Israël accélère sa stratégie en Judée Samarie
Le gouvernement israélien a officialisé une décision majeure en annonçant la légalisation de huit avant-postes et la création de onze nouvelles implantations en Judée Samarie. Cette mesure, validée par le Conseil des ministres et le cabinet de sécurité, constitue l’une des plus importantes expansions de la présence israélienne dans la région depuis plusieurs décennies. Elle marque une nouvelle étape dans une politique territoriale assumée et désormais formalisée au plus haut niveau de l’État.
La résolution à l’origine de cette décision a été rédigée conjointement par le ministre de la Défense Israel Katz et le ministre des Finances Bezalel Smotrich, avant d’être entérinée par les instances gouvernementales compétentes. Pour Bezalel Smotrich, l’objectif est clairement stratégique : empêcher la création d’un État palestinien et consolider la présence israélienne en Judée-Samarie.
Parmi les localités désormais reconnues officiellement figurent Kida, Ash Kodesh, Givat Harel, Mishol, Kochav HaShahar Nord, Nof Gilad, Shalem, Har Bezek, Reyhanit, Tammun, Pnei Kedem, Yatsiv, Yaar El Keren, Allenby, Yitav Ouest ou encore Nahal Doron. S’y ajoutent Ganim et Kadim, deux implantations évacuées en 2005 dans le cadre du plan de désengagement unilatéral, puis réintégrées dans la carte officielle des implantations israéliennes. Selon les autorités, cette reconnaissance vise à corriger ce qui est présenté comme une « injustice historique ».
La géographie de ces implantations est significative. Environ la moitié se situe au cœur de la Judée-Samarie, tandis que les autres sont implantées à proximité de la Ligne verte, frontière d’armistice séparant Israël des territoires palestiniens. Certaines de ces implantations existent depuis de nombreuses années. Givat Harel a été fondée à la fin des années 1990, tandis qu’Ash Kodesh a vu le jour peu après. Leur statut juridique était resté incertain jusqu’à aujourd’hui.
Le cadre légal de cette expansion trouve son origine dans une décision parlementaire antérieure. En mars 2023, la Knesset a abrogé certaines dispositions de la loi sur le désengagement, levant l’interdiction de présence israélienne dans plusieurs zones du nord de la Samarie. Cette modification législative a ouvert la voie à la reconstruction et à la légalisation progressive de plusieurs implantations. Dès le printemps suivant, les autorités annonçaient que 22 nouvelles colonies étaient à l’étude, signalant un changement d’échelle dans la politique gouvernementale.
Les chiffres illustrent l’ampleur du phénomène. Selon les estimations de l’organisation Shalom Akhshav, le nombre total de colonies israéliennes dans les territoires palestiniens est passé d’environ 141 en 2022 à plus de 210 après les décisions récentes, soit une augmentation proche de 50 %. Cette évolution reflète une accélération nette par rapport aux années précédentes.
À l’échelle internationale, cette dynamique est également suivie de près. Depuis 2017, les Nations unies surveillent systématiquement l’expansion des implantations israéliennes. Cette semaine, le secrétariat de l’ONU a reconnu que le rythme observé atteignait un niveau inédit depuis le début de ce suivi. Un rapport présenté par le secrétaire général António Guterres indique qu’en 2025, près de 47 400 logements ont été annoncés ou approuvés, contre environ 26 200 l’année précédente.
Cette décision confirme une inflexion stratégique assumée par le gouvernement israélien, qui inscrit désormais la question des implantations dans une logique de long terme, combinant considérations sécuritaires, juridiques et politiques, avec des implications durables pour l’équilibre régional.
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