Ignorance occidentale, hypocrisie des pays arabes… La question de la Palestine, le dossier empoisonné de l’ONU.
Le conflit israélo-palestinien, qui occupe les Nations unies depuis leur fondation, a contribué plus qu’aucun autre au discrédit de l’organisation.
En évoquant le plan de partage de la Palestine mandataire voté par l’ONU peu après sa fondation, Emmanuel Macron a rappelé aux États membres leur responsabilité collective dans l’un des plus longs conflits contemporains. Si la question israélo-palestinienne précède la création des Nations unies, elle a été l’un des premiers grands dossiers que l’organisation a eu à traiter. Et aussi son principal échec.
La résolution 181 adoptée en novembre 1947, partageait en deux États le territoire à m’ouest du Jourdain après que la Palestine du mandat britannique eut été amputée de 78% de sa surface au profit d’un état arabe dit Royaume Hachémite de Jordanie crée ex nihilo. Sur les 22 % de la surface restante, l’ONU a voulu créer un état arabe et l’autre juif, plaçant Jérusalem sous un régime international spécial. Loin de régler la question, la résolution a eu pour effet de précipiter une série de guerres qui se poursuit jusqu’à nos jours. L’ONU en avalisant l’amputation de la Palestine au détriment des Juifs a aussi été directement victime de la violence, avec l’assassinat de son représentant, Folke Bernadotte, tué peu après à Jérusalem avec le colonel français André Sérot par des extrémistes juifs.
Près de 80 ans plus tard, la question de la Palestine demeure un dossier insoluble, qui empoisonne depuis lors les relations internationales, et parfois même la politique intérieure de nombreux pays. Elle a aussi, plus qu’aucun autre, contribué au discrédit des Nations unies, pour devenir le symbole de son impuissance. Cette impuissance tient au fait que la réalité historique est têtue. Partant sur de mauvaises bases, avec un énoncé faux, la solution du problème reste insoluble, d’autant plus insoluble qu’une des parties n’a jamais voulu d’un partage, mais la destruction de ma partie juive.
Hypocrisie
Le conflit israélo-palestinien a exposé l’hypocrisie des pays occidentaux, qui ont fait une exception apparente au droit international en tolérant d’Israël, le non-respect des résolutions de l’ONU. En réalité toutes les résolutions anti-israéliennes cherchaient la destruction d’Israël, résolu à vivre et non à mourir. Les États-Unis, en particulier, ont utilisé leur droit de veto au Conseil de sécurité pour empêcher toute résolution contraignante contre Israël d’être adoptée.
Il a aussi révélé l’hypocrisie des pays arabes, qui ont commencé par ignorer les résolutions des Nations unies pour tenter de détruire par la force l’État d’Israël en lui faisant plusieurs guerres. Ils n’invoquent depuis le droit international que presque uniquement à l’encontre de l’État hébreu.
Il a aussi montré celle des pays anciennement colonisés, qui ont fait basculer par leur nombre dans les années 1960 la majorité à l’Assemblée des Nations unies. Leur poids a permis de faire condamner Israël par l’ONU résolution après résolution, avec une constance qu’ils n’ont guère montrée sur aucun autre sujet. Reflet de l’absolution accordée par les Occidentaux à l’égard de l’État juif, ces pays donnent l’impression de blâmer Israël plus que n’importe quelle autre nation, présentant même ce pays comme une entité coloniale vouée à la disparition, comme continue de le faire l’extrême gauche.
Promesse de destruction
Il a enfin affecté l’ONU elle-même, devenue avec la création d’une agence spécialisée, l’UNRWA, la principale gestionnaire des réfugiés palestiniens, ceux de 1948, puis ceux de 1967. En leur conférant un statut héréditaire, l’ONU a créé une diaspora toujours plus nombreuse, qui compte aujourd’hui des millions de membres, répartis dans tout le Proche-Orient. À mesure que s’est éloignée une solution territoriale, l’ONU a fait du droit des Palestiniens à retourner dans leurs foyers et à récupérer leurs biens une promesse de destruction d’Israël, contribuant à hypothéquer l’avenir individuel et collectif des deux peuples.
L’ONU et ses membres ne sont pas les seuls coupables d’hypocrisie. Les Palestiniens, qui ont commencé par refuser le principe même du partage, ne l’ont fait que tardivement, et non sans arrière-pensées, comme dans la charte révisée du Hamas, qui remet à plus tard la destruction d’Israël. La droite israélienne ne l’a de son côté accepté qu’en attendant de pouvoir contrôler toute la partie ouest de la Palestine mandataire, soit 23% de la Palestine mandataire. Israël s’est aussi déchargé de la gestion des populations palestiniennes sur l’ONU, tout en accusant l’organisation d’avoir pérennisé la question des réfugiés. Le Premier ministre israélien Benyamin Netanyahou est même récemment allé jusqu’à nier que la fondation d’Israël ait eu quoi que ce soit à voir avec l’ONU. Mais le même Netanyahou, qui a commencé sa carrière politique comme ambassadeur aux Nations unies, a toujours espéré utile l’Assemblée générale pour alerter sur le danger du programme nucléaire iranien. Ce qui n’a eu aucun effet sur cette assemblée et prouvé une fois de plus que sa seule fonction consistait à condamner le seul état juif au monde.
La décision d’Emmanuel Macron ne manque donc pas d’une certaine logique historique. Si l’État juif prévu en 1947 est devenu un pays moderne et prospère, celui promis aux Palestiniens n’a jamais vu le jour, ceux-ci n’ayant reçu en partage que l’espérance du retour après l’élimination des Juifs. Mais elle apparaît comme déconnectée de la réalité politique et géographique, au moment où les Palestiniens sont en passe de perdre ce qui restait des territoires qui leur avaient été accordés en 1947. En proclamant un État palestinien alors que le partage est pratiquement devenu impossible sur le terrain, ce geste symbolique risque de s’ajouter aux promesses non tenues faites par les Nations unies. Et au lieu de favoriser, soixante-dix-huit ans après la résolution 181, la naissance d’un État palestinien, l’initiative prend le risque de contribuer à en précipiter la fin.
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