Israël et Emirats. Au coeur de la coopération. Les secteurs de la haute technologie, de l’agriculture innovante et de la finance.

Émirats et Israël : De la coopération discrète à une alliance stratégique suite aux Accords d’Abraham

Les relations entre les Émirats arabes unis (EAU) et Israël ont connu une transformation historique avec la signature des Accords d’Abraham en 2020, marquant une normalisation complète des relations diplomatiques, économiques, et sécuritaires.

Pendant longtemps, les deux pays n’avaient que des contacts discrets, principalement motivés par des intérêts sécuritaires communs, notamment face à l’influence de l’Iran dans la région.

Toutefois, la décision des Émirats de normaliser ouvertement leurs relations avec Israël a bouleversé la diplomatie au Moyen-Orient, faisant des Émirats le premier État du Golfe à établir des relations formelles avec Israël, et ouvrant la voie à de nouvelles opportunités économiques et stratégiques.

1. Un Passé de Contacts Discrets

Avant les Accords d’Abraham, les relations officielles entre les Émirats arabes unis et Israël étaient marquées par la position collective des pays arabes, rejetant toute reconnaissance d’Israël tant que le conflit israélo-palestinien restait non résolu.

Cependant, des échanges secrets ont eu lieu pendant des années, bien avant que les relations ne soient formalisées. Échanges de renseignement Des rapports ont révélé que les services de renseignement israéliens, notamment le Mossad, avaient régulièrement partagé des informations avec les Émirats. Ces échanges portaient sur des menaces communes, particulièrement l’Iran. Un exemple notable est la coopération dans le détroit d’Ormuz, une voie maritime stratégique.

Les services israéliens auraient informé les Émirats des mouvements militaires iraniens, renforçant ainsi la sécurité des navires émiratis contre des attaques potentielles. Ces échanges discrets ont posé les bases d’une coopération plus formelle.

Technologie de surveillanc

Un autre domaine de coopération discrète a été celui des technologies de surveillance. Il a été rapporté que les Émirats utilisaient le logiciel Pegasus, conçu par la société israélienne NSO Group, pour surveiller des dissidents politiques.

Ce logiciel a également été employé pour sécuriser des infrastructures critiques et combattre des menaces terroristes, démontrant une interdépendance croissante entre les deux pays sur le plan sécuritaire. Partenariats technologiques dans l’agriculture Les Émirats, confrontés à des défis environnementaux liés à leur climat désertique, se sont également tournés vers Israël pour des solutions technologiques.

Des firmes israéliennes spécialisées dans l’irrigation goutte-à-goutte et la gestion de l’eau ont aidé les Émirats à développer leur agriculture, malgré des conditions environnementales difficiles. Cette collaboration, bien que restée discrète à l’époque, constituait déjà un avant-goût des partenariats qui allaient suivre.

2. Les Raisons de la Normalisation

L’accord de normalisation en 2020 ne s’est pas fait sans réflexion stratégique. Plusieurs facteurs ont motivé les Émirats à franchir cette étape historique. La menace iranienne Depuis des décennies, les Émirats perçoivent l’Iran comme une menace directe à leur sécurité nationale. Le rôle de l’Iran dans les conflits régionaux, à travers son soutien à des groupes comme le Hezbollah et les milices chiites au Yémen, a accru les préoccupations sécuritaires d’Abu Dhabi.

En se rapprochant d’Israël, les Émirats ont vu une opportunité de bénéficier du savoir-faire militaire et des capacités de renseignement israéliennes pour contrer l’influence iranienne. La coopération sécuritaire renforcée entre ces deux pays représente donc un élément central de leur rapprochement. Les opportunités économiques

Au-delà des questions de sécurité, les Émirats et Israël ont rapidement identifié des avantages économiques mutuels. Israël, avec ses technologies avancées dans des domaines comme la cybersécurité, les énergies renouvelables, et l’agriculture, offrait aux Émirats des solutions pour diversifier leur économie, notamment à travers leur vision de développement à long terme Vision 2030. Depuis la signature des accords, les échanges commerciaux entre les deux pays ont augmenté de manière exponentielle, et plusieurs accords économiques ont été signés. Le rôle des États-Unis Les États-Unis, sous l’administration Trump, ont joué un rôle clé dans la conclusion des Accords d’Abraham. En facilitant ces négociations, Washington visait à créer une alliance régionale contre l’Iran, tout en favorisant la stabilité au Moyen-Orient.

