« Israël continuera d’agir partout où cela sera nécessaire »

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Israël prépare un dossier de renseignement pour convaincre Trump de la nouvelle frappe contre l’Iran.

La prochaine rencontre entre Trump et Netanyahu en Floride devrait porter sur la menace iranienne et les actions possibles contre le régime de Téhéran. À Jérusalem, les responsables s’efforcent de définir des étapes claires pour une action conjointe. L’objectif est de passer de la coordination des positions à la prise de décisions concrètes.

par Danny Zaken

La menace iranienne grandissante devrait occuper une place centrale lors de la rencontre prévue la semaine prochaine en Floride entre le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et le président américain Donald Trump.
Les autorités israéliennes préparent un dossier de renseignement exhaustif sur l’Iran, détaillant ses efforts pour relancer son programme nucléaire, reconstituer son arsenal de missiles balistiques, étendre les activités terroristes internationales du Corps des gardiens de la révolution islamique et accroître le financement du Hamas, du Hezbollah, des Houthis et d’autres organisations terroristes.

Le dossier qui sera présenté à Trump et à son équipe vise à instaurer une étroite coordination israélo-américaine pour s’attaquer à ce que Jérusalem considère comme la racine du problème iranien.
Les responsables israéliens estiment que le président américain reconnaît l’Iran comme la tête de la pieuvre terroriste au Moyen-Orient, la force agressive à l’origine de l’instabilité régionale et le principal obstacle à la mise en œuvre d’un accord régional global, le méga-accord envisagé par Trump. Malgré cela, Trump s’est jusqu’à présent abstenu de toute action décisive contre le régime, et la rencontre avec Netanyahu a pour but de définir des étapes claires dans la gestion du dossier iranien.

Cette fois-ci, le Premier ministre Netanyahu voyagera sans Ron Dermer , l’ancien ministre qui fut pendant des années son plus proche conseiller auprès de l’administration américaine. Son absence devrait se faire cruellement sentir lors de ce déplacement.
C’est l’ambassadeur d’Israël à Washington, Yechiel Leiter, qui le remplacera. Apprécié à la Maison Blanche, Leiter ne bénéficie cependant pas encore du même niveau de relations personnelles étroites que son prédécesseur.
Par ailleurs, Ron Dermer traînait des relations tendues avec certains membres de l’administration, tandis que Yechiel Leiter arrive sans aucun antécédent conflictuel.

La pieuvre iranienne

Il y a environ un mois, Israel Hayom a publié des renseignements indiquant que l’Iran, par le biais du Hezbollah, du Hamas et de leurs centres de commandement en Turquie, préparait des attaques terroristes en Europe et en Amérique latine. L’un de ces complots, une tentative d’assassinat contre l’ambassadrice d’Israël au Mexique, Einat Kranz-Neiger, a été déjoué par les autorités locales grâce aux renseignements fournis par Israël.

Selon une évaluation israélienne actualisée, sans renversement du régime de Téhéran, Israël est condamné à de nombreuses années de guerres récurrentes, d’intensité variable, contre les alliés de l’Iran, notamment le Hezbollah, les organisations terroristes palestiniennes et les Houthis, et potentiellement contre l’Iran lui-même.

Le dilemme est de savoir s’il faut entreprendre une action radicale contre le régime, une mesure susceptible de provoquer une escalade militaire où la supériorité aérienne et technologique d’Israël devrait prévaloir, mais au prix de plusieurs jours supplémentaires de paralysie pour le pays et son économie.
D’un autre côté, il existe une volonté d’anéantir une fois pour toutes le régime terroriste islamiste, principale source de chaos, de terrorisme et de guerres contre Israël et dans toute la région.
L’effondrement de ce régime faciliterait grandement le désarmement du Hezbollah et le démantèlement de son pouvoir politique au Liban, priverait le Hamas et le Jihad islamique de soutien financier et conduirait probablement aussi à la chute du régime houthi au Yémen.

