Israël a lancé des frappes aériennes massives sur Sanaa

Israël a lancé des frappes aériennes massives sur Sanaa

Israël a confirmé avoir mené dimanche après-midi une opération aérienne d’envergure contre plusieurs cibles situées à Sanaa, la capitale du Yémen contrôlée par les Houthis. Cette attaque est présentée comme une riposte directe au lancement, deux jours plus tôt, de missiles balistiques houthis vers le territoire israélien.

Une opération aérienne de grande ampleur
Selon les informations communiquées par l’armée israélienne, l’opération a mobilisé plus de dix appareils de combat, ayant parcouru plus de 2 000 kilomètres en cinq heures et demie. Les avions ont largué environ 35 munitions sur divers objectifs stratégiques. Parmi les zones visées figuraient une portion du complexe présidentiel, les centrales électriques d’Asar et de Hizaz, ainsi que plusieurs sites soupçonnés d’abriter ou de stocker des missiles balistiques.

Tsahal a précisé que le palais présidentiel de Sanaa, loin de n’être qu’un bâtiment administratif, se trouve en réalité sur un site militaire utilisé par les Houthis. Quant aux centrales électriques, elles alimenteraient en énergie plusieurs installations stratégiques de l’organisation. Leur neutralisation vise à réduire les capacités opérationnelles des forces houthies.

Une communication politique et militaire coordonnée
Peu après la confirmation de ces frappes par des sources de sécurité au Jerusalem Post, le ministère israélien de la Défense a publié une photo officielle montrant le Premier ministre Benjamin Netanyahu aux côtés du ministre de la Défense Israël Katz, du chef d’état-major Eyal Zamir et du commandant de l’armée de l’air Omer Tishler. Tous apparaissaient réunis au quartier général de l’armée de l’air, supervisant l’opération. L’image visait à souligner l’unité de commandement et la maîtrise de la situation par l’exécutif israélien.

Des frappes au-delà du port de Hodeidah
Jusqu’à présent, la plupart des contre-attaques israéliennes avaient ciblé la ville portuaire de Hodeidah, essentielle aux approvisionnements houthis en armes et en biens de consommation. Ces frappes sur Sanaa témoignent d’un changement d’approche : Israël entend frapper au cœur même des infrastructures de commandement et d’approvisionnement énergétique des rebelles.

Dans le passé, l’aéroport international de Sanaa avait déjà été bombardé par l’aviation israélienne. Toutefois, cette fois, l’opération a visé des sites dont la destruction devrait affecter plus directement la capacité des Houthis à lancer des missiles balistiques.

Les enjeux du renseignement
Des sources proches des services israéliens indiquent que ces frappes s’inscrivent dans une stratégie renouvelée, fondée sur un élargissement de la collecte de renseignements au Yémen. Pendant de nombreuses années, l’attention israélienne était restée limitée sur ce théâtre d’opérations. Mais la multiplication des attaques de drones et de missiles houthis a forcé Tel-Aviv à réévaluer ses priorités.

Il apparaît désormais crucial pour Israël non seulement de frapper les stocks et sites de lancement, mais aussi de mieux comprendre les réseaux logistiques et les capacités d’approvisionnement des Houthis. Des efforts accrus sont ainsi déployés pour rattraper le retard accumulé dans l’analyse de la menace yéménite.

Conséquences humaines et régionales
Du côté houthi, le ministère de la Santé a annoncé un bilan de quatre morts et soixante-sept blessés. Selon un porte-parole s’exprimant sur X, ces chiffres seraient proches du bilan définitif. Au-delà des pertes humaines, ces frappes devraient accentuer les pénuries d’électricité dans plusieurs zones tenues par les Houthis, déjà fragilisées par des années de conflit.

La riposte israélienne illustre une escalade supplémentaire dans le bras de fer régional. Tandis que les Houthis multiplient les attaques à longue portée vers Israël, ce dernier démontre sa capacité à frapper loin de ses frontières, en plein territoire yéménite, avec une précision affirmée.

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