Israël cible les infrastructures houthies au Yémen
À la suite de l’intensification des tensions dans la région, l’armée israélienne a lancé de nouvelles frappes ciblées contre des infrastructures au Yémen, marquant ainsi la troisième opération militaire depuis la reprise des hostilités à Gaza. Ce vendredi, des sources multiples ont confirmé qu’Israël a frappé simultanément trois ports clés situés sur la côte ouest du pays : Ras Issa, Hodeidah et Al-Salif.
Ces frappes interviennent une semaine après une attaque aérienne de grande envergure sur l’aéroport de Sanaa, qualifiée de dramatique par les observateurs locaux. L’opération visait à neutraliser des installations utilisées, selon les autorités israéliennes, par les rebelles Houthis pour mener des actions hostiles contre Israël, notamment des tirs vers l’aéroport Ben Gourion.
Dans un communiqué officiel, l’armée israélienne (Tsahal) a confirmé avoir mené ces attaques afin de détruire les infrastructures utilisées par l’organisation Houthie pour transférer des armes et des agents. L’aéroport international de Sanaa, tout comme le port de Hodeidah, aurait été exploité à des fins militaires sous couvert d’activités civiles. Selon Tsahal, il s’agit d’un nouvel exemple du recours systématique des Houthis à des infrastructures civiles pour mener des actions terroristes.
Les conséquences matérielles de ces frappes sont considérables. Le directeur de l’aéroport de Sanaa a confirmé l’ampleur des dégâts, précisant que des solutions temporaires sont envisagées pour rouvrir les installations, mais que des réparations complètes nécessiteront du temps. Les dommages seraient évalués à près de 500 millions de dollars, selon les premières estimations locales.
Outre les installations aéroportuaires, une centrale électrique touchée lors des bombardements a déjà fait l’objet de réparations partielles par des équipes d’ingénieurs sur place. Toutefois, le rétablissement complet des infrastructures critiques semble lointain.
L’attaque sur les ports intervient après des avertissements explicites formulés par le porte-parole de Tsahal, qui avait pointé du doigt ces lieux comme des cibles potentielles en raison de leur rôle dans le soutien logistique aux opérations houthies. Ces ports sont en effet stratégiques, tant pour le commerce que pour le ravitaillement militaire clandestin. Le port de Hodeidah, en particulier, a déjà été au cœur de nombreuses batailles par le passé, en raison de son importance pour l’approvisionnement du nord du Yémen contrôlé par les Houthis.
Le contexte de ces frappes est marqué par l’escalade de la confrontation régionale, dans laquelle les Houthis, soutenus politiquement et militairement par l’Iran, ont multiplié les provocations contre Israël, notamment par des tirs de drones ou de missiles balistiques depuis le territoire yéménite. Ces attaques ont directement visé des installations israéliennes, renforçant la perception, du côté israélien, que le Yémen est devenu une base avancée des menaces iraniennes.
L’opération militaire actuelle semble donc s’inscrire dans une stratégie plus large de neutralisation des relais régionaux de l’Iran, en particulier les Houthis, qui sont accusés de jouer un rôle de plus en plus actif dans les tensions autour de la bande de Gaza et du Liban. Pour Israël, empêcher l’établissement de bases d’opérations avancées à proximité de ses frontières – ou dans son périmètre d’action – devient un impératif sécuritaire.
Il est à noter que l’intervention israélienne au Yémen reste pour le moment unilatérale, sans implication directe des partenaires occidentaux. Si Washington a exprimé à plusieurs reprises ses inquiétudes quant au rôle des Houthis dans la déstabilisation régionale, les frappes israéliennes interviennent de manière autonome, en réponse directe aux menaces perçues.
Alors que la guerre à Gaza mobilise l’essentiel de l’attention internationale, le front yéménite rappelle que le conflit israélo-palestinien ne peut être dissocié des autres foyers d’instabilité au Moyen-Orient. L’extension géographique des tensions témoigne d’une nouvelle phase du conflit, plus régionalisée, où les acteurs non étatiques comme les Houthis peuvent influer sur les équilibres géopolitiques par des actions ciblées à longue portée.
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