Les chiffres ont été révélés lors d’un débat houleux à la commission de la sécurité intérieure de la Knesset. Ces dernières années, la police a transmis seulement la moitié des dossiers au parquet, et sur les 154 dossiers reçus, la grande majorité a été classée sans suite.
Des députés de la coalition dénoncent une application sélective de la loi : « Le système judiciaire est utilisé comme un instrument de persécution politique. »
Yated Nééman
Des statistiques d’application particulièrement étonnantes ont été présentées à la fin de la semaine dernière : sur 311 dossiers ouverts pour menaces ou incitation visant le Premier ministre Benjamín Netanyahou au cours des trois dernières années, seuls neuf actes d’accusation ont finalement été déposés — six pour menaces et trois pour incitation.
Le débat, intitulé « Application des infractions de menace et utilisation du système judiciaire à des fins de persécution politique sans limites et pour des motifs inappropriés », a soulevé de graves questions sur les critères utilisés par la police et le parquet dans le traitement de ces affaires.
Selon les données détaillées présentées par la police, entre 2023 et 2025, seuls 154 dossiers sur 311 ont été transmis au parquet pour examen.
Pourtant, malgré cette sélection, le parquet a classé la quasi-totalité des affaires reçues, n’ouvrant des enquêtes que dans 45 cas, et ne déposant que 9 actes d’accusation au total.
Les députés de la coalition à l’origine de ce débat urgent — Ariel Kallner, Boaz Bismuth, Amit Halevi, Moshe Saada, Tzvi Sukkot et Moshe Pasal — ont dénoncé l’usage abusif du système judiciaire.
Ils ont notamment cité l’interrogatoire du rav Yossef Zini, père du chef du Shin Bet David Zini, soupçonné de menaces le jour même de la confirmation de la nomination de son fils.
Le président de la commission, Tzvika Fogel, a mis en garde : « Quiconque prétend défendre la démocratie tout en utilisant les organes d’application de la loi pour persécuter un individu ou un groupe détruit de ses propres mains les fondements mêmes de cette démocratie. Cela porte atteinte à l’indépendance des autorités judiciaires et à la liberté d’expression — et nous ne pouvons pas l’accepter. »
Le député Ariel Kallner a souligné l’absurdité de la situation : « Traiter le Premier ministre de Hitler est devenu un langage courant. Sur les places publiques, on parle de corde de pendaison, de tyran, de traître — et pourtant, on m’a dit que les mots peuvent tuer.
Et malgré tout cela, voilà que le système judiciaire se réveille soudain pour interroger un vieil homme soupçonné de menaces, dans le seul but d’empêcher la nomination du chef du Shin Bet, après que toute la gauche politique — des médias à la Cour suprême — a fouillé son passé et celui de ses proches sans rien trouver. »
La police a également présenté des données générales sur les infractions de menace en Israël :
- 68 897 dossiers ont été ouverts pour menaces,
- 2 543 sont encore en cours d’enquête,
- 59 911 dossiers ont été classés pour divers motifs,
- et seulement 4 520 actes d’accusation ont été déposés au total.
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