de forger conjointement un cercle de sagesse et de science autour de l’Iran : une alliance régionale fondée sur la connaissance, l’innovation et la sécurité mutuelle », a indiqué Itzkovich.

L’informatique quantique exploite la mécanique quantique et la physique abstraite pour effectuer de nombreux calculs, permettant de résoudre rapidement des problèmes trop complexes pour être traités par les ordinateurs classiques les plus puissants. Les ordinateurs quantiques traitent de manière exponentielle plus de données que les ordinateurs classiques à l’aide de bits quantiques – ou qubits, l’unité de base de l’information quantique -, participant à une progression vers des percées dans les domaines de l’économie, de la technologie, de la sécurité, de l’ingénierie et de la science, dans des secteurs comme le développement de médicaments, la cryptographie, la modélisation financière et la logistique de la chaîne d’approvisionnement.

Selon des données récentes rassemblées par Earth & Beyond Ventures et Deloitte Catalyst, plus de 20 pays à travers le monde ont lancé des initiatives nationales consacrées à la science quantique, sous l’égide de la Chine et des États-Unis, avec des investissements de plusieurs milliards de dollars dans la recherche, les infrastructures et le développement des talents.

« La Chine est en train de combler rapidement ses lacunes en matière d’IA ainsi qu’en logiciels et matériels quantiques », a précisé Itzkovich. « Les États-Unis doivent faire progresser les partenariats internationaux comme le centre américano-israélien d’IA et de science quantique pour conserver la suprématie dans ces domaines. »

Des géants de la technologie comme Amazon, Google, IBM et Intel investissent des ressources considérables dans le développement d’ordinateurs quantiques commercialement viables, engageant l’ensemble de la pile des technologies. L’intensité croissante de la concurrence mondiale souligne à quel point l’informatique quantique devient centrale pour l’avenir de l’innovation, de la sécurité et du leadership économique.

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