Il ne sera pas nécessaire d’attendre la fin du dépouillement. Ce samedi, la seule rivale à Catherine Connolly a reconnu sa défaite à l’élection présidentielle en Irlande. Agée de 68 ans, la candidate indépendante de la gauche irlandaise deviendra rapidement la troisième femme à devenir présidente de ce pays de 5,4 millions d’habitants. « Catherine sera une présidente pour nous tous et elle sera ma présidente », a déclaré sur la télévision publique RTE Heather Humphreys, candidate battue du parti de droite Fine Gael. D’après les premières tendances, la victoire de Catherine Connolly serait écrasante.
Un peu plus de 3,6 millions d’électeurs étaient appelés aux urnes pour départager les deux femmes à ce poste surtout honorifique. Le pouvoir exécutif est en effet exercé par un gouvernement de coalition de droite. Ce samedi, c’est finalement la candidate de la gauche qui l’a emporté sans trembler et succédera à Michael Higgins, 84 ans, en poste depuis 2011. Un scrutin marqué par l’abstention mais aussi par le nombre record de bulletins nuls, affichant des messages anti-immigration ou de soutien à Maria Steen, candidate conservatrice qui n’avait pas réuni suffisamment de soutiens parmi les parlementaires pour se présenter.
L’Irlande a finalement choisi une femme connue pour son franc-parler et qui maîtrise la langue gaélique. Cette ex-avocate était soutenue par les principaux partis d’opposition, dont les Verts et la formation nationaliste Sinn Fein, autrefois la vitrine politique de l’Armée républicaine irlandaise (IRA). La candidate de la gauche est favorable à une unification de l’île d’Irlande.
Elle condamne la guerre en Ukraine
Opposée à une augmentation des dépenses de défense, elle soutient la tradition de neutralité militaire de l’Irlande, qui a un programme de partenariat avec l’Otan mais n’en est pas membre. En septembre, elle avait redit condamner l’invasion de l’Ukraine par la Russie. « Je n’ai jamais, jamais hésité. Ce que je dis, c’est qu’un pays neutre comme le nôtre devrait dénoncer l’abus de pouvoir par quiconque – par la Russie et aussi par l’Amérique », avait-elle déclaré.
Catherine Connolly est aussi une militante propalestinienne, qui a milité pour la reconnaissance de l’État palestinien par son pays en 2024. La cause des Palestiniens est largement partagée par les Irlandais, qui y voient le reflet de leur propre histoire et de l’occupation britannique.
Si elle s’est récemment dite pro-européenne, Catherine Connolly avait tenu des propos ambigus en 2016, après le vote en faveur du Brexit au Royaume-Uni. Elle avait alors déclaré que les électeurs britanniques avaient « exposé l’Union européenne pour ce qu’elle est ». Membre de l’UE depuis 1973, l’Irlande est dans sa majorité pro-européenne.
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L’ Irlande et Connoly est une tête de pont de l’ islamisme en Europe. Les pays arabomusulmans ont certainement des comptes dans ce paradis fiscal.