Des manifestants empêchent les Israéliens de débarquer sur une île grecque
Croisière israélienne bloquée à Syros par une manifestation pro-palestinienne
Mardi 15 juillet 2025, une escale touristique sur l’île grecque de Syros a pris une tournure inattendue pour les passagers du MS Crown Iris, un navire de croisière israélien battant pavillon panaméen. Alors que le navire, opéré par la compagnie Mano Maritime, devait permettre aux touristes israéliens de passer l’après-midi sur cette île des Cyclades, des manifestations pro-palestiniennes ont empêché leur débarquement.
Le navire avait quitté Haïfa dimanche, fait escale à Rhodes, et devait accoster à Syros entre 12h et 18h ce mardi. Cependant, près du quai, environ 300 manifestants — selon les médias grecs, ou entre 100 et 120 d’après des passagers israéliens — se sont rassemblés pour dénoncer la politique israélienne dans la bande de Gaza. Agitant des drapeaux palestiniens et affichant des slogans tels que « Stop au génocide » ou encore « Pas de climatisation en enfer », les protestataires ont fait barrage à l’arrivée des touristes, qui sont restés à bord.
Une situation tendue mais non violente
Si la tension était palpable, aucun incident violent n’a été signalé. Les forces de l’ordre grecques, notamment la police portuaire de Syros, ont sécurisé la zone sans intervenir physiquement à bord du bateau. Aucun passager n’a été autorisé à descendre du navire, officiellement pour des raisons de sécurité préventive.
Plusieurs vacanciers israéliens ont fait part de leur frustration dans les médias. « Il n’y avait pas de danger réel », a affirmé Ben Zion, un passager de 76 ans venu de Jérusalem. Il était à bord avec sa femme et ses vingt petits-enfants. « Nous voulions simplement visiter, nous baigner ou faire des achats. Les commerçants locaux sont les premiers à perdre dans cette histoire. »
Dans les vidéos partagées en ligne, certains passagers ont tenté de réagir en agitant des drapeaux israéliens depuis le pont, chantant « Am Yisrael Chai », un slogan symbolisant la résilience du peuple juif.
Le navire redirigé vers Chypre
Face à l’impossibilité d’assurer un débarquement sécurisé, l’équipage du Crown Iris a finalement pris la décision de quitter Syros. Le bateau a mis le cap vers Limassol, à Chypre, abandonnant ainsi son escale grecque. Le retour à Haïfa est toujours prévu pour jeudi, conformément au programme initial.
Avant le départ du bateau, le ministre israélien des Affaires étrangères, Gideon Saar, s’était entretenu avec son homologue grec, Giorgos Gerapetritis, afin de tenter de débloquer la situation. En parallèle, l’ambassade d’Israël en Grèce a suivi les événements de près.
Une manifestation au retentissement politique
Cette action militante s’inscrit dans un contexte plus large de mobilisations pro-palestiniennes en Europe, en réaction à la situation actuelle dans la bande de Gaza. Des mouvements similaires ont récemment été observés au Royaume-Uni et aux États-Unis. À Syros, les manifestants étaient composés de résidents locaux, de militants associatifs et de citoyens engagés. Certains y voyaient une action symbolique pour alerter l’opinion publique, d’autres, au contraire, y ont vu un geste contre-productif.
Les réactions sur les réseaux sociaux grecs et israéliens ont rapidement amplifié le débat. Certains internautes ont condamné les slogans généralisants et l’amalgame entre touristes et politique gouvernementale. « Considérer tous les Israéliens comme coupables relève du racisme », a déclaré un commentateur. D’autres défendaient le droit à manifester pacifiquement, tout en regrettant l’impact négatif sur l’économie locale.
Impacts touristiques et réactions locales
Le port de Syros, conformément aux protocoles internationaux de sécurité maritime (ISPS), a été placé sous surveillance renforcée pendant toute la durée de l’escale. La zone de débarquement a été temporairement fermée, notamment le parking adjacent au quai.
Pour les commerçants locaux, cette journée a représenté une perte sèche. Plusieurs dizaines de familles israéliennes, en majorité des retraités et des enfants, auraient probablement dépensé dans les restaurants, les boutiques ou les excursions. « Ce sont les habitants qui en paient le prix », a rappelé un passager.
Sans violence physique, cet épisode révèle une fois de plus la fragilité des échanges touristiques lorsque la politique s’invite dans les ports. Entre sécurité, protestation et diplomatie, l’incident de Syros illustre la complexité des tensions actuelles, loin des sentiers battus du tourisme estival.
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