Israël candidat pour fournir un satellite à l’Azerbaïdjan
L’entreprise publique israélienne Israel Aerospace Industries (IAI) se positionne comme un acteur central dans la course à l’espace au Caucase. Deux jours seulement après le lancement réussi de son satellite de communication Dror-1, l’IAI a été sélectionnée comme finaliste dans un appel d’offres majeur lancé par l’Azerbaïdjan. Le pays souhaite acquérir un satellite avancé, capable de soutenir ses ambitions régionales en matière de télécommunications, notamment en Afrique et au Moyen-Orient.
Selon des informations révélées par le média économique israélien Globes, le contrat en jeu pourrait atteindre une valeur comprise entre 300 et 800 millions de dollars. L’objectif de Bakou est clair : étendre sa couverture satellitaire pour devenir un acteur influent des télécommunications dans des zones souvent peu desservies.
Parmi les quatre candidats retenus pour cette compétition stratégique figurent des géants du secteur : les entreprises franco-italiennes Thales et Leonardo, le turc Turkish Aerospace, et l’israélien IAI. Toutefois, plusieurs analystes estiment qu’Israël bénéficie d’un avantage certain dans cette course.
D’une part, les relations bilatérales entre Israël et l’Azerbaïdjan sont particulièrement étroites, notamment dans les domaines de la défense et de la haute technologie. En 2023 déjà, Bakou avait acquis des satellites israéliens, renforçant une coopération aérospatiale en plein essor. D’autre part, des considérations géopolitiques jouent contre certains concurrents. La France, par exemple, est perçue à Bakou comme trop favorable à l’Arménie, pays rival de l’Azerbaïdjan, ce qui pourrait sérieusement compromettre les chances du groupe Thales.
Le satellite que souhaite acquérir l’Azerbaïdjan serait basé sur le modèle du Dror-1, récemment mis en orbite par Israël. Ce dernier est conçu pour couvrir les besoins en communication satellitaire de l’État hébreu pendant au moins quinze ans. Il intègre des technologies de pointe en matière de bande passante, de cryptage et de résilience face aux menaces cybernétiques ou électromagnétiques.
Le projet prévoit que la production du satellite destiné à l’Azerbaïdjan commence d’ici 2026, pour un lancement prévu à l’horizon 2028. Ce calendrier témoigne de la volonté du gouvernement azerbaïdjanais d’investir rapidement et massivement dans les infrastructures spatiales.
Cette montée en puissance d’Israël sur les marchés internationaux des télécommunications et de la défense est également visible dans les salons spécialisés. Lors de plusieurs expositions internationales en France, notamment dans le secteur de l’armement, des incidents ont été signalés : sabotages, pressions politiques, ou encore refus d’accréditation de délégations israéliennes. Pour plusieurs observateurs, ces tensions ne relèvent pas uniquement de préoccupations juridiques liées à l’utilisation de certaines technologies israéliennes, mais traduisent une inquiétude croissante face à une concurrence israélienne désormais incontournable.
En effet, les sociétés israéliennes, en particulier dans les secteurs de l’aérospatial, de la cybersécurité et de l’armement, enregistrent une croissance impressionnante sur les marchés émergents. Leur réputation d’agilité, d’innovation et d’efficacité séduit de nombreux pays à la recherche de partenaires technologiques fiables et réactifs.
Pour l’Azerbaïdjan, ce partenariat avec Israël s’inscrit dans une logique de diversification stratégique. En investissant dans un satellite de communication à usage civil et potentiellement militaire, Bakou renforce à la fois son autonomie technologique et sa capacité à intervenir dans des zones éloignées. Cela conforte également son image d’État moderne, prêt à rivaliser avec les grandes puissances régionales sur le plan technologique.
L’appel d’offres lancé par Bakou pourrait ainsi marquer un tournant dans la compétition internationale dans le domaine spatial. S’il est remporté par IAI, cela confirmerait non seulement la percée d’Israël dans ce secteur, mais aussi un basculement progressif des équilibres industriels dans la région. La combinaison entre innovation israélienne, volonté politique azerbaïdjanaise et repositionnement géopolitique pourrait bien dessiner une nouvelle carte de l’espace dans les années à venir.
Jforum.fr
Similaire
La rédaction de JForum, retirera d’office tout commentaire antisémite, raciste, diffamatoire ou injurieux, ou qui contrevient à la morale juive.
La source de cet article se trouve sur ce site