Le Qatar menace de couper l’approvisionnement en gaz de l’UE
Un haut responsable qatari a adressé une lettre de clarification au gouvernement belge, exigeant des modifications d’une directive concernant les exportations de gaz naturel vers les pays européens. Doha a souligné qu’il pourrait envisager d’autres marchés pour son gaz naturel.
par Shachar Kleiman
Le Qatar a menacé à mots couverts de cesser ses exportations de gaz naturel liquéfié (GNL) vers l’Europe si l’Union européenne mettait en œuvre des réglementations liant le commerce aux droits de l’homme et aux normes environnementales, selon des informations parues dans les médias allemands.
Cet avertissement a été adressé au gouvernement belge dans une lettre adressée en mai 2025 par le ministre qatari de l’Énergie, Saad al-Kaabi, également PDG de l’entreprise publique QatarEnergy, selon le journal Welt am Sonntag . Dans cette lettre, al-Kaabi exprimait son inquiétude face à un projet de directive européenne qui obligerait les grandes entreprises opérant en Europe à garantir le respect des droits humains et de l’environnement tout au long de leurs chaînes d’approvisionnement.
« En termes simples, si aucun autre changement n’est apporté à la directive, l’État du Qatar et QatarEnergy n’auront d’autre choix que d’envisager sérieusement des marchés alternatifs en dehors de l’Union européenne pour leur gaz naturel liquéfié et d’autres produits, des marchés qui offrent un environnement commercial plus stable et plus accueillant », a écrit al-Kaabi.
Le ministre qatari de l’Énergie, Saad al-Kaabi. Photo : réseaux arabes
Alors qu’un porte-parole de la délégation belge auprès de l’UE a refusé de commenter, un porte-parole de la Commission européenne a confirmé la réception de la lettre le 13 mai. Le responsable a déclaré que les négociations entre les législateurs de l’UE et les États membres étaient toujours en cours concernant les amendements à la directive dite sur la diligence raisonnable en matière de durabilité des entreprises.
Plus tôt cette année, la pression s’était accrue à Bruxelles pour assouplir la directive, notamment en retardant sa mise en œuvre à 2028 et en limitant la portée des obligations des entreprises en matière de contrôle de leurs chaînes d’approvisionnement. Les entreprises qui ne s’y conforment pas s’exposent à des amendes pouvant atteindre 5 % de leurs bénéfices annuels. Malgré ces propositions de révision, Doha insiste sur le fait qu’elles ne vont pas assez loin.
Le Qatar, troisième exportateur mondial de GNL après les États-Unis et l’Australie, s’est dit particulièrement préoccupé par l’obligation faite aux entreprises d’élaborer un « plan de transition climatique ». Le gouvernement qatari aurait suggéré de supprimer purement et simplement cette clause.
Source: ILH
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