Il a défendu sa maison
Qui était Tamir Adar ? Un mari, un père, un voisin attentionné — et, le matin du 7 octobre 2023, un homme qui a choisi de se battre pour protéger les siens. Cet habitant du kibboutz Nir Oz, âgé de 38 ans, a quitté sa maison aux premières alertes, après avoir donné à sa femme un ultime conseil devenu une devise de survie : « N’ouvre à personne, même si c’est moi qui te le demande. » Tandis que sa famille se barricadait dans la pièce sécurisée, Tamir rejoignait l’équipe locale d’intervention pour contrer l’assaut des terroristes du Hamas.
Les heures qui ont suivi ont scellé son destin. Grièvement blessé, kidnappé, il n’a pas survécu. Sa mort a été communiquée à sa famille au début de 2024, mais sa dépouille est restée retenue à Gaza pendant près de deux ans — symbole douloureux d’une guerre où même le deuil est confisqué. Son retour en Israël intervient aujourd’hui avec celui d’Arie Zalmanowicz, doyen et fondateur de Nir Oz, refermant — partiellement — la plaie béante laissée par le 7 octobre.
L’histoire de Tamir est aussi celle d’une famille éprouvée et d’un kibboutz martyr. Sa grand-mère, Yaffa Adar, avait été enlevée le même jour — son image sur une voiturette de golf est devenue l’un des emblèmes du drame — avant d’être libérée lors de la première trêve. Tamir, lui, laisse Hadas, son épouse, et leurs deux enfants, Asaf et Neta. À Nir Oz, les survivants racontent un homme de famille, amoureux de la nature, supporter du Maccabi Tel-Aviv, qui trouvait toujours du temps pour ses amis. Un kibboutznik au sens plein : enraciné, serviable, présent.
Sur le plan collectif, sa trajectoire dit l’essentiel de ce 7 octobre : des équipes de réponse rapide improvisant la défense, des familles recluses dans des safe rooms, des décisions vitales prises en quelques minutes. En Israël, ces récits ont nourri une conscience aiguë de la nécessité de renforcer la protection des localités frontalières, d’améliorer l’alerte et la coordination entre civils, forces de sécurité et secours, et de ramener tous les otages, vivants ou morts, sans conditions dilatoires. Le retour de Tamir n’est pas qu’un acte humanitaire ; c’est une exigence morale et un engagement national envers ceux qui ont tenu la ligne lorsque l’État était pris de court.
Les derniers mois ont montré combien la restitution des dépouilles est devenue un enjeu stratégique. Entre tractations indirectes, fouilles complexes et chantage cynique, chaque avancée a été arrachée. Ramener Tamir, c’est redonner aux siens le droit à un adieu, et à la communauté le droit de se souvenir. C’est aussi rappeler que la reconstruction, à Gaza comme en Israël, ne pourra se faire qu’en asséchant les capacités du Hamas — financières, logistiques, militaires — et en garantissant que l’aide humanitaire ne soit pas détournée au service de la prochaine agression.
Ce que Tamir incarne, au fond, dépasse sa seule biographie : le courage ordinaire d’Israéliens qui, au milieu du chaos, ont choisi la responsabilité. À l’échelle du pays, ce courage se traduit par une double boussole : protéger les civils et ramener tout le monde à la maison. À l’échelle de Nir Oz, il se traduit par une communauté qui se relève, maison après maison, souvenir après souvenir, avec l’obstination de ceux qui refusent de laisser leur identité être définie par la violence subie.
Honorer Tamir Adar, c’est tenir la promesse qui a guidé son dernier message : protéger coûte que coûte. Cela implique de neutraliser durablement le Hamas, de consolider la sécurité des localités, et de poursuivre sans relâche le rapatriement des otages et des dépouilles. C’est à ce prix qu’Israël garantit à des familles comme celle de Tamir — et à des kibboutzim comme Nir Oz — un avenir fait de vie quotidienne retrouvée, de champs à cultiver et d’enfants qui grandissent en paix.
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