Un tournant majeur s’est joué lundi après-midi au sein de la commission parlementaire israélienne, qui a voté en faveur de l’expulsion du député Ayman Odeh. Par 14 voix contre 2, la commission a validé cette procédure exceptionnelle, soutenue par les partis de la coalition ainsi que par des élus de Yisrael Beytenu, Yesh Atid et du parti de l’Unité nationale.
Cette décision marque une étape significative, mais non définitive : pour être entérinée, l’expulsion devra recueillir l’approbation d’au moins 90 députés en séance plénière, un vote prévu dans un délai de trois semaines.
Le député Avichai Boaron, à l’origine de l’initiative, a justifié cette démarche par l’attitude jugée inacceptable d’Ayman Odeh. « Tout au long des discussions, il n’a exprimé aucun regret, n’a retiré aucune de ses déclarations — au contraire, il les a répétées. Il refuse de reconnaître le Hamas et le Hezbollah comme des organisations terroristes. Dans ce contexte, ses propos ne peuvent être dissociés de leur portée politique, et je suis convaincu que la Knesset votera largement en faveur de son exclusion », a-t-il déclaré.
Le président de la commission, Ofir Katz, a pour sa part tenu des propos particulièrement virulents : « Dans un pays digne de ce nom, Ayman Odeh serait en prison et déchu de sa nationalité. J’espère sincèrement que Yesh Atid et l’Unité nationale ne reviendront pas sur leur position ou ne joueront pas un double jeu lors du vote en plénière. Il faut l’expulser ».
Ayman Odeh, ancien leader de la Liste unifiée qui comprenait le parti d’extrême gauche Hadash et les formations arabes Ra’am, Ta’al et Balad, figure de proue de la représentation politique arabe en Israël, n’a pas encore réagi publiquement à cette décision. Son avenir politique dépend désormais d’un vote à la majorité qualifiée au sein de la Knesset, un seuil élevé, mais que ses adversaires semblent déterminés à atteindre.
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