Interview de Pierre Martinet : la conception flanchante des responsables de la sécurité en France

Vues:

Date:

Tribune Juive : Cela fait dix ans jour pour jour que la France a été frappée par le pire attentat islamiste de son histoire. Le bilan extrêmement lourd a été de 130 morts et de 413 blessés. 90 de ces victimes furent massacrées dans la salle de concert du Bataclan ; or le 7 novembre dernier, comme beaucoup d’observateurs l’ont noté, un concert – pourtant jugé à haut risque – de l’orchestre Philharmonique d’Israël qui se déroulait à Paris a été interrompu par des ennemis de l’État juif, les militants pro-Hamas ont même utilisé des fumigènes. Que vous inspire cet échec de la sécurité six jours avant l’anniversaire des dix ans des attentats du 13 novembre ?

Pierre Martinet : Ce qui s’est passé dans cette salle lors du concert du Philharmonique d’Israël démontre le niveau d’incompétence de la sécurité privée en France. Il y a deux raisons à ce fiasco, soit c’est -comme je viens de le dire- de la pure incompétence, ils ont laissé passer les fumigènes sans s’en apercevoir, soit il y a eu des complicités, et évidemment ce serait encore pire. Cela voudrait dire alors que les agents ne sont pas « criblés » suffisamment. Je vais répéter ce que tout le monde sait et que tout le monde a dit : l’usage de fumigènes est un moindre mal…

T.J : Oui, cela aurait pu être des armes, des ceintures d’explosifs…

P.M: Oui, et je dis depuis les attentats de 2015 qu’il faut de la sécurité privée dans les salles de concert, dans les cinémas, les stades, etc. Évidemment cela a un coût, et les policiers, à chaque fois que je dis ça, me rétorquent que je veux m’attribuer leurs prérogatives. Alors que non car la police a des missions bien particulières, et la sécurité privée en a d’autres. Entendons-nous bien : quand je parle de sécurité privée, je ne parle pas de vigiles armés, mais d’une sécurité privée digne de ce nom. Il y a en France des sociétés privées qui ont l’agrément port d’armes. Leur présence n’empêchera pas obligatoirement d’avoir des victimes, mais cela désorganisera l’attaque terroriste puisque les assaillants seront surpris d’avoir des gens qui à l’intérieur de la salle riposteront, et surtout cela évitera qu’il y ait plus de victimes puisque les terroristes seront abattus ou blessés. Je fais un parallèle certes facile avec un incendie : si le pompier intervient dans la seconde, l’incendie ne pourra pas s’étendre autant que si on laissait le feu se propager pendant plusieurs minutes.

En fait, aujourd’hui on n’a toujours pas pris conscience que la sécurité privée doit être complémentaire de la sécurité étatique. En France, on pense que la sécurité privée est encore une histoire de mercenaires; or la sécurité privée peut remplacer les policiers pour que ces derniers puissent réaliser leurs vraies missions de police. Pour moi le fait de faire protéger des bâtiments par des policiers n’est pas une solution, alors qu’il existe aujourd’hui des sociétés de sécurité créées par d’anciens militaires des forces spéciales, des anciens du REP (régiment étranger de parachutistes), des anciens du service action de la DGSE qui ont l’agrément. Ces sociétés privées ne sont pas composées de vigiles qui n’ont eu que quatre jours de formation, mais d’ agents qui ont utilisé des armes pendant toute leur carrière dans des situations très compliquées. Ils sont très encadrés par le CNAPS, l’organisme qui gère les sociétés privées (qui se trouve sous la tutelle du ministère de l’intérieur).

Cela permettrait de mettre des personnes armées dans une salle de concert, mais en « low profile» comme on dit dans le jargon, c’est-à-dire avec des armes dissimulées.

TJ : Comme les agents dans les avions de ligne israéliens.

P.M : Oui, les  » sky marshals« . Il y a eu des gendarmes du GIGN dans des avions après le 11 septembre, mais le problème est qu’on utilise toujours les moyens de l’État alors que l’État est toujours à « flux tendu » dans tous les domaines. Je milite donc pour qu’il y ait du personnel armé dans tous les lieux de spectacle. Il y a évidemment un coût à cela, mais la vie n’a pas de prix. Il vaut mieux dépenser de l’argent que de compter les morts…

Si au Philharmonique, il y avait eu autre chose que des fumigènes, imaginons des armes de poing ou même des couteaux, cela aurait fait un carnage. C’est toujours le même problème : on attend qu’il y ait un massacre pour agir. En France, on est toujours dans la réaction et jamais dans l’anticipation, et cela dans tous les domaines.