La guerre de 12 jours en juin dernier a mis en lumière la faiblesse et la vulnérabilité du régime radical de Téhéran, ainsi que son incapacité à protéger ses installations et ses hauts responsables. Parallèlement, elle a offert une occasion rare de renverser la dictature.
Cette occasion n’a pas été saisie, en partie à cause du manque de coopération américaine sur ce dossier, malgré une frappe limitée menée par les États-Unis contre le site nucléaire de Fordow.
Selon un haut responsable de la sécurité, un autre élément clé pour convaincre les Américains sera l’implication de l’Iran dans le conflit russo-ukrainien. Écarter l’Iran de ce conflit réduirait la menace russe pour la sécurité de l’Europe.

Au-delà de l’option militaire

Comment cela pourrait-il se faire ? Une option envisageable serait une action militaire, visant à porter un nouveau coup dur au régime, mais au prix de lourdes pertes pour Israël. Le chef d’état-major de Tsahal, le lieutenant-général Eyal Zamir, a laissé entendre cette semaine qu’Israël pourrait devoir agir de nouveau contre l’Iran. Lors d’une cérémonie marquant la passation de pouvoir à la tête de la Direction de la planification, Zamir a déclaré : « Au cœur des menaces de Tsahal se trouve la campagne contre l’Iran. Cette campagne s’est conclue par des succès significatifs. Nos ennemis ont une fois de plus ressenti la portée de la longue portée de Tsahal, qui continuera de frapper partout où cela sera nécessaire, sur les fronts proches et lointains. »
Le ministre iranien des Affaires étrangères a réagi en affirmant que l’Iran était parfaitement préparé à une attaque israélienne.

Une intervention militaire sera probablement nécessaire de toute façon, mais la position d’Israël est qu’elle doit être menée de pair avec une action offensive sur d’autres fronts.

La situation économique de l’Iran se détériore de jour en jour. La monnaie locale, le rial, atteint des niveaux historiquement bas ; la pauvreté s’aggrave ; de nombreux Iraniens instruits quittent le pays ; l’électricité n’est disponible que quelques heures par jour ; et le carburant est rationné dans les stations-service.
La crise de l’eau s’aggrave également, avec la fermeture des réservoirs et le débit d’eau courante réduit à un filet d’eau dans une grande partie du pays.
Parallèlement, le mécontentement populaire grandit, malgré les efforts du régime pour le réprimer par la force et la brutalité, notamment en imposant des restrictions d’accès à Internet pour en freiner la propagation.

Les États-Unis et les pays occidentaux pourraient imposer des sanctions bien plus sévères que celles actuellement en vigueur, notamment un arrêt total des exportations de pétrole et un embargo généralisé sur les biens à double usage qui contribuent au développement des missiles et à l’industrie de l’armement.
Ces pressions économiques visent avant tout à contraindre le régime à faire des concessions, tant sur le programme nucléaire que sur les missiles balistiques et l’exportation du terrorisme.
Ce sont des exigences que Washington a surtout mises en avant au cours de l’année écoulée et que Téhéran a jusqu’à présent rejetées.

Au sein même du régime, des voix s’élèvent déjà, notamment celle du président Massoud Pezeshkian, mettant en garde contre un effondrement économique et social, en partie dû à de graves défaillances des infrastructures d’eau et d’énergie, et appelant à un compromis.
Pour l’instant, ces voix sont étouffées par la position intransigeante du Guide suprême, l’ayatollah Ali Khamenei. Une pression économique plus forte pourrait modifier sa stratégie.

Renverser activement le régime nécessiterait également d’apporter un soutien aux forces d’opposition iraniennes internes, afin de générer des pressions et une déstabilisation intérieures.
De telles mesures contraindraient à tout le moins le régime à se replier sur lui-même et, à un stade plus avancé, avec un soutien extérieur, pourraient mener à son renversement effectif.

JForum.fr avec ILH

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