« C’est le 11ème anniversaire de Rasha. Dans une semaine, cela aurait été le 12e anniversaire d’Ahmad. Ce matin, je me suis levée, j’ai mis du parfum et je suis allée jusqu’à leurs tombes. Là, j’ai trouvé ma sœur Noor, la douce, gentille et adorable mère des martyrs. Elle voulait célébrer leur anniversaire.
Nous nous sommes assises autour de leurs tombes, écoutant d’autres enfants raconter des histoires à leur sujet.
Les enfants ont enterré leurs lettres sincères sous le sable. Nous avons prié et pleuré, nous avons aussi ri des doux et tendres souvenirs qu’ils ont partagés.
Sous le soleil, deux bougies ont vacillé tandis que nous faisions circuler deux modestes parts de gâteau. Quand j’ai regardé Noor, j’ai vu un ange. Sa gentillesse, son amour, son esprit. Et ses enfants aussi étaient extraordinaires. Le poids de tout cela m’a laissé incapable de trouver ne serait-ce qu’un seul mot de réconfort à lui offrir. Rasha aurait dû vivre. Ahmad aurait dû vivre.
Comment le pilote qui a largué ces bombes a-t-il pu se résoudre à mettre fin à leurs jeunes vies ? Comment fait-il pour dormir la nuit ? Comment fait-il pour embrasser ses propres enfants avec autant de désinvolture, comme si de rien n’était ?
Ma sœur a gravé leurs noms de ses propres mains. Aujourd’hui, elle a célébré leur anniversaire sur les tombes où ils reposent maintenant. Je ne sais pas ce que cette guerre nous a fait, mais je sais une chose avec une certitude absolue : Rasha et Ahmad n’ont jamais été de simples numéros, et ils ne le seront jamais. »
Assem al-Nabih, de Gaza ville
CAPJPO-Europalestine
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