T.J: Vous avez raison, mais avant l’affaire du Philharmonique, il y a eu un sacré précédent : le Bataclan justement !

P.M : Oui ! Cela prouve qu’ils n’ont toujours pas pris conscience du danger ! Je le dis toujours, la France, comme beaucoup de pays en Europe, n’est absolument pas sensibilisée aux problèmes de la sécurité. Depuis 1995, on a eu pas loin de 350 morts dans des attentats, et pourtant on en est toujours à se poser des questions inutiles au lieu d’agir. Nous avons assisté à ça lors de l’attaque perpétrée à l’île d’Oléron.

T.J : Oui, le Parquet antiterroriste ne s’est pas saisi de l’affaire car il manquait le critère d’un « lien » entre celui qui a perpétré l’attaque « et une cellule terroriste » …, alors que c’était clairement un attentat islamiste.

P.M : Cette attaque fait partie de la menace endogène. Je rappelle qu’en 2014, le porte-parole de l’État islamique avait appelé au meurtre de « mécréants » de façon individuelle, et de la propre initiative de chaque individu. Donc, il n’y a pas besoin de recevoir d’ordre spécifique. L’ordre a été donné, et c’est une fatwa qui court toujours.

En fait, Il existe plusieurs menaces islamistes : il y la menace venant de terroristes infiltrés en Europe comme ceux du 13 novembre, et qui trouvèrent une base arrière dans un pays européen comme ce fut le cas avec la Belgique; des commandos capables de fabriquer des ceintures d’explosifs avec ce fameux explosif très volatile, le TATP.

T.J : J’avais justement écrit un article à l’époque des attentats du 13 novembre pour dire que cet explosif qui a été utilisé pour la première fois en France lors de ces attaques avait été popularisé par deux artificiers du Hamas : Jassar Samarou et Nassim Abou Rouss. Un rapport du FBI et du Department of Homeland Security (DHS) datant de 2006 déclarait à ce sujet : « Le TATP a été popularisé comme charge principale d’explosifs dans les attentats suicides perpétrés par les groupes terroristes palestiniens ».

P.M. Oui. Je veux indiquer qu’il existe en fait trois menaces djihadistes : soit des terroristes infiltrés en groupe comme cela s’est passé le 13 novembre :  Ils sont partis de Belgique, sont allés en Syrie puis sont revenus avec le flux des réfugiés syriens. Il existe d’ailleurs aujourd’hui une autre menace extérieure, et personne n’en parle vraiment, c’est la formation d’un califat au Mali. On se retrouvera donc avec un État islamiste au Mali qui pourra projeter des terroristes par le flux des réfugiés africains qui est énorme, par la Libye et Lampedusa ainsi que par les côtes mauritaniennes. Et ce trajet est « free access », personne ne contrôle rien, c’est la fête à Neuneu, tout le monde rentre.

J’étais en Mauritanie. J’ai vu tous ces migrants. Ils partent des côtes mauritaniennes et sénégalaises, il n’y a aucun contrôle. Si parmi ces migrants il y a des terroristes , eh bien ils entreront sur le sol européen en passant d’abord par l’Espagne, puis ensuite ils iront où ils voudront…

T.J : Ils seront même accueillis à bras ouverts…

P.M : Ils auront un téléphone, ils seront équipés et nourris… L’arrivée de terroristes infiltrés venus de l’étranger peut encore se produire, comme par exemple à partir de ce califat qui est en train de se bâtir au Mali.

