Le divorce entre Ben & Jerry’s et sa maison-mère Unilever prend une nouvelle tournure. Jerry Greenfield, cofondateur de la célèbre marque de glaces en 1978 avec Ben Cohen, a annoncé sa démission, dénonçant une entreprise « réduite au silence » par Unilever et estimant que son indépendance avait été compromise face au conflit à Gaza.
Dans une lettre ouverte publiée sur X par Ben Cohen, Greenfield explique ne plus pouvoir « en conscience » travailler pour une entreprise dont l’autonomie, garantie lors de la fusion avec Unilever en 2000, serait désormais entravée sur les questions sociales et politiques.
Les tensions entre la marque et sa maison-mère remontent à 2021, lorsque Ben & Jerry’s avait annoncé l’arrêt de ses ventes en Judée-Samarie. Depuis, la société s’est distinguée par des positions tranchées, qualifiant le conflit à Gaza de « génocide », une posture rare pour une grande entreprise américaine.
Ben & Jerry’s a même porté l’affaire devant la justice, accusant Unilever de tenter d’étouffer son engagement militant. La semaine dernière, Ben Cohen appelait à « libérer Ben & Jerry’s », proposant de céder la marque à des investisseurs pour une somme estimée entre 1,5 et 2,5 milliards de dollars. Cette initiative a été rejetée par Peter ter Kulve, nouveau PDG de Magnum, la filiale glaces d’Unilever, qui prépare son introduction en Bourse en novembre.
La démission de Greenfield marque un tournant pour Ben & Jerry’s, née dans une station-service du Vermont il y a près de cinquante ans et longtemps citée en exemple de capitalisme « socialement responsable ». Elle pourrait relancer les appels à séparer la marque emblématique du géant Unilever.
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