Frappes au Qatar : les négociations sont-elles encore possibles ?

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La récente frappe israélienne contre des dirigeants du Hamas à Doha, au Qatar, a secoué les négociations en cours sur un possible accord d’échange d’otages et de cessez-le-feu. Selon des autorités israéliennes, cette opération viserait paradoxalement à relancer ces pourparlers, longtemps paralysés par la direction extérieure du Hamas, mais dont certains représentants quittaient le train en marche.

Lors d’un conseil des ministres, le chef du Mossad David Barnea aurait posé les termes du problème : on ne peut « éliminer de hauts responsables du Hamas à l’étranger tant que des négociations sont en cours ». Toutefois, l’attaque a tout de même été lancée. Une source israélienne confie que la frappe pourrait bien être perçue comme un coup de pression : « Au début, le Hamas déclamera qu’aucun accord n’est possible, mais à la fin, les discussions reprendront ».

Sur place, les frappes ont visé un rassemblement de cadres du Hamas à Doha. Khaled Mashaal, figure historique du mouvement et actuellement actif sur la scène internationale, n’y était apparemment pas présent — sa survie symbolique pourrait s’avérer décisive : il aurait récemment encouragé ses pairs à avancer dans le processus de négociation. Le général de brigade Gal Hirsch, réserviste, a précisé que la direction extérieure du Hamas avait, jusqu’à présent, été un frein majeur dans les pourparlers, multipliant les entraves malgré une flexibilité notable du côté israélien.

Le Premier ministre Benjamin Netanyahu, lors de la cérémonie de célébration de l’Indépendance israélienne organisée par l’ambassade des États-Unis, a placé cette opération sous le signe d’une nouvelle ère : « L’époque où les dirigeants terroristes jouissaient d’une immunité n’importe où est révolue ». Il a salué la précision de l’action menée par l’armée et le Shin Bet.

La décision a été prise en marge du cabinet de sécurité, sans que ce dernier soit informé à l’avance — seuls les membres du « Groupe des Sept », cercle restreint autour de Netanyahu, ont été prévenus. Aux États-Unis, l’administration affirme avoir été « informée », mais le timing pose question. Une source gréffée au dossier rapporte : « Il y avait beaucoup de sourires à Washington ce mardi ». Cependant, un responsable américain a rapidement écarté toute approbation explicite passée de l’opération. En réponse, Netanyahu a tenu à clarifier que cette action était uniquement israélienne, assumée par Israël seul.

Côté qatari, les réactions n’ont pas tardé. Doha a dénoncé une violation flagrante de sa souveraineté — puisque c’est la première frappe israélienne connue sur son sol — et certaines voix ont mis en doute la suite de son rôle de médiateur, bien qu’il affirme ne pas avoir renoncé à cette mission.


À l’échelle internationale, l’opération a mis en lumière la fracture entre pressions politiques, diplomatie régionale et voix familiales : des proches des otages ont exprimé une vive inquiétude, craignant que cette escalade compromette la libération des captifs. Dans le même temps, plusieurs responsables régionaux et occidentaux redoutent que cette frappe ne compromette durablement les efforts de paix, alors que les négociations semblaient enfin avancer sous médiation qataro-américaine.

En filigrane apparaît le dilemme israélien : privilégier la logique de pression militaire ou maintenir un fragile dialogue pragmatique. Si cette frappe peut ouvrir une nouvelle fenêtre de négociation, elle pourrait aussi marquer une rupture irréversible… l’avenir des otages, du cessez-le-feu et, plus largement, de la stabilité régionale semblant suspendu à l’issue du prochain round de discussions.

Jforum.fr

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