Frappe par erreur sur hôpital à Gaza
L’armée israélienne a reconnu lundi avoir commis une erreur majeure en ciblant l’hôpital Nasser de Khan Younis, dans le sud de la bande de Gaza. Cette frappe, initialement justifiée par la présence présumée d’une cible du Hamas, a entraîné la mort de plusieurs civils ainsi que de journalistes reconnus, dont certains employés de grandes agences internationales.
Parmi les victimes figurait le caméraman Hussam al-Masri, collaborateur de Reuters. Son collègue photographe, Hatem Khaled, a quant à lui été blessé. Reuters a fait part de sa profonde tristesse face à cette perte, soulignant les risques encourus quotidiennement par ses équipes dans les zones de conflit.
Les autorités locales ont également annoncé la mort de trois autres journalistes : Mariam Abu Dagga, qui travaillait en indépendante pour plusieurs médias dont Associated Press, Mohammed Salama, collaborateur d’Al Jazeera, et Moaz Abu Taha. Un secouriste a aussi été tué, tandis qu’une cinquantaine de personnes auraient été blessées selon le directeur de l’hôpital, Atef al-Hout. Celui-ci a précisé que l’établissement fonctionnait à pleine capacité, avec plus de 1 000 patients présents au moment de l’attaque.
Reconnaissance d’une erreur militaire
L’armée israélienne, après des déclarations contradictoires dans la matinée, a finalement admis que l’attaque avait été autorisée. Elle a cependant insisté sur le fait qu’elle n’avait jamais eu l’intention de viser des civils ou des journalistes, et a annoncé l’ouverture d’une enquête interne. Cette reconnaissance survient après que certains officiers avaient affirmé au Jerusalem Post que l’armée de l’air n’était pas impliquée dans cette opération.
La frappe aurait été validée par la chaîne de commandement du front sud, dirigée par le général de division Yaniv Asor. Ce dernier, nommé en mars, a été critiqué en interne pour une approche jugée moins stricte dans la prévention des pertes civiles que son prédécesseur, le major-général Yaron Finkleman.
Le poids des statistiques
Depuis le début de la guerre, Tsahal a souvent mis en avant un ratio de pertes estimé à environ 60 % de civils pour 40 % de combattants. Bien que ce chiffre soit élevé, il était considéré par certains responsables israéliens comme relativement favorable au regard d’autres conflits en milieu urbain, marqués par l’utilisation de boucliers humains.
Cependant, les données récentes montrent un décalage. Au cours des six derniers mois, l’armée israélienne affirme avoir éliminé un peu plus de 2 000 membres du Hamas, alors que le ministère de la Santé de Gaza, contrôlé par le Hamas, fait état de près de 11 000 victimes civiles. Israël accuse régulièrement le mouvement islamiste d’exagérer ou d’inventer certaines attaques, mais ne fournit pas de chiffres alternatifs sur les pertes civiles, contrairement aux précédents conflits.
Journalistes en première ligne
L’incident met une fois de plus en lumière la vulnérabilité des journalistes dans les zones de guerre. L’ONU et plusieurs ONG rappellent régulièrement le statut protégé des hôpitaux et du personnel de presse en temps de conflit, tout en soulignant la nécessité pour toutes les parties d’éviter les pertes parmi les civils.
Les frappes sur Khan Younis et la mort de journalistes connus internationalement accentuent la pression sur Israël. Les critiques portent non seulement sur la justification de l’attaque mais aussi sur la manière dont les décisions opérationnelles ont été prises, malgré l’existence de protocoles exigeant une approbation à haut niveau pour toute action contre une installation médicale.
L’événement a suscité une large onde de choc dans le milieu de la presse mondiale. Pour les agences d’information, la perte de collaborateurs expérimentés représente un rappel tragique du prix payé par ceux qui travaillent à documenter les conflits, souvent au péril de leur vie.
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