Info? Intox? « Les entreprises françaises sont très présentes aux États-Unis dans les domaines de haute technologie ».

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Face aux nouvelles taxes douanières annoncées par Donald Trump sur les produits européens, Emmanuel Macron a appelé les entreprises à suspendre leurs investissements aux États-Unis. Cette mesure vise à répondre à ce qu’il qualifie de décision « brutale et infondée » et à protéger les intérêts économiques de la France dans un contexte de tensions commerciales croissantes.

Lors d’une réunion avec les représentants des filières industrielles françaises le 3 avril, Emmanuel Macron a exhorté les entreprises à geler leurs projets d’investissement aux États-Unis jusqu’à ce que la situation soit clarifiée.

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Emmanuel Macron a également plaidé pour une réponse coordonnée au niveau européen. Il a suggéré d’utiliser le mécanisme anti-coercition récemment adopté par l’Union européenne pour imposer des contre-mesures économiques ciblées contre les États-Unis. Cette proposition divise néanmoins les membres du bloc européen. L’Allemagne privilégie une approche négociée afin d’éviter une escalade commerciale prolongée.

L’Europe pourrait également envisager des mesures similaires à celles prises en 2018 lors d’un précédent conflit commercial avec Trump, comme imposer des tarifs sur des produits emblématiques américains tels que le bourbon ou les motos Harley-Davidson.

La France, investisseur majeur

La France est en effet un investisseur majeur aux États-Unis et investit davantage dans ce pays que ce que les Américains injectent en France. En 2023, les investissements directs français outre-Atlantique s’élevaient à 370 milliards de dollars, faisant de la France le troisième investisseur européen et le cinquième investisseur étranger aux États-Unis, selon les chiffres du Bureau of Economic Analysis (BEA) américain.

À l’inverse, d’après la Banque de France, les États-Unis avaient atteint un niveau total d’investissements de 142,1 milliards de dollars en France en 2023, ce qui fait du pays de Donald Trump le premier investisseur étranger en France.

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Selon le rapport Business France 2024 publié en début d’année, les Américains ont développé 252 projets d’investissements en France l’année dernière, soit 15% du total des projets étrangers accueillis dans l’Hexagone.

D’après des chiffres de la chambre de commerce américaine en France, plus de 4 200 filiales d’entreprises françaises opèrent aux États-Unis actuellement. Et ces filiales emploient du monde: quelque 741 000 personnes en 2021, date des dernières données disponibles, selon le BEA.

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Une note de la direction générale du Trésor en France précise que « le secteur manufacturier représente à lui seul plus de la moitié des investissements directs français aux États-Unis », et, selon le BEA, plus de 200 000 emplois sur place.

« Les entreprises françaises sont historiquement très présentes aux États-Unis dans les domaines de haute technologie, liés notamment à la défense, à la sécurité, à la santé et à la biométrie. »

Parmi les investissements directs notables de la France aux États-Unis, les entreprises françaises qui y sont implantées finançaient la recherche et le développement à hauteur de 5,1 milliards de dollars en 2021, précise le BEA. Elles pèsent d’ailleurs dans les exportations américaines puisque, selon le BEA, 27 milliards de biens sont exportés depuis le sol américain par ces filiales d’entreprises françaises.

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À l’inverse, les 4 600 entreprises américaines implantées en France employaient plus de 480 000 salariés en 2021, indique l’Insee. Les 252 projets américains lancés en 2024 ont permis la création de plus de 7 200 emplois.

Avant les nouvelles mesures de taxation douanière décrétées par M. Trump, plusieurs groupes français avaient annoncé des investissements massifs aux États-Unis, à commencer par l’armateur CMA CGM, propriétaire de La Tribune, qui prévoit d’investir 20 milliards de dollars sur quatre ans, ou dans une moindre mesure Schneider Electric, qui compte investir plus de 700 millions de dollars d’ici à 2027.

(Avec agences)

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