Gaza; des enjeux profondément renouvelés

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Gaza; des enjeux profondément renouvelés

Une nouvelle offensive israélienne dans un contexte inédit
Mardi matin, les Israéliens se sont réveillés avec l’annonce d’une vaste offensive surprise de leur armée de l’air contre des positions du Hamas dans la bande de Gaza. Cette opération marque une nouvelle étape dans le conflit, mais elle suscite une question centrale : qu’est-ce qui pourrait rendre cette offensive plus décisive que les précédentes ?

Plusieurs facteurs clés montrent que les circonstances ont profondément évolué, et nombre de ces éléments jouent en faveur d’Israël.

Le facteur Trump : un soutien américain décomplexé
Le changement le plus marquant est d’ordre diplomatique : l’arrivée de Donald Trump à la présidence des États-Unis a bouleversé les équilibres. Là où l’administration Biden imposait des limites, en conditionnant son appui militaire et diplomatique à certaines mesures humanitaires ou à la retenue d’Israël, la nouvelle administration se montre bien plus permissive.

Le ton est donné : Washington ne freine plus les opérations israéliennes, bien au contraire. Des déclarations fortes de la Maison Blanche, promettant des représailles sévères si le Hamas ne libère pas les otages, renforcent la légitimité d’Israël à agir avec fermeté. Cette liberté d’action nouvelle modifie la donne opérationnelle et stratégique sur le terrain.

Tsahal mieux armée, un Hamas affaibli
Sur le plan militaire, Israël est également mieux préparé. Le Hamas, qui disposait encore d’importants stocks de roquettes en octobre 2023, semble aujourd’hui considérablement affaibli. Le fait que l’organisation islamiste n’ait pas répondu immédiatement aux bombardements par des tirs de roquettes témoigne de cette perte de capacité.

En parallèle, l’armée israélienne a reconstitué ses stocks d’armement, ses troupes se sont reposées, et de nouveaux renseignements ont été recueillis durant la récente trêve. Ces éléments renforcent l’efficacité de l’action militaire, d’autant que cette fois, les cibles ne se limitent pas aux chefs militaires du Hamas : les dirigeants civils, comme Issam Da’alis, sont également visés.

Un nouvel état-major et une tactique plus incisive
Le changement de chef d’état-major à la tête de Tsahal est également significatif. Le lieutenant-général Eyal Zamir adopte une posture plus offensive que son prédécesseur. Il ne s’oppose pas à ce que l’armée contrôle elle-même la distribution de l’aide humanitaire, une initiative qui pourrait priver le Hamas de ressources stratégiques.

De plus, Israël bénéficie désormais d’une latitude accrue pour utiliser l’aide humanitaire comme moyen de pression, une tactique déjà efficace lors de la première libération d’otages en novembre dernier. Ce levier, conjugué au soutien américain, pourrait s’avérer déterminant pour contraindre le Hamas à céder.

Une conjoncture régionale plus favorable
Le contexte régional joue également en faveur d’Israël. Les frappes récentes des États-Unis contre les Houthis en mer Rouge ont redéfini les priorités géopolitiques, inscrivant l’action d’Israël dans un effort plus large visant à neutraliser les proxies de l’Iran au Moyen-Orient. Le Hamas se retrouve donc plus isolé, dans un environnement stratégique moins favorable.

Par ailleurs, la menace du Hezbollah reste contenue pour l’instant, ce qui permet à Israël de concentrer ses efforts sur Gaza sans avoir à craindre une escalade au nord du pays.

Des vents contraires : unité nationale fragilisée et soupçons politiques
Cependant, tout n’est pas à l’avantage d’Israël. Contrairement au début de la guerre, l’unité nationale s’effrite. Certaines familles d’otages redoutent que cette offensive ne mette en danger les prisonniers encore retenus à Gaza. Ce clivage interne pèse sur le moral national et alimente des critiques sur la conduite de l’opération.

À cela s’ajoutent des accusations de calculs politiques. Certains commentateurs estiment que le Premier ministre Netanyahou a choisi le moment de l’offensive pour s’assurer du soutien de ses partenaires de coalition, notamment par un accord opportun avec Otzma Yehudit. Cette perception, même si elle ne remet pas en cause la légitimité militaire de l’opération, introduit une part de doute dans l’opinion publique.

Une fenêtre d’opportunité stratégique
Malgré ces défis internes, Israël se trouve aujourd’hui dans une situation stratégique plus solide qu’en octobre 2023. Avec un Hamas affaibli, une armée renforcée, un état-major offensif et un soutien sans ambiguïté des États-Unis, les conditions sont réunies pour faire évoluer le rapport de force. Cette nouvelle phase du conflit pourrait permettre à Israël non seulement d’augmenter la pression sur le Hamas, mais aussi de renforcer sa sécurité sur le long terme.

Dans un environnement régional instable, la fermeté israélienne reste un levier essentiel de dissuasion et de stabilité.

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