Flottille pro-Gaza : Bayrou fustige une « instrumentalisation »

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Tensions politiques autour d’une flottille pro-Gaza : Bayrou fustige une « instrumentalisation »

L’interception par Israël d’un bateau en route pour Gaza a provoqué une vive réaction sur la scène politique française. À son bord se trouvaient la militante écologiste suédoise Greta Thunberg et l’eurodéputée LFI Rima Hassan. Cette initiative, baptisée « Flottille pour la liberté », visait officiellement à apporter une aide humanitaire à la population de Gaza. Mais pour François Bayrou, il ne s’agissait pas uniquement d’un geste solidaire : il a dénoncé, devant l’Assemblée nationale, une opération relevant de « l’instrumentalisation politique » de la situation humanitaire dans la bande de Gaza.

Une déclaration qui provoque une tempête parlementaire
Interrogé par la présidente du groupe LFI, Mathilde Panot, le Premier ministre a fermement critiqué les organisateurs de cette expédition maritime. Selon lui, les « militants » impliqués ont sciemment provoqué une réaction israélienne afin d’attirer l’attention médiatique. « Ils ont obtenu exactement l’effet recherché », a-t-il souligné, tout en appelant à ne pas se prêter à ce qu’il considère comme une mise en scène.

La réaction de Mathilde Panot ne s’est pas fait attendre. Criant à l’inaction du gouvernement et l’accusant de se calquer sur les « éléments de langage de Netanyahu », elle a quitté l’hémicycle, suivie par l’ensemble de ses collègues députés de La France insoumise. Dans la foulée, elle a réclamé publiquement une convocation de l’ambassadeur israélien, ainsi qu’une rencontre avec le président Emmanuel Macron, pour évoquer le sort des militants français retenus en Israël.

Des militants maintenus en rétention
Selon une ONG, huit des militants pro-palestiniens arrêtés après l’interception en mer – dont quatre Français – sont actuellement maintenus dans un centre de rétention proche de l’aéroport Ben Gurion. Ils ont refusé de quitter volontairement le territoire israélien, ce qui prolonge leur détention administrative. Rima Hassan et Greta Thunberg, figures emblématiques pour certains, symbolisent pour d’autres une démarche plus politique que strictement humanitaire.

Bayrou met en garde contre une lecture partielle du conflit
François Bayrou a rappelé que, pour la France, la situation actuelle à Gaza est « inacceptable et intolérable », y compris pour ceux qui ont toujours défendu le droit d’Israël à exister. Cependant, il a estimé qu’il était impossible de parler de la crise humanitaire sans revenir sur les origines immédiates du conflit : « On ne peut pas parler de Gaza sans parler de l’assaut et du pogrom du 7 octobre », a-t-il insisté, en référence à l’attaque meurtrière menée par le Hamas.

À ses yeux, ceux qui ont orchestré cette attaque savaient qu’elle entraînerait une réponse israélienne massive, et que la situation actuelle découle précisément de cette stratégie. Il affirme que les organisateurs de la flottille, en occultant cet aspect, participent à une « lecture partielle et déformée » des événements.

Un contexte diplomatique tendu
La polémique survient alors que la France, tout en condamnant les souffrances infligées aux civils gazaouis, tente de maintenir une position d’équilibre diplomatique. Paris soutient officiellement la solution à deux États et a été parmi les premiers pays européens à dénoncer certaines actions militaires à Gaza. Néanmoins, elle s’oppose à toute initiative unilatérale, qu’elle considère comme contre-productive.

Le gouvernement français a ainsi exprimé son attachement à une approche multilatérale, coordonnée avec ses partenaires, pour favoriser une sortie durable du conflit. Il cherche à éviter toute posture qui pourrait être interprétée comme une prise de parti exclusive ou une légitimation d’actes hostiles envers Israël.

Une crise humanitaire sous haute tension politique
L’affaire de la flottille met en lumière les divisions profondes au sein du paysage politique français, et la difficulté de traiter le sujet israélo-palestinien sans provoquer de réactions passionnées. Tandis que certains dénoncent un gouvernement trop aligné sur la position israélienne, d’autres critiquent une instrumentalisation émotionnelle d’un conflit complexe.

Pour François Bayrou, le débat ne doit pas être confisqué par des actions symboliques et médiatiques qui, selon lui, détournent l’attention des véritables efforts diplomatiques engagés. Mais pour les élus de LFI, le silence ou la prudence du gouvernement équivaut à une forme de complicité tacite avec les excès de la réponse israélienne.

Cette confrontation, bien au-delà d’un simple incident maritime, illustre à quel point le conflit israélo-palestinien demeure une ligne de fracture idéologique et politique, y compris au cœur de l’hémicycle français.

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