Après trois ans de guerre sur son territoire, l’Ukraine fait en effet face à une explosion du nombre de désertions. Selon le média qatari Al-Jazeera, au moins 30 000 soldats auraient quitté les rangs rien qu’en 2024. C’est plus “qu’au cours des deux premières années de guerre”, analyse le Financial Times. Citant les propos du président, Volodymyr Zelensky, The Kyiv Independant rapportait début janvier que l’armée ukrainienne compterait 980 000 soldats, là où la Russie serait forte de 1,5 million de combattants.

La fatigue et les traumatismes seraient les principaux facteurs de ces départs. Mais les soldats ukrainiens se plaignent également d’être mal armés et de manquer de munitions, ajoute Al-Jazeera. De son côté, Politico rapporte des critiques autour de la mauvaise gestion globale des soldats. “Certains se plaignent que le haut commandement […] envoie ensuite les unités inexpérimentées dans les combats les plus acharnés”, écrit le média américain.

Un élément clé qui explique notamment le refus d’une partie de la jeunesse ukrainienne de s’enrôler dans l’armée… alors même que la loi les y oblige. Depuis le début du conflit, le gouvernement a mis en place une mobilisation générale obligatoire pour tous les hommes du pays âgés entre 25 et 60 ans. Et ceux qui s’y refusent sont traqués par l’armée. Des vidéos diffusées sur les réseaux sociaux montrent des Ukrainiens interpellés, puis embarqués de force par des patrouilles de l’armée, rappelle notamment Al-Jazeera.

Mais ces méthodes font débat dans le pays et ne suffisent pas à combler les effectifs. En lançant sa nouvelle campagne de recrutement, l’armée tente donc une approche plus incitative. L’objectif est avant tout d’attirer les générations qui ne sont pas concernées par la mobilisation générale, en leur promettant des avantages financiers et sociaux ».