» Heureux ceux qui sont assis dans Ta Maison » (vidéo)
À l’époque des Savoraïm (qui suit celle des Amoraïm, maîtres du Talmud), on a introduit l’usage de réciter Hodou (« Louez Dieu car Il est bon, car Sa grâce est éternelle » : I Ch 16, 8-36), cantique de louange que prononça David lorsqu’il fit revenir l’arche de Dieu, capturée par les Philistins, au sein de la tente du Sanctuaire.
Achré Le psaume 145 commence à téhila ledavid et se termine à chem qodcho léolam vaéed.
On a l’usage de faire précéder ce psaume de deux versets commençant l’un et l’autre par le mot achré (« heureux ») : « Heureux ceux qui sont assis dans Ta Maison, qu’ils Te louent toujours/Heureux le peuple qui connaît un tel sort, heureux le peuple dont l’Eternel est Dieu » (Ps 84, 5 et 144, 15). C’est pourquoi on a l’habitude de surnommer ce psaume Achré.
Le verset 18 du psaume 115 est récité en guise de conclusion parce qu’il finit par hallellouya en harmonie avec les psaumes suivants. Nos sages ont ainsi constitué une entité liturgique à la manière d’un orfèvre qui enchâsse un joyau.
Comme tous les psaumes alphabétiques, celui-ci est d’inspiration sacrée. Il s’agit d’une louange complète où chaque lettre de l’alphabet hébreu évoque un mot hébreu qui fait vibrer une corde nouvelle dans cette louange.
Le poète a intentionnellement omis la lettre noun car elle est l’initiale du verbe nafal= « tomber ». Elle se retrouve tout de même au milieu du verset 16 Lekhol hanofelim= « pour tous ceux qui tombent », afin que l’alphabet ne soit pas amputé d’une lettre et en même temps pour signifier que la chute fait partie de la vie, mais qu’elle n’est jamais définitive (la traduction grecque a ajouté un verset commençant par noun, probablement à posteriori).
Une très forte coloration universaliste imprègne ce poème de louanges à la gloire de Dieu. Même dans sa structure on perçoit une amplification progressive qui invite l’univers entier et toutes les générations successives de l’humanité à exalter les créateur. Il s’ouvre en effet sur le désir du psalmiste de magnifier le Dieu roi, désigné à la première personne ; ces louanges sont reprises de génération en génération sans que l’individu soit totalement noyé dans l’espèce (c’est pourquoi on retrouve la première personne dans les versets 5 à 6).
On y trouve l’important verset Potea’h et yadékha : « Tu ouvres la main et rassasies volontiers tout être vivant » (verset 16 ; Berakhot 4a)
Dieu est ici présenté comme le roi justicier qui manifeste une intention particulière à l’égard de touts ses créatures ; « sa grande bonté », « sa compassion », « sa patience », « sa bonté pour tous », « il soutient ceux qui chancellent », « redressent ceux qui sont courbés »,…
Celui qui récite trois fois ce texte (deux fois à la prière du matin, une fois à minh’a est assuré du monde futur.
Mis en page par NG.
JForum.fr avec « L’Arme de la Parole » traduit et commenté par le Rabbin Claude Brahami
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