Le président israélien a initié une rencontre avec l’ancien président de la Cour suprême, au cours de laquelle il devrait clarifier sa position concernant la poursuite du procès pénal contre Benyamin Netanyahou. Dans un contexte de débat public autour du sujet, Barak a précisé ce soir dans une tribune : une grâce ? Seulement en échange d’un retrait de la vie politique.
Itamar Eichner | Ynet
Le président de l’État, Itshak Herzog, a initié une rencontre prévue pour demain (mardi) avec l’ancien président de la Cour suprême Aharon Barak, sur fond de discussions publiques autour de la possibilité de clore le procès Netanyahou via un accord de plaider-coupable, une grâce présidentielle, ou l’annulation du procès, comme l’a récemment demandé l’ancien président américain Donald Trump dans plusieurs publications.
Il convient de noter que Herzog et Barak se rencontrent régulièrement tous les trois mois, et que cette rencontre a été fixée il y a trois semaines, bien avant l’intervention de Trump dans l’affaire. Ce soir, à la veille de cette rencontre, Aharon Barak a publié une tribune dans le journal Haaretz intitulée : « Une grâce pour Netanyahou ? Seulement s’il se retire de la vie politique ». Ce message devrait être repris demain lors de son entretien avec Herzog.
Selon plusieurs hauts responsables du système judiciaire – parmi eux le président Herzog et l’ex-président de la Cour suprême Barak – le procès Netanyahou est perçu comme l’un des principaux moteurs du tumulte politique et juridique actuel, ainsi que du clivage profond dans la société israélienne. Barak avait d’ailleurs tenté par le passé de servir de médiateur entre Netanyahou et l’ancien conseiller juridique du gouvernement, Avichaï Mandelblit, mais cet essai avait échoué en raison du refus de Netanyahou d’accepter la qualification d’infamie, exigée dans tout accord, ce qu’il rejette toujours aujourd’hui.
En tout état de cause, le président Herzog a déjà exprimé, notamment lors d’interviews pour la fête de l’indépendance, qu’à ses yeux, il serait souhaitable que le procès se termine par un accord de plaider-coupable négocié. Il affirme que l’État d’Israël est un État de droit souverain et démocratique, avec un système judiciaire indépendant, et qu’il conviendrait donc que les parties engagent un dialogue intensif en gardant à l’esprit l’intérêt du pays – comme l’a d’ailleurs recommandé à plusieurs reprises la Cour elle-même.
Concernant la grâce présidentielle, il est important de souligner qu’en Israël elle ne peut être engagée que sur demande officielle de la personne concernée, conformément aux usages établis. À ce jour, Herzog n’a pas encore répondu officiellement à l’appel de Trump pour annuler le procès de Netanyahou. Trump a qualifié ce procès de « motivé politiquement », ajoutant : « C’est une chasse aux sorcières contre un homme qui a tant donné. Les États-Unis ont sauvé Israël – maintenant nous devons sauver Bibi. »
Dans une autre publication, il a également attaqué les procureurs dans le procès.
Avec le début du contre-interrogatoire dans l’affaire Netanyahou, les spéculations ont repris au sein du système judiciaire sur la possibilité d’un accord de plaider-coupable qui écourterait les procédures. Outre les discussions passées entre Mandelblit et Netanyahou, un autre essai avait été initié, lorsque les juges du tribunal avaient proposé une médiation pénale, un processus distinct du procès destiné à aboutir à un projet d’accord. Cette fois, ce sont les avocats de Netanyahou qui ont exprimé leur volonté d’aller de l’avant, mais la conseillère juridique actuelle, Gali Baharav-Miara, a refusé, arguant qu’il s’agissait d’une manœuvre dilatoire visant à éviter une décision judiciaire.
Elle a toutefois précisé que sa porte reste ouverte pour une véritable négociation d’accord, mais pas au prix d’un abandon de la question de l’infamie – qui demeure pour elle une condition non négociable.
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