Il y a une semaine, la nomination de Bruno Le Maire au ministère des Armées avait enlisé un peu plus la France dans la crise politique avec à la clef la démission du Premier ministre. Renommé vendredi à Matignon, Sébastien Lecornu n’a pas voulu verser cette fois dans la polémique. Il a choisi pour ce poste régalien Catherine Vautrin, qui troque ainsi son super-ministère de la Santé, du Travail et des Solidarités.
Rompue aux arcanes du pouvoir, cette ex-chiraquienne de 65 ans et ex-LR, devenue membre et fidèle soldat de Renaissance, a incarné avec d’autres le virage à droite d’Emmanuel Macron, conservée dans les gouvernements successifs (Attal, Barnier, Bayrou) depuis janvier 2024, principalement à la tête de son super-ministère social mais avec aussi un passage aux Territoires.
Un effort budgétaire pour la Défense
Aux Armées et aux Anciens combattants, sous réserve de l’adoption du projet de budget 2026, elle devra s’atteler à l’actualisation de la Loi de programmation militaire (LPM) pour accélérer le réarmement du pays face à la détérioration de la sécurité en Europe sous la menace russe avec la guerre en Ukraine. Emmanuel Macron avait annoncé en juillet vouloir renforcer l’effort budgétaire pour la défense, en ajoutant des dépenses de 3,5 milliards d’euros en 2026 puis à nouveau 3 milliards de plus en 2027.
Avec son homologue allemand Boris Pistorius, elle devra aussi d’ici la fin de l’année trouver un chemin pour tenter d’engager la prochaine étape du projet Scaf de futur avion de combat européen, actuellement bloqué par les intérêts divergents des industriels des deux pays.
Vautrin un temps pas loin de Matignon
Catherine Vautrin a rallié la macronie en 2022. Après la réélection d’Emmanuel Macron, elle avait salué « une excellente nouvelle pour la France et l’Europe ». Le président lui avait même promis Matignon, avant de lui préférer Élisabeth Borne, sous la pression de macronistes qui dénonçaient sa participation à la mobilisation contre le mariage pour tous.
Dans le passé, elle a occupé plusieurs postes gouvernementaux sous la présidence de Jacques Chirac : secrétaire d’État à l’Intégration (2004), aux Personnes âgées (2004-2005), puis ministre déléguée à la Cohésion sociale (2005-2007). Elle fut députée de la Marne à plusieurs reprises entre 2002 et 2017, avant d’être battue par une élue du parti présidentiel. Depuis 2014, elle est présidente du Grand Reims.
Elle a aussi eu affaire avec la justice. Elle était trésorière de l’UMP (devenu LR), lorsque a éclaté l’affaire Bygmalion sur les comptes de campagne de Nicolas Sarkozy. Elle a toutefois été blanchie en 2015 par un non-lieu. Titulaire d’une maîtrise de droit des affaires, elle a notamment travaillé comme directrice marketing dans le groupe d’assurance santé américain Cigna.
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