Si la première menace est exogène, il existe une seconde menace terroriste qui est endogène, mais dont les ordres viendraient de l’étranger, de la Syrie ou d’ailleurs. On peut imaginer l’État islamique ou Al Qaeda donner un ordre à un groupe formé en France, en Belgique ou ailleurs en Europe. Il n’y a pas besoin de cinquante personnes, trois ou quatre suffisent. Ils recevraient l’ordre de frapper des cibles bien précises. C’est donc la seconde menace, une menace endogène constituée par des terroristes européens, mais qui recevraient des ordres de l’étranger. La troisième menace, et je reviens à l’affaire de l’île d’Oléron, c’est encore une menace endogène, mais cette fois-ci constituée d’individus qui adhèrent au projet de la violence islamiste, et qui passent à l’action de leur propre chef. Ce sont des individus qui répondent à l’appel du djihad qu’ils ont entendu et vu sur Internet. Ils agissent avec les moyens qu’il pourront trouver aisément : couteau, voiture (comme sur l’île d’Oléron), camion (comme à Nice). C’est donc cette troisième forme de menace qui est très difficile à déceler parce qu’il n’y a pas de communication extérieure. Le terroriste est tout seul, il ne se répand pas sur les réseaux sociaux. Il agit de son proche chef. Je suis aujourd’hui sidéré de voir qu’on tergiverse pour savoir si le terroriste de l’île d’Oléron était en lien avec une entreprise terroriste ou non. Il était en lien idéologiquement avec le projet islamiste des groupes comme Daesh ou Al Qaeda, et cela caractérise selon moi le fait terroriste !

TJ : Pour revenir à l’attentat islamiste de l’île d’Oléron – on va l’appeler comme ça malgré les réserves stériles et frileuses du Parquet antiterroriste -, on parle donc d’un jeune fils de marin-pêcheur qui s’est converti à l’islam avant de passer à l’acte avec sa voiture en guise d’arme par destination. Les gens s’étonnent, mais il y avait déjà eu en 1993 des terroristes islamistes connus sous l’appellation du Gang de Roubaix, et dont les deux principaux chefs étaient des jeunes français catholiques convertis à l’islam. C’était la guerre en Bosnie qui les avait convaincus de rejoindre le djihad. Le problème ne date donc pas d’aujourd’hui !

P.M : Oui,  Christophe Caze et Lionel Dumont…

T.J : Selon l’expert que vous êtes, que doit-on faire pour lutter encore plus efficacement contre ce terrorisme islamiste ?

P.M : La question est qu’est-ce que la sécurité ? Le but est de fermer le maximum de portes, de boucher le maximum de trous pour avoir le maximum de chances d’empêcher un attentat. Pour cela il faut plusieurs choses : premièrement, il faut une grande volonté politique et une grande connaissance sécuritaire, et surtout pas de déni idéologique. Ensuite, il faut mettre un peu de moyen humain pour le faire. En France aujourd’hui, on n’a rien de tout cela. Il n’y a aucune volonté politique, aucune volonté sécuritaire car cela demande de l’investissement intellectuel, physique, etc. De plus, on n’a pas les moyens humains suffisants pour gérer tout ça.

T.J :  On sait que le terrorisme ne peut pas subsister dans un pays s’il n’est pas soutenu par une partie de la population. Il faut aux cellules terroristes des planques, des gens pour les convoyer, pour transporter leurs armes : c’est la théorie de Mao pour les guérilleros appliquée au terrorisme : « Le guérillero est au peuple ce que le poisson est à l’eau ». Plus il y aura de populations sensibles aux thèses de l’islamisme, plus il sera facile pour eux de frapper en se fondant dans la population…

P.M : C’est exactement ce qui s’est passé avec les terroristes du 13 novembre ! Ils ont été hébergés à Molenbeek en Belgique et à côté, et pour la cellule qui était juste avant eux à Verviers. Grâce à une partie de la population qui leur était acquise, ils ont réussi à trouver de la logistique, de l’aide physique, tout ça réuni au sein d’une vivier idéologique qui est sans limite aujourd’hui pour recruter de nouveaux soldats.

Pour revenir à l’affaire du Gang de Roubaix dont vous parliez, ce qui est très intéressant c’est qu’après la neutralisation de ces terroristes, le ministre de l’intérieur de l’époque, c’était Jean-Louis Debré,  a dit : « Cela n’a strictement rien à voir avec le terrorisme islamiste, rien à voir avec la religion ». Les hommes du RAID qui ont donné l’assaut en mars 1996 ont dit par la suite qu’ils avaient découvert dans leur cache des tracts du Front islamique du salut, etc. On était déjà dans le déni le plus total avec le ministre de l’Intérieur de l’époque.