Pour les Émirats, se rapprocher d’Israël signifiait également renforcer leur relation stratégique avec les États-Unis, obtenant ainsi un soutien militaire et économique renforcé. 3. Les Fruits de la Normalisation Depuis la normalisation des relations, plusieurs secteurs ont vu une collaboration accrue entre Israël et les Émirats arabes unis. Coopération sécuritaire Le renforcement des échanges de renseignement est l’un des aspects les plus marquants de la coopération entre les deux nations. Ces échanges portent principalement sur des questions liées à l’Iran, mais aussi à des groupes terroristes régionaux. De plus, Israël et les Émirats ont participé à des exercices militaires conjoints, signalant une volonté commune d’améliorer leurs capacités défensives face aux menaces régionales. Échanges économiques et technologiques Sur le plan économique, la signature des Accords d’Abraham a accéléré les échanges commerciaux entre les deux pays. En 2021, le commerce bilatéral a rapidement atteint des niveaux records, dépassant le milliard de dollars.

Les secteurs de la haute technologie, de l’agriculture innovante et de la finance sont au centre de cette nouvelle dynamique. Par exemple, les entreprises israéliennes d’irrigation et de technologies médicales collaborent désormais étroitement avec des partenaires émiratis pour développer des solutions innovantes adaptées aux conditions désertiques.

Tourisme et échanges culturels

Le tourisme entre les deux pays a également connu une croissance rapide grâce à l’ouverture de vols directs entre Tel Aviv et Dubaï. Le tourisme religieux, notamment vers Jérusalem, attire désormais de nombreux visiteurs émiratis, tandis que des Israéliens affluent vers les villes des Émirats.

Des projets culturels communs et des partenariats académiques ont également vu le jour, renforçant les liens interpersonnels entre ces deux sociétés.

4. Défis Internes et Tensions Régionales Malgré les nombreux avantages de la normalisation, elle n’est pas exempte de défis internes et régionaux. La question palestinienne La normalisation avec Israël a soulevé des critiques, notamment en ce qui concerne la cause palestinienne. Pour de nombreux observateurs et militants arabes, cet accord est perçu comme une trahison des Palestiniens, car il est intervenu sans avancée significative dans les négociations de paix. Bien que les Émirats aient affirmé leur soutien à la solution à deux États, cette décision a exacerbé les tensions au sein de la région. Tensions avec l’Iran Le rapprochement entre Israël et les Émirats n’a pas manqué de susciter des réactions de la part de l’Iran.

Bien que les Émirats tentent de maintenir des relations diplomatiques ouvertes avec Téhéran, la coopération militaire et sécuritaire avec Israël pourrait aggraver les tensions. L’Iran considère ce rapprochement comme une menace directe à ses ambitions régionales.

Conclusion Les relations entre les Émirats arabes unis et Israël ont pris une nouvelle direction avec la signature des Accords d’Abraham. Ce rapprochement, motivé par des intérêts communs en matière de sécurité, d’économie et de technologie, a permis aux deux pays de renforcer leurs partenariats dans des secteurs clés. Cependant, ce rapprochement n’est pas sans défis, notamment en ce qui concerne la question palestinienne et les tensions persistantes avec l’Iran.

Néanmoins, les relations entre les Émirats et Israël offrent un modèle potentiel pour d’autres pays arabes cherchant à normaliser leurs relations avec Israël dans un Moyen-Orient en mutation.

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