Le projet de paix pour résoudre le conflit russo-ukrainien présenté par les Etats-Unis surprend par l’ampleur des concessions envisagées à la Russie. Le document propose de reconnaître de facto Donetsk, Lougansk et la Crimée comme territoires russes, et de découper Kherson et Zaporijjia selon l’actuelle ligne de front. Une orientation qui relance les inquiétudes à Kiev comme en Europe, alors que les combats se poursuivent sans relâche dans l’Est et le Sud du pays.
Face à ces propositions, Volodymyr Zelensky a tenu à rappeler les principes qui guident l’Ukraine. « L’Ukraine a besoin de paix. […] Une paix digne, afin que les conditions soient respectueuses de notre indépendance, de notre souveraineté et de la dignité du peuple ukrainien », a-t-il déclaré après un entretien avec le secrétaire américain à l’Armée, Daniel Driscoll. Le président ukrainien doit également échanger « dans les prochains jours » avec Donald Trump, que la Maison-Blanche présente comme favorable au projet.
Pas de troupes de l’Otan en Ukraine
Selon la porte-parole Karoline Leavitt, Washington aurait consulté « autant les Ukrainiens que les Russes » pour élaborer ce texte. Le plan fixe notamment un plafond de 600.000 militaires pour l’armée ukrainienne, interdit le stationnement de forces de l’Otan sur le territoire ukrainien et prévoit la présence d’avions de combat européens en Pologne. Kiev renoncerait à rejoindre l’Otan, tout en conservant son statut « éligible » à une future adhésion à l’Union européenne.
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Le projet américain inclut aussi un volet financier et énergétique ambitieux. La reconstruction de l’Ukraine serait financée par 100 milliards de dollars issus d’avoirs russes gelés. La centrale nucléaire de Zaporijjia serait remise en service sous la supervision de l’AIEA, avec un partage de production à parts égales entre Kiev et Moscou. A Kiev, certains responsables regrettent toutefois que les obligations pesant sur la Russie restent « pas claires ».
Alors que les lignes militaires évoluent et que les négociations se multiplient, les prochaines semaines diront si ce projet peut réellement servir de base à un accord acceptable pour les différentes parties.
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