Houthis : Nous cesserons d’attaquer Israël

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Houthis : Nous cesserons d’attaquer Israël

Dans un contexte déjà tendu au Moyen-Orient, les Houthis du Yémen viennent de poser une condition radicale à leur participation au conflit contre Israël : ils s’engagent à cesser les frappes de missiles et de drones si et seulement si l’accord de cessez-le-feu conclu entre Israël et le Hamas est réellement mis en œuvre. Cette position marque une nouvelle étape dans la dynamique régionale, où alliances et ripostes se redessinent en temps réel.

Selon des déclarations internes, l’organisation yéménite a déjà assuré avoir vérifié que les 20 otages israéliens encore vivants retenus à Gaza étaient identifiés, puis transportés vers trois points de rendez-vous en vue de leur remise. Parallèlement, les Houthis ont annoncé qu’ils rencontreront bientôt la Croix-Rouge pour finaliser les modalités logistiques de la libération, en fonction du comportement d’Israël. En clair : leur silence dépendra du respect de l’accord.

Les récentes attaques par des drones houthis visant Israël soulignent le rôle actif de la faction yéménite dans l’escalade. Par exemple, le 24 septembre 2025, un drone lancé depuis le Yémen a frappé la ville d’Eilat, blessant 22 civils. Cet incident figure parmi les plus graves vis-à-vis des populations israéliennes depuis le début de la crise du détroit de la mer Rouge. De même, le 4 mai 2025, un missile balistique a pu atteindre la zone périphérique de l’aéroport Ben Gourion à Tel Aviv, provoquant l’arrêt du trafic aérien et blessant huit personnes. Ces actes illustrent le savoir-faire croissant des Houthis pour projeter leur puissance à longue distance.

Israël, pour sa part, répond avec fermeté. Après avoir intercepté plusieurs missiles lancés depuis le Yémen, les responsables israéliens ont promis des représailles sévères. Le ministre de la Défense a déclaré que toute attaque serait « tranchée » et assimilée à une agression iranienne indirecte. Cette posture relève d’une doctrine claire : qui pointe sur Israël paiera le prix politique ou militaire.

L’enjeu pour les Houthis est double. D’une part, ils cherchent à apparaître comme des défenseurs de la cause palestinienne, renforçant ainsi leur image au sein du monde arabo-islamique. D’autre part, en conditionnant leur cessation de frappe à la mise en œuvre de l’accord israélo-hamasien, ils placent Israël sous pression diplomatique. S’ils peuvent démontrer qu’ils honorent leur engagement, ils gagneront en légitimité. Mais si Israël ne respecte pas les termes, les Houthis menacent de renouer immédiatement les hostilités.

Cette stratégie intervient dans un contexte plus large : les Houthis avaient déjà conclu un cessez-le-feu médié par les États-Unis en mai 2025, mais celui-ci ne mentionnait aucune disposition liée à Israël. L’accord les engageait à ne plus attaquer les navires américains, mais la poursuite des frappes contre Israël restait possible. Aujourd’hui, leur nouvelle posture lie leur conduite à la mise en œuvre d’un accord entre Israël et le Hamas. Un changement notable dans la rhétorique et la doctrine.

Sur le plan régional, cet alignement conditionnel renforce l’effet domino du cessez-le-feu israélo-hamasien. Si Israël applique l’accord, les Houthis cesseront les attaques, ce qui rassure les acteurs internationaux sur la stabilité dans la zone de la mer Rouge et le détroit d’Ormuz. Les lignes maritimes commerciales, déjà perturbées, pourraient mieux circuler. Mais si Israël est perçu comme brisant l’accord, la tension reprendra aussitôt.

Dans ce jeu d’équilibriste, Israël doit maintenir la fermeté tout en démontrant la bonne foi de l’exécution de l’accord. L’État juif dispose d’une capacité de défense avancée, mais il sait que toute incartade sera scrutée et amplifiée par ses adversaires. La promesse houthiste montre qu’ils jouent désormais, une boussole en main, selon la direction que prendra l’implémentation de l’accord.

Israël, en concluant un accord de cessez-le-feu, a pris le pari de la stabilité et de la sécurité. En conditionnant leur propre silence à la mise en œuvre honnête du pacte avec le Hamas, les Houthis reconnaissent indirectement que l’État hébreu détient le pouvoir de décider : respecter les engagements, et engager la paix ; ou rompre le pacte, et réveiller les armes. Israël doit rester vigilant, inflexible dans ses principes, mais démontrer par ses actes qu’il est un partenaire de confiance, non un simple adversaire à neutraliser. En fin de compte, la défense de l’existence de l’État juif repose autant sur la résistance militaire que sur la crédibilité diplomatique.

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