Israël est à la pointe des armes laser de défense antiaérienne

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Israël se positionne à la pointe des armes laser de défense antiaérienne.

L’État hébreu a dévoilé une nouvelle capacité de riposte contre les drones, misant sur un outil à visée dissuasive et fortement exportable.

Elles seront bientôt intégrées au dispositif de défense aérienne du pays. Le ministère israélien de la Défense a officiellement annoncé jeudi avoir utilisé des armes laser antiaériennes à plus de 40 reprises depuis le début de la guerre déclenchée par l’attaque du Hamas le 7 octobre 2023. Dans le viseur notamment : des drones lancés depuis le Liban par le Hezbollah. Preuve de leur efficacité à l’appui, le ministère a diffusé une vidéo montrant deux systèmes laser en train de neutraliser des drones à ailes fixes. Pourquoi dévoiler maintenant cette technologie aux yeux du monde ? « La menace des drones du Hamas et du Hezbollah a certainement diminué, ce qui donne à Israël plus de flexibilité pour révéler cette capacité sans compromettre les opérations en cours », analyse Fabian Hinz, chercheur à l’Institut international d’études stratégiques (IISS). Selon lui, cette annonce vise aussi un autre objectif : promouvoir l’exportation de ces systèmes. « Le marché des projectiles antidrones est en plein essor, et prouver leur efficacité en situation de combat peut augmenter les ventes. »

Une réponse aux drones à bas prix

Ces engins étaient autrefois réservés aux missions de reconnaissance et aux frappes ciblées des grandes puissances militaires comme les États-Unis et Israël. Mais dans ce qui est communément appelé des conflits asymétriques, de nombreux acteurs non étatiques aux ressources limitées s’appuient de plus en plus sur des drones à faible coût pour frapper des cibles militaires, contournant souvent des systèmes de défense aérienne sophistiqués et onéreux. L’intérêt pour les armes laser repose d’abord sur leur coût très bas par tir. Tandis qu’un missile intercepteur du système de défense israélien « Dôme de fer » – destiné aux projectiles à courte portée – coûte environ 50 000 dollars, les lasers fonctionnent à l’énergie, ce qui rend leur coût marginal. Le système DragonFire développé par le Royaume-Uni permet par exemple d’opérer à hauteur de 13 dollars par tir. Selon Fabian Hinz, cela les rend « hautement attractifs pour contrer les drones » souvent construits pour quelques milliers de dollars.

Le bouclier laser présente également des avantages supplémentaires : il fonctionne à la vitesse de la lumière, peut viser rapidement plusieurs projectiles et ne s’épuise jamais tant qu’il dispose d’une alimentation électrique. Les deux systèmes présentés cette semaine par Israël sont des variantes plus petites, plus mobiles mais moins puissantes du système Iron Beam, un système laser haute puissance conçu pour neutraliser projectiles, drones et roquettes à courte portée et présenté pour la première fois en 2021. Il devait marquer selon le ministère israélien de la Défense le début d’« une nouvelle ère dans la guerre moderne », tandis que le directeur général de l’armée israélienne Eyal Zamir avait indiqué qu’il devait entrer en service d’ici à fin 2025. Un mois après le début de la guerre à Gaza, le ministère de la Défense a signé des contrats pour 500 millions de dollars avec des entreprises d’armement israéliennes telles que Rafael Advanced Defense Systems et Elbit Systems pour développer ces technologies laser.

Des performances encore limitées

Mais ces systèmes présentent également des contraintes : ils exigent une alimentation électrique puissante et leur mobilité est donc limitée. Les conditions météorologiques peuvent aussi fortement réduire leur efficacité, tandis que leur portée est souvent inadaptée aux missiles conventionnels, limitant leur rôle à la défense contre les menaces à courte portée. En ce sens, les défenses laser devraient venir compléter les couches supérieures de la défense israélienne, comme les systèmes Arrow ou David’s Sling, conçus pour intercepter des missiles balistiques à longue portée. Ils ne remplaceront donc pas les armes conventionnelles, mais les renforceront dans des scénarios spécifiques.

Pour mémoire De quels systèmes de défense antiaérienne dispose Israël ?

Si l’annonce israélienne n’est pas passée inaperçue, l’État hébreu n’est pas nécessairement le premier à avoir développé et à employer ce type d’arme. Fabian Hinz rappelle que« les Saoudiens ont déjà affirmé (en 2022) avoir utilisé des lasers contre des drones houthis, et l’armée américaine aurait testé ces technologies au combat ». En mars 2024, le général Michael Kurilla, commandant du Centcom, avait révélé au Congrès que trois lasers américains de 50 kilowatts étaient déployés en Irak. La compétition est donc ouverte pour inonder le marché de l’armement. D’autant que malgré la guerre à Gaza, l’industrie de défense israélienne reste convoitée. Entre 2020 et 2024, Israël a représenté 3,1 % des exportations d’armes mondiales, selon le Stockholm International Peace Research Institute (SIPRI). Les entreprises Rafael et Elbit ont enregistré une hausse de 25 % de leur carnet de commandes sur les trois premiers trimestres de 2024, atteignant un total de 63 milliards de dollars. 

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