Faut-il serrer la main de Itamar Ben Gvir ?

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Faut-il serrer la main de Itamar Ben Gvir ?

Benny Gantz a récemment fait preuve d’une posture remarquable en choisissant de maintenir sa dignité face à une situation potentiellement explosive. Lors d’un mariage organisé par Moti Babchik, un proche conseiller du ministre Yitzhak Goldknopf, Gantz a été vu en train de serrer la main d’Itamar Ben Gvir, un ministre controversé de l’extrême droite israélienne. Cet échange, bien que bref, a immédiatement déclenché une tempête médiatique, notamment parmi les opposants au gouvernement, où Ben Gvir est souvent perçu comme un « non fréquentable ». Une telle interaction, même aussi mineure, aurait pu coûter cher à Gantz, qui est considéré comme l’une des figures de proue de l’alternative politique en Israël.

Face aux critiques, plutôt que de s’excuser ou de s’incliner sous la pression, Gantz a choisi de répondre avec sincérité. Lors d’une conférence de presse, il a affirmé qu’il ne voyait pas de mal à tendre la main à un autre membre du peuple juif, même s’il est en total désaccord avec ses positions politiques. Cette réponse, à la fois directe et honnête, montre la détermination de Gantz à ne pas se laisser entraîner dans un discours de haine, même face à ses adversaires les plus farouches. Il a défendu l’idée que, malgré les divergences politiques, la décence humaine doit prévaloir.

Cet épisode survient dans un contexte où Gantz a vu son soutien public faiblir au cours des derniers mois. Depuis son départ du gouvernement d’union d’urgence, son parti, le Camp d’État, a perdu une partie de son électorat, certains sondages indiquant même que le Likoud de Netanyahu le rattrape, voire le dépasse. Cependant, chaque fois que Gantz adopte un discours d’unité et de réconciliation, il parvient à regagner une partie de ce soutien. Sa capacité à se présenter d’abord comme un être humain, avant d’être un opposant politique, pourrait séduire les électeurs du centre qui se cherchent un leader à la fois pragmatique et modéré.

Dans ce contexte, la comparaison avec Yaïr Lapid, leader de l’opposition, est inévitable. Lapid a adopté une ligne plus dure, déclarant qu’il ne serrerait jamais la main de « partisans du terrorisme », bien que plusieurs vidéos le montrent en train d’embrasser des députés arabes ou de saluer le président turc Erdogan, tous deux perçus par une partie de l’opinion publique israélienne comme des sympathisants du terrorisme. Cette contradiction pourrait affaiblir sa position face à un Gantz plus cohérent et conciliant.

Contrairement à Lapid, Gantz ne s’est jamais laissé capturer par les extrêmes du débat politique. Ses partisans au sein du Camp d’État soulignent que sa stratégie est claire : éviter les boycotts politiques et dialoguer avec toutes les parties, en traitant les problèmes au cas par cas, plutôt que de se laisser enfermer dans des positions partisanes rigides. C’est cette approche qui pourrait, à terme, le ramener au cœur du jeu politique en Israël.

En conclusion, la décision de Benny Gantz de ne pas céder aux critiques et de maintenir une attitude digne et ouverte face à ses adversaires pourrait bien lui permettre de regagner la confiance d’une partie de l’électorat. En rappelant à tous qu’il privilégie l’humanité sur les divisions politiques, il continue de se démarquer dans un paysage politique israélien profondément polarisé.

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