Heshvan succède à Tishri, huitième mois

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LE MOIS DE HESHVAN TAL OUMATAR (7 HESHVAN)

Une semaine après la fête de Simhat Torah, se profile le mois de heshvan –deuxième mois de l’année juive après rosh hashana et huitième mois si l’on considère nissan comme premier mois de l’année.

Ce mois se distingue des autres par le fait qu’aucune fête n’y est célébrée et, bien que certains pratiquent au cours de ce mois des taâniyoth dibour ou « jeûnes de la parole », la seule date qui ressorte en heshvan est le 7 du mois .
Cette absence de festivités est sans doute la raison pour laquelle on fait précéder le nom de heshvan par « mar » qui signifie « amer ».
Dans d’autres communautés on utilise le préfixe « Mar » dans l’objectif de donner à ce mois un peu plus de considération en l’appelant « Monsieur » soit « Monsieur Heshvan » comme si on avait l’intention de le doter d’un titre de noblesse bien qu’aucune fête ne soit célébrée en ce mois-ci de manière à pallier ce manque de célébrations.
En effet, Heshvan succède à Tishré/Tishri ou septième mois de l’année hébraïque au cours duquel se succèdent de si grandes convocations saintes : Rosh Hashana, Yom Kippour, Souccoth et Shemini Atseret/Simhat Torah.
Ce mois de tishri est le septième mois de l’année. Sept se dit « shévâ » en hébreu et, en faisant glisser le point de la lettre shine de la droite vers la gauche le mot obtenu est « savéâ » ou rassasié comme si le mois de Tishré était repu de fêtes.
Lors de l’office du matin de shemini atséret, juste avant moussaf l’officiant entonne les cantiques pour demander au Créateur qu’IL nous accorde une année pluvieuse et de bénédictions pour que la terre donne ses fruits. Et, aussitôt après la prière de la pluie, dans la prière de la âmida sera intercalée une phrase : « qui fait souffler le vent et fat tomber la pluie ».
Par la suite, le 7 heshvan on intercalera une autre phrase. Il est intéressant de noter que dans cette petite phrase qui va être intercalée dans la âmida : ותן טל ומטר לברכה על פני האדמה, chacun des mots renferme des secrets. En effet, si l’on considère le mot מטר matar qui en lui-même signifie pluie fine on verra que ce mot est constitué des initiales de trois substantifs : מטר, טל, רוח en rangeant ces vocables dans un sens légèrement différent et en n’utilisant que leurs dernières lettres on obtient : מטר, רוח, טל soit רחל . Ceci semble un peu être un jeu mais le fait est que ces trois éléments qui doivent donner à la terre tout ce dont elle a besoin pour être fertile est en relation directe avec les trois patriarches : Abraham, (midath hahessed et la rosée = hessed), Itshak (midath haguevoura et la pluie qui représente la guevoura), et Jacob (midath harahamim et le vent qui est l’expression de la miséricorde).
Les trois éléments chiffrés donnent un total à 502 et si nous associons le nombre d’années vécues par nos trois patriarches nous obtenons le total de 502 ! Bizarre ? Non ! Car, la femme qui était désignée pour être la véritable femme de Jacob était Rahel or, d’après la Cabale, nous savons que les vertus ou midoth tovoth de nos trois patriarches se sont retrouvées ensemble chez Rahel. La Cabbale désigne Rahel comme « היפה בנשים » c’est-à-dire : la plus belle des femmes et c’est la raison pour laquelle nous disent nos Sages, ces trois éléments מטר, רוח, טל regroupent en leur terminaison les initiales de Rahel.
Que les bénédictions des Patriarches et de nos Matriarches reposent sur nous tous !
LA TEKOUFA
Etant enfant, je me souviens que ma mère – aux approches de Rosh Hashana, lorsqu’étaient distribués dans les boucheries cashères de l’époque, les calendriers juifs ou hébraïques – regardait attentivement les périodes où étaient inscrites les tekoufoth de l’année. Je me souviens qu’il y en avait quatre et qu’avec chaque date étaient inscrites des heures.
