Guerre en Ukraine : Des mercenaires russes quittent le Burkina Faso pour défendre Koursk

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Des mercenaires russes installés depuis peu au Burkina Faso ont quitté le pays ouest-africain pour aller défendre la ville russe de Koursk, harcelée par les forces ukrainiennes, a indiqué leur patron à l’AFP.

Dans un entretien sur la messagerie Telegram, Viktor Yermolaev, commandant de la brigade Bear, a confirmé vendredi l’information du quotidien Le Monde selon laquelle certains de ses effectifs étaient repartis se battre en Russie.

« Nous avons vu que (les Ukrainiens) avaient choisi la guerre », a expliqué celui qui se fait appeler « Jedi ». « La guerre, c’est notre métier […]. Il n’y a pas plus grand honneur pour un combattant russe que de défendre la mère patrie ».

Il y a quelques jours, la chaîne Telegram des Bears, un des multiples avatars du déploiement paramilitaire russe sur le continent, indiquait qu’« en raison des événements récents, la brigade retourne en Crimée », annexée par la Russie en 2014, où elle est basée.

L’armée russe, qui progresse en Ukraine, a été prise par surprise par l’attaque ukrainienne dans la région russe de Koursk, le 6 août. Toujours en cours, l’opération a pris au dépourvu une Russie qui n’avait plus vu autant de troupes ennemies sur son sol depuis la Seconde Guerre mondiale.

Selon diverses estimations, confirmées par une source sécuritaire occidentale, une centaine de mercenaires ont quitté le Burkina sur quelque 300 hommes, un chiffre confirmé par « Jedi ». Ils sont notamment chargés d’assurer la sécurité de l’homme fort du pays, le capitaine Ibrahim Traoré. « Certains restent bien sûr, nous avons des bases et des propriétés, équipements et munitions. On ne ramène pas tout en Russie », a précisé Viktor Yermolaev.

Une récente photo de lui, crâne rasé, barbe poivre et sel fournie et bras recouverts de tatouages, circule sur les réseaux sociaux aux côtés d’Ibrahim Traoré. « Je me suis arrêté pour dire bonjour », a-t-il justifié.

En juin, une source diplomatique africaine avait fait état à l’AFP de l’arrivée, depuis le Mali voisin, de « deux rotations d’avions transportant des instructeurs russes ».

Un qualificatif généralement utilisé pour désigner les mercenaires russes dont ceux du groupe Wagner, aujourd’hui réorganisés au sein du nouvel étendard de l’influence russe en Afrique, Africa Corps.

Yermolaev a affirmé être indépendant du pouvoir. « Nous les aidons quand ils nous sollicitent », a-t-il cependant admis. Mais Jack Margolin, expert du mercenariat russe, décrit les Bears comme « sous contrôle du ministère de la Défense » et affiliés à une unité militaire qui fournissait Wagner dès 2014.

« Ils ne sont qu’un des avatars du déploiement de l’armée russe au Burkina Faso », a-t-il expliqué à l’AFP. Mais « ils n’ont pas pris les mêmes risques que Wagner dans des endroits comme le Mali », a-t-il noté, estimant que leur retrait ne pèserait guère dans l’équilibre des forces.

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