Flottille ; L’escorte italienne s’arrête avant Gaza
La flottille internationale Global Sumud, constituée d’une quarantaine de navires civils, militantes, parlementaires et avocats — y compris la figure connue Greta Thunberg — veille à briser le blocus israélien sur Gaza. Mais l’Italie a annoncé qu’elle abandonnerait son escorte militaire lorsque la flottille atteindra 150 milles nautiques (environ 278 km) des côtes de Gaza. À ce moment-là, la frégate italienne cessera de suivre le convoi et lancera deux avertissements radio successifs pour inviter les militants à faire demi-tour.
L’annonce du ministère italien de la Défense précise que le dernier avertissement interviendrait autour de 0h01 GMT, moment où la flottille sera proche de la zone critique. Dès lors, les militants devront décider d’ignorer ou non cette injonction — l’Italie avertissant que la poursuite s’avère risquée, tant diplomatiquement que militairement.
Du côté des organisateurs, on fait savoir que cette notification était attendue depuis plusieurs jours. Maria Elena Delia, porte-parole de la flottille, a prévenu que les militants entendaient ignorer l’avertissement italien et poursuivre leur route vers Gaza. Elle a également déclaré qu’ils s’attendaient à une attaque israélienne dès la nuit, selon une vidéo diffusée sur les réseaux sociaux.
Sur le plan opérationnel, l’Italie et l’Espagne avaient déjà dépêché des navires pour accompagner le convoi dans les eaux internationales, notamment après des attaques à l’aide de drones — dont des grenades assourdissantes ou des substances irritantes — au large de la Grèce. Toutefois, les gouvernements concernés ont pris soin de préciser qu’ils ne cherchaient pas l’affrontement, mais la protection diplomatique de leurs ressortissants à bord.
Israël, de son côté, maintient que son blocus sur Gaza est légal, car justifié par la lutte contre le Hamas. Le gouvernement israélien a déclaré qu’il userait « de tous les moyens » pour empêcher la flottille d’atteindre Gaza, sans pour autant confirmer formellement une attaque imminente. Des sources militaires israéliennes indiquent que la marine de l’IDF est en alerte et prête à intercepter le convoi en haute mer, si nécessaire.
Le ministre italien de la Défense, Guido Crosetto, a lancé un ultime appel aux membres du convoi : accepter de débarquer l’aide à Chypre plutôt que d’aller affronter la marine israélienne. Les militants ont plusieurs fois rejeté une telle proposition de compromis, insistant sur leur droit moral à défier le blocus.
Cette décision italienne permet de limiter l’exposition directe de la marine nationale tout en respectant un cadre diplomatique prudent. En se retirant avant la zone dangereuse, l’Italie cherche à atténuer les risques d’escalade directe avec Israël, tout en maintenant une posture symbolique d’accompagnement jusqu’à la limite acceptable.
Mais cette stratégie laisse le convoi vulnérable : une fois sans protection européenne, il sera seul face aux choix israéliens. Le blocus naval ayant déjà été défendu par Israël comme une mesure de sécurité pour empêcher les livraisons d’armes au Hamas, il n’est pas exclu que des forces navales ou unités commando interceptent les navires, arrêtent les militants ou forcent des détournements.
La flottille Sumud n’est pas la première tentative de ce genre : depuis la guerre entre Israël et le Hamas, plusieurs tentatives de briser le blocus maritime ont eu lieu, certaines ayant été interceptées ou saisies en haute mer. Le convoi actuel, cependant, est plus vaste, plus médiatique, mobilisant une coalition de nations et d’ONG qui en font un symbole.
La confrontation qui se profile est lourde de risques : un affrontement en mer pourrait entraîner des pertes humaines, des tensions diplomatiques majeures, voire une crise internationale. Israël, en bloquant le convoi, renforcera sa position selon laquelle la sécurité prime sur les revendications humanitaires, tandis que les défenseurs de la flottille tenteront de susciter une pression internationale sur Israël pour qu’il relâche son emprise sur les eaux de Gaza.
La décision italienne de se retirer de l’escorte à 150 milles nautiques place la responsabilité du prochain pas critique sur les militants et sur Israël. Si Tel-Aviv intervient pour intercepter la flottille, ce sera une démonstration de sa détermination à faire respecter son blocus, jugé légal dans le cadre de sa guerre contre le Hamas. Israël prouve ainsi qu’il ne permettra pas que des navires défient impunément ses mesures de sécurité, tout en laissant la porte ouverte à une gestion internationale des aides — à condition qu’elles transitent selon des corridors surveillés et contrôlés.
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Cet article parle d’affrontement en mer. Cela semble dire que la marine Israélienne peut attaquer. C’est impensable, ils n’attaquerons jamais des civils désarmés. Ce n’est pas le hamas.