Israël en guerre. L’incapacité de la coalition et de l’opposition à s’unir en temps de guerre.

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Depuis bientôt deux ans, on nous parle d’un double objectif de libération des otages et de démantèlement du Hamas, comme si l’un n’allait pas sans l’autre. Cela ressemble au couplé gagnant des course hippiques lorsque l’on parie sur deux chevaux sans préciser lequel passera la ligne d’arrivée en premier.

Si c’est le démantèlement total du Hamas qui est préconisé en priorité, ses membres n’ont aucun intérêt à libérer des otages. Bien au contraire, en cas de défaite absolue, ils risquent de les exécuter. Si ce sont les otages qui passent avant tout, est-il judicieux d’anéantir l’organisation avec laquelle négocier leur libération ? Il apparaît ici que l’on ne peut atteindre l’un de ces deux objectifs qu’en abandonnant l’autre. L’équation entre la pression militaire et le problème humanitaire qu’elle tend à résoudre ne tient pas la route pour la simple raison qu’éliminer les troupes du Hamas ne sert à rien tant qu’on laisse en place la branche politique, c’est-à-dire les milliers de terroristes à col blanc que sont les fonctionnaires du Hamas détenant entre leurs mains les postes-clefs et les ressources de la bande de Gaza, sans oublier les hauts dirigeants qui résident en Turquie et au Qatar. Ces deux branches, militaire et politique, ne vont pas l’une sans l’autre.

Quant au niveau tactique, rien ne sert d’avancer sur le terrain tant qu’on n’a pas neutralisé le souterrain. Ici aussi, l’un ne va pas sans l’autre. Envoyer des unités de Tsahal là où, sous leurs pieds, se terrent encore des cellules actives du Hamas, est irresponsable. Les pertes de ces derniers jours le prouvent amèrement. Lier cette avancée terrestre à la libération des otages pose problème dans la mesure où cela implique que 890 vies auraient été sacrifiées jusqu’à présent pour en sauver moins d’une centaine. Lier cette même avancée à l’autre objectif, celui de démantèlement du Hamas, pose le problème de savoir si les centaines de morts et milliers de blessés de Tsahal ont permis d’assurer la sécurité des millions de citoyens israéliens qu’ils ont pour mission de protéger. Et si oui, pour combien de temps ?

Si oui, une autre équation entre alors en jeu. Celle établie entre l’acquis militaire et sa mise en valeur politique. Celle du fameux jour d’après. Une fois le drapeau planté sur le périmètre conquis, que faire de cette conquête ? Nul ne nous l’a encore dit. Cela vaut d’ailleurs pour l’Iran. La victoire militaire ne suffira qu’à court terme. Si le régime des mollahs et des gardiens de la révolution reste en place, la menace stratégique qu’il représente reviendra tôt ou tard planer sur Israël. Elle ne disparaîtra pas uniquement du fait d’une action opérationnelle. Cela vaut aussi pour les territoires. On ne peut pas régler le problème de Gaza séparément de celui de la Judée-Samarie où le Hamas continue de sévir et opérer, menaçant le pouvoir d’Abou Mazen et de l’OLP, lesquels rêvent à leur tour de reprendre le contrôle de Gaza. Rappelons que, cette semaine, les victimes israéliennes du terrorisme palestinien ont été tuées par des membres de la sécurité de l’OLP, et non du Hamas. Là non plus, l’un ne va pas sans l’autre.


La pénurie actuelle de combattants va de pair avec le refus d’une partie du public orthodoxe de servir sous les drapeaux. L’incapacité de la coalition et de l’opposition à s’unir en temps de guerre va de pair avec le pouvoir disproportionné de partis marginaux. La démission des responsables militaires et sécuritaires va de pair avec celle des responsables politiques qui ont failli à leur devoir absolu tant envers les citoyens assassinés le 07 octobre que ceux retenus jusqu’à ce jour aux mains de l’ennemi. Dans un pays véritablement uni et soudé, aucun ne peut aller sans l’autre. Tout se tient.

Le cas des otages, par contre, ne va de pair avec aucun autre. Il est à part. Le poser comme terme d’une équation, c’est faire le jeu du Hamas et trahir nos valeurs. L’objectif politico-militaire envers la menace terroriste et l’objectif humanitaire du sauvetage de nos frères et sœurs ne ressortent pas de la même sphère. L’un est une nécessité du moment, tactique, sécuritaire. Son issue se joue au sein de la dimension terrestre de notre destin. L’autre tient d’une éthique transcendante, céleste, au-delà de l’histoire. Et qui est l’essence même de notre judéité.

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