Guerre en Ukraine : C’est quoi ces fameux missiles Tomahawk, l’arme américaine ultime que convoite Zelensky ?

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Vendra, vendra pas ? Ce vendredi, Volodymyr Zelensky se rend à la Maison-Blanche pour rencontrer Donald Trump. Loin d’une visite de courtoisie, le président ukrainien aura pour objectif principal de convaincre son homologue américain de lui vendre l’arme qui pourrait faire basculer significativement le conflit avec la Russie en sa faveur.

Cette arme, c’est le fameux missile américain Tomahawk. En début de semaine, Donald Trump avait ouvertement menacé Vladimir Poutine de livrer ces munitions à l’Ukraine pour « régler » la guerre. Problème, le milliardaire président a, depuis, rétropédalé ce jeudi expliquant ne pas pouvoir « appauvrir [son] propre pays » : « Nous en avons besoin aussi, donc je ne sais pas ce que nous pouvons faire. » Un ascenseur émotionnel pour Kiev.

Un missile beaucoup plus efficace que les drones

Car le Tomahawk, en référence à la hache de guerre amérindienne, représenterait un atout de poids pour les Ukrainiens. Long de six mètres pour un poids d’1,5 tonne, le BGM-109 Tomahawk est capable d’atteindre des cibles à plus de 1.600 kilomètres. « C’est le gros avantage de cette arme, nous explique Louis Duclos, analyste géopolitique, c’est une des portées les plus fortes qu’on connaisse et cela permettrait à l’Ukraine de frapper en profondeur la Russie. »

À cette distance, l’Ukraine pourrait viser des milliers de sites militaires russes, dont près de 76 bases aériennes selon The Institute for the Study of War (Institut d’études pour la guerre) et de nombreuses infrastructures pétrolières russes, particulièrement ciblées par les drones ukrainiens ces derniers temps.

Mais le missile de croisière fait mieux, beaucoup mieux que ces derniers. Capable d’atteindre une vitesse de pointe de 880 km/h, il est très difficilement détectable par l’ennemi. « Il peut passer des défenses anti-aériennes intérieures russes que les drones, trop lents et repérables, ne peuvent pas. Il peut ainsi toucher des cibles inatteignables jusque-là », explique Louis Duclos.

« Un bijou de technologie »

Développé dans les années 1970 et mis en service en 1983, le Tomahawk a déjà été utilisé dans de nombreux conflits (Guerre du Golfe, Kosovo, Afghanistan, Libye, Syrie, Yémen,…), il n’a cessé d’être perfectionné jusqu’à devenir extrêmement performant.

Mieux, l’expert en géopolitique voit ce missile comme « un bijou de technologie » pouvant être piloté. Il est aussi capable de contourner les défenses, de stagner, de tourner autour de sa cible et de la suivre si elle est mouvante. En sus, elle peut « transmettre des données et images aux opérateurs qui vont ainsi l’utiliser de la meilleure des manières », ajoute Louis Duclos. De quoi justifier son coût de deux millions de dollars à l’unité.

S’il existe plusieurs variantes du missile du Tomahawk, la plus fameuse est celle qui est lancée depuis des navires. « Mais l’Ukraine n’a pratiquement plus de marine donc c’est surtout la variante air-sol qui va les intéresser. »

Un argument de poids pour Donald Trump

De quoi en faire un « game changer » et faire basculer définitivement le cours de la guerre ? « Il n’y a pas d’arme magique qui peut mettre fin au conflit. Mais elle peut peser sur le conflit. Ne serait-ce qu’au niveau symbolique, c’est un missile qui est capable de porter des ogives thermonucléaires », précise le spécialiste. Selon lui, la vente de Tomahawk à l’Ukraine détermine surtout la position des Etats-Unis dans le conflit.

La simple évocation de ces missiles a conduit Vladimir Poutine à appeler Donald Trump, expliquant sans doute la volte-face du président américain ce jeudi. « Il souffle le chaud et le froid avec les Russes et avec les Ukrainiens. Il espère sans doute qu’en laissant planer la menace des Tomahawks, cela peut amener les Russes à se montrer plus ouverts pour des négociations et un traité de paix », analyse Louis Duclos.

Sauf si, comme l’a déclaré Donald Trump, ses réserves limitées l’amenait à annuler ses livraisons. Une donnée à laquelle ne croit pas l’analyste : « On estime leurs stocks à 4.000 missiles Tomahawk. Ce n’est pas un problème pour eux d’en livrer 100 à l’Ukraine. » En revanche, rien ne dit que l’Ukraine ne dispose des ressources et des compétences pour utiliser cette technologie, ce qui indiquerait que même lancés depuis l’Ukraine, ils soient gérés par les Américains. Un point sensible qui pourrait modifier les rapports entre les Etats-Unis et la Russie.

Vladimir Poutine prévient les Etats-Unis

Ce jeudi, le président russe Vladimir Poutine a averti Donald Trump qu’une livraison de missiles Tomahawk « nuirait considérablement » à la relation russo-américaine ainsi qu’aux perspectives de règlement du conflit.

Retrouvez ici notre dossier sur la guerre en Ukraine

Cela n’a pas empêché Volodymyr Zelensky d’annoncer avoir rencontré des représentants du groupe Raytheon, qui produit les Patriot et les Tomahawk : « Nous avons discuté de la capacité de production de Raytheon, des voies possibles de coopération pour renforcer la défense antiaérienne de l’Ukraine et ses capacités longue portée, ainsi que la perspective d’une production conjointe ukraino-américaine », a-t-il détaillé sur X.

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