T.J : Debré, c’était le RPR…

P.M : Cela n’a rien à voir avec la couleur politique. Il n’y en a pas un pour rattraper l’autre, et c’est bien ça qui est effrayant, et ce n’est pas fini. Et donc, après tant d’années passées, tant d’attentats et tant de victimes en France et dans le monde, eh bien cela n’a pas changé. Quand on voit comment l’actuel ministre de l’Intérieur réagit après l’attentat de l’île d’Oléron, rien n’a hélas évolué. On est toujours dans le même déni…

T.J : Selon vous, de quoi ont donc peur tous ces politiques en ne nommant pas les choses ?

P.M : Ils ont peur de stigmatiser la population musulmane, ils ont peur d’amalgamer, et ils ont peur des réactions d’une partie, je dis bien d’une partie, des musulmans qui vont encore se victimiser, et la victimisation est une stratégie des Frères musulmans qui pourrait déboucher sur des affrontements intercommunautaires.

Le premier réflexe des autorités est de dire après chaque attentat que ça n’a rien à voir avec l’islam. Ma position est de dire que l’islam est incompatible avec la République française, cependant il y a des musulmans – mais je ne sais pas combien car il est impossible de le savoir – qui rejettent cette doctrine. La seule chose que l’on peut dire, c’est que selon un sondage près de 60 pour cent des jeunes musulmans pensent que la charia passe avant les lois de la République. Cela veut bien dire quelque chose !

Pour revenir aux attentats du 13 novembre, je veux de nouveau insister sur le fait, et je le dis depuis dix ans – comme je l’avais exprimé sur le plateau de « C dans l’air » à l’époque – qu’il nous faut l’aide de sociétés de sécurité privées avec du personnel trié sur le volet pour sécuriser les endroits festifs, ou d’autres emplacements à risque. Cela permettra à la police d’être déchargée de cette mission et de retourner faire son travail de police dans les rues en patrouillant, ce qui améliorera la sécurité du quotidien.

Il faut donc une grande complémentarité entre l’État et le secteur privé, et je précise que je n’ai rien à vendre car je n’ai pas de société de sécurité aujourd’hui en France…C’est juste une question de bon sens.

Vous savez que dès l’été 2015, tous les services spécialisés en France savaient qu’il allait se passer quelque chose car quelques mois avant, au mois d’août, un des complices d’Abdelhamid Abaaoud (le coordinateur opérationnel des attaques du 13 novembre) était rentré de Syrie – où il était parti pour faire le djihad – et se trouvait en France. Il faisait partie de ces groupes de jeunes qui une fois en Syrie étaient entraînés rapidement aux techniques terroristes pour être renvoyés en France pour commettre des attentats. Il fut arrêté par nos services une fois en France, et le juge Marc Trévidic le dit très bien, Le complice d’Abaaoud avait admis que ce dernier l’avait envoyé avec la mission de frapper une salle de spectacle. Donc tout le monde savait que quelque chose de grave se préparait contre une salle de spectacle : le Premier ministre le savait, le ministre de l’Intérieur le savait, le Président Hollande le savait. La preuve en est que le Président, qui ne voulait pas frapper l’État islamique en Syrie car cela aurait aidé Bachar al-Assad, a changé son fusil d’épaule, sachant que l’État islamique préparait des attentats en France. Il a donné l’ordre d’accentuer les frappes françaises sur certaines régions syriennes et sur des groupes de l’État islamique, sauf que les terroristes qui devaient faire les attentats étaient déjà partis. Ils avaient en effet déjà rejoint l’Europe via la Turquie, via la Grèce avec des faux passeports syriens. Al-Bagdadi le Calife de l’Etat islamique avait déjà un an avant décidé de frapper la France. Il avait donc chargé Abaaoud, le coordinateur des attentats en Europe, de recruter des terroristes islamistes pour frapper l’Hexagone. Les services de renseignement belges étaient aussi sur les dents, ils avaient localisé des terroristes dans la ville de Verviers. Cette cellule terroriste était infiltrée en Belgique dès la fin 2014, et en janvier de la même année la police belge arrêtait à Verviers cette cellule qui était le premier groupe de terroristes projeté. Ce dernier avait déjà des projets d’attentats en France…

