Israël au secours des Druzes en Syrie

Israël au secours des Druzes en Syrie

Des forces spéciales et plusieurs divisions militaires Syriennes seraient en mouvement vers le sud de la Syrie, tandis que des milliers de combattants djihadistes convergent actuellement vers la région d’As-Suwayda, selon des informations relayées par une source kurde.

D’après cette même source, des convois militaires ont quitté Idleb — principal bastion sunnite djihadiste dans le nord-ouest syrien — pour prendre la direction du sud du pays. Cette concentration de forces laisse présager un affrontement majeur entre milices sunnites et communautés druzes implantées dans la région montagneuse d’As-Suwayda.

Le chef du groupe djihadiste Hayat Tahrir al-Cham, Abu Mohammad al-Joulani, serait à la manœuvre, introduisant dans le sud syrien non seulement des combattants, mais également des équipements lourds : chars, lance-roquettes et drones suicides. Un développement qualifié de franchissement de « ligne rouge » par plusieurs analystes israéliens.

La tension est montée d’un cran avec l’annonce inhabituelle d’une attaque israélienne visant plusieurs chars dans cette même zone, entre les localités de a-Sijin et Samaa. Ce raid est survenu dans un contexte explosif, marqué par des heurts meurtriers entre des tribus druzes armées et des groupes sunnites bédouins.

Selon le ministère syrien de l’Intérieur, les violences ont fait au moins 30 morts et une centaine de blessés. L’épicentre des affrontements semble être le village d’Al-Maqwas, à l’est d’As-Suwayda, avant que les combats ne se propagent à d’autres localités avoisinantes.

Une rivalité tribale attisée par l’instabilité
Les acteurs du conflit sont principalement des milices druzes et des activistes sunnites issus de tribus bédouines. Ces derniers seraient, selon certaines sources, liés au régime syrien d’Ahmed al-Shara. Il leur est reproché d’avoir tendu des embuscades sur la route stratégique reliant As-Suwayda à Damas — surnommée désormais la « route de l’enlèvement et de la mort ». Des incidents de vols, de meurtres, d’enlèvements et d’intimidation armée y auraient été rapportés, illustrant une tentative apparente d’imposer une nouvelle domination sur les populations druzes locales.

Face à cette montée en puissance des tensions, l’armée syrienne a rapidement dépêché des renforts dans la région afin d’enrayer l’escalade. Malgré cela, les combats se sont intensifiés et étendus, révélant l’incapacité des autorités locales à contrôler la situation.

Le ministère syrien de l’Intérieur, de son côté, a attribué l’aggravation du chaos à l’effondrement des institutions étatiques dans la zone. Il évoque une « grave escalade » exacerbée par l’absence d’autorité publique et par l’incapacité des habitants à contenir la situation. L’intervention conjointe des unités de sécurité et du ministère de la Défense aurait permis d’engager des mesures d’urgence pour endiguer la violence et ramener un semblant d’ordre, tout en promettant de soumettre les responsables aux autorités judiciaires.

Une intervention israélienne remarquée
Dans ce climat déjà tendu, l’armée israélienne a revendiqué une frappe visant plusieurs chars syriens dans le sud du pays. Cette action, inhabituelle par son caractère direct et ciblé, pourrait être perçue comme un signal d’alerte ou une tentative de prévenir une menace transfrontalière. Israël surveille de près l’évolution de la situation en raison de la proximité géographique et des liens communautaires avec les Druzes israéliens.

Risque d’embrasement régional
Les observateurs craignent que ces affrontements ne dégénèrent en un conflit interethnique plus vaste, aux répercussions régionales. La communauté druze, également présente au Liban et en Israël, suit de près l’évolution des événements. Toute escalade dans la région d’As-Suwayda pourrait renforcer les tensions identitaires, dans une Syrie déjà fragmentée par plus d’une décennie de guerre.

Ce nouvel épisode de violence rappelle les tensions chroniques entre la population druze du sud syrien et les différentes branches du pouvoir central. La capacité du régime à apaiser la situation, dans une région historiquement frondeuse, est plus que jamais mise à l’épreuve.

Les prochains jours seront cruciaux pour éviter un embrasement généralisé et une déstabilisation plus large de cette région déjà fragile du Proche-Orient.

Jforum.fr

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