Hanegbi; Je mène un dialogue avec les dirigeants syriens

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Des discussions confidentielles entre Israël et la Syrie révélées à la Knesset
Une révélation inattendue a récemment secoué la scène politique israélienne. Lors d’une réunion confidentielle de la commission des affaires étrangères et de la défense de la Knesset, le chef du Conseil de sécurité nationale, Tzachi Hanegbi, a déclaré entretenir un dialogue direct avec les plus hauts dirigeants politiques syriens. Cette information, censée rester à huis clos, a rapidement fuité dans la presse, suscitant à la fois espoir, controverse et indignation.

Des échanges politiques de haut niveau
Selon le journal Israel Hayom, qui a relayé les propos tenus lors de la réunion, Hanegbi aurait affirmé que des contacts quotidiens existaient entre Jérusalem et Damas, à divers niveaux. Plus surprenant encore : il a lui-même reconnu diriger personnellement une partie de ces échanges, précisant qu’ils ne se limitaient pas à des canaux de sécurité ou à des discussions officieuses.

Ces affirmations marquent un tournant potentiel dans les relations entre les deux pays, officiellement en guerre depuis plusieurs décennies. Les précédentes rumeurs de contacts concernaient principalement des échanges de renseignements ou des tentatives ponctuelles de désescalade. Pour la première fois, le dialogue est reconnu au niveau politique et institutionnel, ce qui pourrait indiquer une volonté plus structurelle d’explorer une normalisation.

Un ennemi commun : l’Iran
Hanegbi a justifié cette initiative diplomatique en évoquant des « intérêts communs » entre Israël et la Syrie, notamment en ce qui concerne la présence militaire iranienne dans la région. L’influence grandissante de Téhéran sur le territoire syrien, via ses milices alliées et le Hezbollah, inquiète depuis longtemps l’État hébreu, qui a multiplié les frappes ciblées contre des positions iraniennes sur sol syrien.

Il est donc plausible qu’une convergence tactique autour du rejet de l’ingérence iranienne ait ouvert la voie à des discussions directes. Cette perspective redessinerait en profondeur les alliances régionales et pourrait isoler davantage l’Iran dans le monde arabe.

Le plateau du Golan en question
Parmi les sujets abordés lors de la réunion, une question sensible a été soulevée : Israël envisagerait-il un retrait du plateau du Golan dans le cadre d’une future normalisation avec Damas ? Hanegbi a esquivé une réponse directe, mais a reconnu que la question pourrait faire l’objet de négociations. Il a toutefois précisé que la partie syrienne du mont Hermon resterait, selon lui, sous contrôle israélien.

Cette position laisse entrevoir une approche pragmatique, fondée sur la négociation plutôt que sur un retrait unilatéral. Le plateau du Golan, conquis par Israël en 1967 et annexé en 1981, reste un point de tension majeur. Toute concession dans cette zone serait hautement symbolique et politiquement risquée pour le gouvernement israélien.

Des inquiétudes persistantes sur la direction syrienne
Un autre point d’interrogation concerne la nature même du régime syrien. Lors de la réunion, des députés ont exprimé leurs craintes vis-à-vis du président syrien Ahmed al-Sharaa, dont certaines déclarations passées avaient un ton islamiste radical. En 2014, il aurait évoqué la prise de Jérusalem comme un objectif, une déclaration reprise récemment par les services de renseignement militaire israéliens (AMAN).

Hanegbi a tempéré ces inquiétudes, estimant que les responsables politiques évoluaient avec les circonstances. Il a toutefois souligné que les services israéliens suivaient de près les discours et actes du président syrien, en gardant une marge de prudence. Cette posture réaliste suggère que les autorités israéliennes n’ignorent pas les zones d’ombre du régime syrien, tout en évaluant les opportunités à saisir.

Fuite à la presse : indignation à la Knesset
Si la teneur des discussions a fait grand bruit, c’est aussi parce qu’elles n’auraient jamais dû être rendues publiques. Hanegbi s’est dit « profondément choqué » par la rapidité avec laquelle des éléments confidentiels avaient été divulgués à la presse. Il a rappelé que de telles fuites constituent une infraction pénale et compromettent la confiance des responsables de la sécurité nationale envers les institutions politiques.

« À ce rythme, plus aucun chef des services de renseignement n’osera s’exprimer librement devant la Knesset », a-t-il prévenu, menaçant même de ne plus se présenter devant les députés à l’avenir. Ce coup de colère révèle une tension croissante entre les impératifs de transparence démocratique et la nécessité de protéger les discussions sensibles liées à la sécurité nationale.

Un tournant diplomatique discret mais décisif ?
Ce que cette fuite met en lumière, au-delà du scandale institutionnel, c’est la possible ouverture d’une voie diplomatique entre deux États longtemps considérés comme irréconciliables. Le fait que les contacts aient atteint un niveau politique élevé est en soi un développement notable.

Alors que la région reste marquée par des lignes de fracture anciennes et que les rivalités géopolitiques persistent, tout progrès vers la désescalade mérite d’être observé avec attention. Le rapprochement entre Israël et la Syrie reste loin d’être acté, mais le simple fait qu’il soit discuté officiellement témoigne d’un changement de paradigme — prudent, encore fragile, mais potentiellement historique.

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