Vous avez raté les derniers événements sur la guerre en Ukraine ? 20 Minutes fait le point pour vous tous les soirs. Entre les déclarations fortes, les avancées sur le front et le bilan des combats, voici l’essentiel de ce mardi 4 mars 2025, 1.105e jour de la guerre.
Le fait du jour
Après l’accueil glacial à la Maison Blanche, le gel de l’aide américaine. L’annonce tonitruante de Donald Trump, faite pour nous dans la nuit, a provoqué la sidération dans les chancelleries occidentales et mis Kiev au pied de mur. Au point que Volodymyr Zelensky a été obligé de « rectifier le tir » après l’épisode du Bureau ovale qui, écrit-il dans euphémisme, « ne s’est pas passé comme prévu ».
Pour revenir dans les bonnes grâces de Donald Trump, et « travailler sous son leadership », le président ukrainien met tout ce qu’il peut sur la table. Il est d’abord prêt à signer l’accord-cadre sur les minerais auquel tiennent tant les Etats-Unis. Accusé par le Kremlin et par Washington de ne pas vouloir la paix, il propose surtout « une trêve dans les airs – interdiction des missiles, des drones de longue portée, des bombes sur les infrastructures civiles, notamment énergétiques – », ainsi qu’ « une trêve en mer immédiate, si la Russie fait de même ».
De quoi amadouer Donald Trump avant son discours de politique générale devant le Congrès américain ? Réponse dans la nuit.
La déclaration du jour
« Des trains entiers qui étaient chargés à destination de l’Ukraine sont stoppés et interdits de se rendre à leur objectif » »
Selon le Premier ministre français François Bayrou, la « pause » de l’aide américaine se fait déjà sentir concrètement sur le terrain quelques heures à peine après qu’elle a été décrétée par Donald Trump.
Même son de cloche du côté du Premier ministre polonais Donald Tusk. « Les informations qui arrivent de la frontière, de notre centre logistique, confirment les déclarations de la partie américaine », a-t-il souligné à l’ouverture d’une réunion hebdomadaire de son gouvernement, évoquant la situation du centre logistique de Jasionka, près de la ville de Rzeszow, dans le sud-est du pays. Alliée fidèle de l’Ukraine, la Pologne revendique sa fonction de relais important pour le soutien logistique de l’aide militaire et humanitaire occidentale fournie à Kiev. Selon Varsovie, jusqu’à 95 % de cette aide passe par la Pologne, notamment par ce hub à la frontière.
Le chiffre du jour
800 milliards d’euros. Le montant dévoilé ce mardi par la Commission européenne dans le cadre d’un plan pour « réarmer l’Europe ». Cette dernière « fait face à un danger clair et immédiat d’une ampleur qu’aucun d’entre nous n’a connue dans sa vie d’adulte », a affirmé sa présidente Ursula von der Leyen, dans une lettre adressée aux dirigeants des 27. « L’avenir d’une Ukraine libre et souveraine, d’une Europe en sécurité et prospère, est en jeu », a-t-elle ajouté.
Le premier « pilier » du plan prévoit de mettre quelque 150 milliards de prêts à disposition des 27 pays de l’UE pour financer le renforcement des capacités de défense en Europe. Ces fonds doivent servir en priorité à investir dans les domaines où les besoins sont les plus urgents comme la défense anti-aérienne, les missiles, les drones et les systèmes anti-drones ou encore les systèmes d’artillerie.
La tendance
Une action « intentionnelle, non-professionnelle et agressive [qui] n’est pas acceptable ». C’est ainsi que Sébastien Lecornu, le ministre français des Armées, juge le « comportement dangereux » adopté par un avion de chasse russe à « proximité directe » d’un drone de surveillance français. L’incident, dont les images ont été dévoilées par le ministre sur X, s’est produit dimanche dans l’espace aérien international, au-dessus de la Méditerranée orientale.
Notre dossier sur la guerre en Ukraine
Le Soukhoï-35 a effectué « trois passages successifs à grande proximité, qui auraient pu entraîner la perte de contrôle du drone », explique Sébastien Lecornu pour qui cette manœuvre atteste d’une « volonté de restreindre la libre circulation aérienne dans les espaces communs ». La vidéo prise par une caméra située sous le nez du drone montre l’appareil russe arriver à faible vitesse par l’arrière avant de passer sur sa droite juste au-dessus de l’aile du Reaper.
Dimanche, un avion de chasse SU-35 russe a adopté un comportement dangereux à l’égard d’un drone Reaper français, en mission de surveillance dans l’espace aérien international au dessus de la Méditerranée orientale.
Trois passages successifs à grande proximité, qui auraient pu… pic.twitter.com/sAmMBNNjyU
— Sébastien Lecornu (@SebLecornu) March 4, 2025
En mars 2023, un drone Reaper américain s’était abîmé en mer Noire après avoir été intercepté par un Soukhoï-27 russe. Le chasseur l’avait là aussi approché par l’arrière à deux reprises. Le drone Reaper MQ-9 de fabrication américaine a été acquis à douze exemplaires par la France. Il peut voler pendant 24 heures pour des missions de renseignement et de surveillance. Il peut également être équipé pour des missions de frappe aérienne.
La source de cet article se trouve sur ce site