Par la suite, je n’ai plus revu ces mentions mais, un jour, en cours, notre Rav, évoqua cette notion pour laquelle je demandai plus d’explications. Malheureusement, aujourd’hui, peu de personnes accordent une importance – même relative – au sujet et peu de personnes savent expliquer ce fait.
Le calendrier juif est luni-solaire c’est-à-dire que si les mois suivent un cycle solaire, sept fois au cours du cycle solaire , est intercalé un mois supplémentaire –année embolismique – de manière à ce que les fêtes soient toujours célébrées au cours des mêmes saisons.
Dans l’année « laïque » sont remarqués 2 équinoxes et 2 solstices. Les équinoxes sont des périodes où la durée des jours et des nuits est équivalente et marquent l’entrée du printemps ou de l’automne. Les solstices marquent l’entrée de l’été ou de l’hiver. Ces dates sont notées dans le calendrier grégorien les 20 mars, 20 juin, 20 septembre et 20 décembre et pour le calendrier juif ces tekoufoth ont lieu les 7 ou 8 avril (tekoufa de nissan correspondant au changement de l’eau en sang en Egypte), les 7 ou 8 juillet (en rapport avec la période où Moïse a frappé le rocher au lieu de lui parler), les 7 ou 8 octobre (en rapport avec la âkédat Itshak ou sacrifice d’Isaac) et vers les 7 ou 8 janvier (en rapport avec la période où Yftah sacrifia sa fille et les eaux furent changées en sang).
Ainsi que cela apparaît clairement, ces « tekoufoth » ont un rapport plus ou moins direct avec l’eau et/ou le sang.
La tekoufa est calculée ainsi : 91 jours et 7 heures et demies ce qui nous ramène à un total de 365 jours et un quart (six heures).
Aussi lors de ces tekoufoth, il va être conseillé de s’abstenir de boire de l’eau pendant deux heures ces jours-là. (Il faut s’enquérir auprès de chaque communauté de l’heure à laquelle a lieu la tekoufa). La raison est attachée à la mystique juive où il est permis aux esprits de « régner » sur les eaux tirées ou du robinet.
Comment observe-t-on aujourd’hui la tekoufa : Il faut s’abstenir de boire de l’eau du robinet ou de l’eau qui se trouve dans des bouteilles non scellées à moins qu’il ne s’agisse d’eau qui aura été bouillie avant l’heure de la tekoufa.
Les « anciens » mettaient dans les jarres d’eau et les carafes des clous ou des vis et recouvraient d’un tissu propre les récipients contenant de l’eau. Puis ils se servaient de l’eau à nouveau après les deux heures indiquées. Aujourd’hui, il est permis de boire de l’eau dans laquelle on aura ajouté un jus de fruit – citron, orange etc….- même si la majeure partie est de l’eau, ou de l’eau bouillie et maintenue au chaud par exemple dans une bouteille thermos ou un thermos électrique…..
On rapporte que parfois les personnes ayant consommé de l’eau pendant la « tekoufa » pouvaient être frappées d’hydropisie. Certains sages ont émis l’hypothèse selon laquelle de nouvelles maladies sont apparues en ces périodes.
L’eau restée découverte même dans un réfrigérateur devrait être jetées.
Si les Sages conseillent la prudence, il ne faut tout de même pas dramatiser et dans tous les cas ne pas hésiter à poser des questions à des spécialistes.
Le 4 Heshvan ou POURIM D’ALGER voici en attaché une nouvelle sur cet épisode de l’histoire juive survenu à Alger à l’époque de Charles Quint.
Le mois de Heshvan est celui au cours duquel Mathusalem est mort et le 11 est également la date de la mort de Rahel Iménou (l’épouse de Jacob). Et c’est encore en Heshvan qu’eut lieu la scission entre les Royaumes de Judah et d’Israël. Ces évènements justifient donc amplement le fait d’appeler cette lunaison avec le préfixe « mar » (amer)…

Caroline Elishéva REBOUH

JForum.fr

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