La Marine israélienne a lancé une opération contre la Global Sumud Flotilla, un convoi de 45 bateaux partis début septembre d’Espagne pour acheminer de l’aide humanitaire à Gaza. Les bateaux sont « en cours d’arraisonnement par les autorités israéliennes », a annoncé le chef de la diplomatie française Jean-Noël Barrot, alors que des militants affirmaient être encerclés par des navires de guerre israéliens. « La France appelle les autorités israéliennes à assurer la sécurité des participants, à leur garantir le droit à la protection consulaire, et à permettre leur retour en France dans les meilleurs délais », a ajouté sur X le ministre, qui avait « formellement déconseillé à tout ressortissant français de se rendre dans la zone ».
Présentée comme une « mission pacifique et non violente », la flottille réunit des centaines de militants issus de plus de 40 pays. Parmi eux figurent des personnalités internationales telles que Greta Thunberg, Mandla Mandela (petit-fils de Nelson Mandela), la députée européenne franco-palestinienne Rima Hassan et l’ancienne maire de Barcelone Ada Colau. L’élue française Marie Mesmeur a aussi confirmé que son bateau faisait partie des navires interceptés.
Accusations d’Israël et escalade en mer
Israël affirme que la flottille est liée au Hamas et qu’elle tente de pénétrer « une zone de combat actif » en violation d’« un blocus naval légal ». Dans un message diffusé sur X, le ministère des Affaires étrangères israélien a indiqué : « La Marine israélienne a pris contact avec la flottille Hamas-Sumud et leur a demandé de changer de cap. Israël a réitéré l’offre de transférer toute aide de manière pacifique par des canaux sécurisés vers Gaza ».
De leur côté, les organisateurs dénoncent des « tactiques d’intimidation » et assurent que plusieurs navires ont été harcelés par la Marine israélienne. Le navire Alma aurait été encerclé par un bâtiment militaire, contraignant son capitaine à une manœuvre brusque pour éviter une collision. Le bateau Sirius aurait ensuite subi des manœuvres similaires. Les militants affirment que leurs communications ont été brouillées à distance.
Une zone marquée par des précédents diplomatiques
Si l’Espagne et l’Italie avaient envoyé des bâtiments militaires pour escorter le convoi après de précédentes attaques de drones attribuées à Israël, Madrid a finalement demandé à la flottille de ne pas pénétrer dans les eaux déclarées « zone d’exclusion » par Israël. Rome avait déjà stoppé son escorte à la limite critique des 150 milles nautiques, une décision perçue par les organisateurs comme une manière de « miner une mission humanitaire pacifique ».
La flottille navigue dans une zone considérée « à haut risque », où la Marine israélienne avait intercepté les navires humanitaires Madleen et Handala en juin et juillet derniers. Malgré ces précédents, les organisateurs assurent vouloir poursuivre leur mission, estimant que leur action vise à « briser le blocus de Gaza » et à répondre à l’urgence humanitaire causée par la guerre en cours depuis l’attaque du Hamas contre Israël.
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