Abaaoud, le coordinateur, était déjà sur les radars. A cette époque, il était en Grèce, et quand la police belge a arrêté la cellule de Verviers, les Belges ont demandé en janvier 2015 à la police grecque d’arrêter Abdelhamid Abaaoud, mais il était déjà parti. Ils ont retrouvé des ordinateurs et ont pu s’apercevoir qu’il était le coordinateur des cellules terroristes en Europe. Ce fut donc la première tentative d’attentat qui fut déjouée en 2015. Il a malgré tout réussi à diriger l’attentat du Thalys par un terroriste qui venait lui aussi de Syrie et qui avait utilisé les voies migratoires. Trois autres personnes étaient sur les radars de la police belge : Mohamed Abrini, Salah Abdeslam et Brahim Abdeslam, le frère. Abrini et Brahim Abdeslam ont été arrêtés et interrogés, mais la police n’avait pas de preuves concrètes de leur implication dans le terrorisme. Tous ces futurs terroristes sont entrés en 2015 par les routes migratoires syriennes via la Turquie, la Grèce et le reste de l’Europe avec des faux passeports syriens. Abdelhamid Abaaoud avait même été photographié par la police grecque avec son faux passeport, mais n’ayant pas le même logiciel que les Belges ou les Français, elle n’a pas pu voir qu’il était recherché. C’est la preuve d’un manque de coordination entre les services européens.

Il faut dire que jusqu’en 2015, ni les services belges, ni les services français ne prenaient au sérieux ces jeunes européens qui partaient faire le djihad en Syrie. Ils les prenaient pour des aventuriers, des drogués qui cherchaient l’aventure.

À partir de l’été 2015, nous savions en France qu’il allait se passer quelque chose, mais nous ne savions pas où et quand et qui.

Le pire c’est qu’à chaque fois qu’ils interpellaient les frères Abdeslam ou Mohamed Abrini, ces derniers pratiquaient la taquîa : ils buvaient, se droguaient, ils sortaient, ils faisaient tout pour ne pas avoir le profil d’ islamistes, et ça a marché.

Le comble du comble, c’est que lorsqu’ Abrini fut arrêté, la police garda son portable avant de le relâcher, mais personne n’alla vérifier le contenu de son téléphone alors qu’il y avait sur celui-ci un lien avec le fameux Abaaoud qui lui disait d’aller tuer « le maximum de mécréants, de kouffars » !

Ce sont de graves failles !

T.J : Mais, en sachant que son téléphone avait été gardé par la police, il aurait pu légitimement penser qu’il allait être grillé, et donc les terroristes auraient dû annuler leurs projets d’attentats.

P.M : Mais Abrini, voyant que rien ne se passait, en a conclu qu’il pouvait continuer… Les policiers belges se sont quand même dit qu’ils allaient mettre sous surveillance l’entrée de son immeuble début novembre 2015. Ils l’ont donc vu entrer et sortir de chez lui, sauf que le 12 il ne rentra pas chez lui puisqu’il était parti pour participer aux attentats qui allaient se dérouler le 13 novembre, puis il réapparut le 14 après les attentats. Donc, s’il y avait eu une surveillance humaine, ils auraient suivi Mohamed Abrini qui les aurait emmenés jusqu’à la planque dans laquelle se trouvaient Abdeslam et sa bande.

Que ce soit le 11 septembre aux USA, le 13 novembre 2015 en France ou le 7 octobre 2023 en Israël, les différents services avaient des signaux, mais n’en savaient pas assez pour agir efficacement.

Moi, je préconise l’élimination physique préventive par les services de l’État  – sur la base de renseignements sérieux et vérifiés – de ces terroristes, et ce, au lieu de ne cesser de les arrêter puis de les relâcher… Car même une fois arrêtés ils continuent leurs actions en prison comme on vient de le voir avec Abdeslam et sa clef USB. S’il avait prévu de réaliser des attentats à partir de sa prison, alors là on aurait touché le fond du fond.

Pierre Martinet, merci.

Interview menée par Frédéric Sroussi

La source de cet article se trouve sur ce site

LAISSER UN COMMENTAIRE

S'il vous plaît entrez votre commentaire!
S'il vous plaît entrez votre nom ici

PARTAGER:

spot_imgspot_img
spot_imgspot_img