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L’armée israélienne a pris la grande ville de Khan Younès, dans le sud de la bande de Gaza, où elle affirme traquer la principale tête du Hamas. En parallèle, les civils continuent d’être repoussés vers la frontière avec l’Egypte et sont victimes de bombardements meurtriers. L’ONU a alerté sur la possibilité « d’un effondrement total de l’ordre public » à Gaza de manière imminente et réitéré ses appels au cessez-le-feu.
Les infos à retenir
⇒ Tsahal dit encercler la maison du chef du Hamas.
⇒ L’ONU réitère ses appels au cessez-le-feu.
⇒ Les civils sont à nouveau repoussés vers le sud, à Rafah.
Tsahal dit encercler la maison du chef du Hamas
Engagé depuis le 27 octobre dans une offensive terrestre dans le nord de Gaza, en parallèle à sa campagne de frappes aériennes massives, Israël a étendu ses opérations au sol à l’ensemble du petit territoire palestinien. A Khan Younès, la plus grande ville du sud de la bande de Gaza, fantassins, blindés et bulldozers israéliens ont atteint le centre-ville, selon des témoins. L’armée israélienne a affirmé mercredi soir avoir « percé les lignes défensives » du Hamas, « éliminé un certain nombre de terroristes » et détruit environ « 30 entrées de tunnels ». En parallèle, l’armée israélienne a aussi annoncé avoir tué à ce jour « la moitié des commandants » du Hamas.
L’armée israélienne se rapprocherait également du chef du Hamas dans la bande de Gaza, à Khan Younès. Le Premier ministre israélien Benyamin Netanyahou a déclaré que les forces israéliennes « encerclaient la maison de (Yahya) Sinouar ». « Sinouar se cache sous terre », a aussi affirmé Daniel Hagari, un porte-parole de l’armée, en allusion aux tunnels du Hamas sous Gaza. Yahya Sinouar, 61 ans dont 23 passés dans des prisons israéliennes, est considéré comme l’architecte de l’attaque sans précédent du 7 octobre, date depuis laquelle il n’a plus été vu publiquement à Gaza.
Le Congrès américain bloque toujours l’enveloppe pour Israël et l’Ukraine
Le Congrès américain a échoué mercredi à avancer sur une grande enveloppe de plus de 106 milliards de dollars réclamée avec insistance par le président Biden, comprenant des fonds pour l’Ukraine et Israël. L’opposition républicaine a refusé de soutenir ce texte au coeur de tractations très acrimonieuses, réclamant des concessions significatives sur la politique migratoire des Etats-Unis en échange de leurs voix.
Les civils repoussés vers la frontière égyptienne
A mesure que Tsahal étend ses opérations au sol, la population civile est poussée à se déplacer vers un périmètre de plus en plus exigu à Rafah, le long de la frontière égyptienne. Selon l’ONU, 1,9 million de personnes, soit environ de 85 % la population, ont été déplacées par la guerre dans la bande de Gaza où plus de la moitié des habitations sont détruites ou endommagées par les bombardements israéliens. L’ONU juge par ailleurs « impossible » de mettre en place des zones sécurisées pour accueillir les civils fuyant les combats.
A la tombée de la nuit mercredi, d’épais nuages de fumée noire et des flammes ont continué de s’élever de Gaza. Dans la journée, des traînées dessinées par des roquettes tirées vers Israël depuis Rafah, dans le sud du petit territoire palestinien, ont aussi émaillé le ciel. « Toute la ville subit des destructions et des bombardements incessants. Beaucoup de gens arrivent du nord dans des conditions désastreuses, sans abri, à la recherche de leurs enfants », a raconté à l’AFP Hassan Al-Qadi, un habitant de Khan Younès déplacé plus au sud à Rafah, ville frontalière avec l’Egypte. « Nous sommes dévastés, mentalement dépassés », se désole Amal Mahdi, qui a survécu à un raid. « Nous avons besoin que quelqu’un nous soutienne, trouve une solution pour nous sortir de cette situation ».
L’ordre public menacé de « s’effondrer » selon l’ONU
Prédisant un « effondrement total de l’ordre public bientôt » à Gaza en raison du nombre de civils tués, déplacés, et du manque de vivres, le secrétaire général de l’ONU Antonio Guterres a de nouveau appelé à un cessez-le-feu humanitaire, s’attirant une fin de non-recevoir cinglante d’Israël.
Antonio Guterres a employé pour la première fois de son mandat une procédure rare, l’article 99 de la Charte des Nations unies, qui lui permet d' »attirer l’attention » du Conseil de sécurité sur un dossier qui « pourrait mettre en danger le maintien de la paix et de la sécurité internationale ». Selon plusieurs diplomates, le Conseil de sécurité devrait se réunir vendredi pour examiner cet appel.
« Le mandat de Guterres est un danger pour la paix mondiale », a rétorqué sur X (ex-Twitter) le chef de la diplomatie israélienne Eli Cohen, en estimant que l’activation de l’article 99 et l’appel à un cessez-le-feu « constituent un soutien à l’organisation terroriste Hamas ».
Livraison « minimale » de carburant
Le gouvernement israélien a toutefois approuvé mercredi une « livraison minimale de carburant – nécessaire pour éviter un effondrement humanitaire et l’apparition d’épidémies – dans le sud de la bande de Gaza », a annoncé sur X le bureau du Premier ministre. La quantité livrée sera « déterminée au fur et à mesure » en fonction de la situation humanitaire, a-t-il ajouté.
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