Explosions au Liban : « 60 % des patients avec un œil en moins »… Des médecins racontent l’horreur au pays

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Au moins 32 personnes sont mortes au Liban en deux jours : 20 mercredi dans l’explosion de talkies-walkies, et 12 mardi lors de l’explosion de milliers de bipeurs. A chaque fois, des objets piégés, très probablement par Israël, provoquant des scènes d’horreur dans le pays.

Si l’ampleur de l’opération et sa discrétion pour aboutir restent une démonstration « impressionnante » des services secrets israéliens (?), le bilan dans les hôpitaux libanais est extrêmement lourd. Plus de 2.700 blessés dont 300 dans un état critique, ont été pris en charge, selon le ministre de la Santé libanais. Plus de 400 opérations chirurgicales ont été réalisées dans la seule journée de mardi.

De terribles dommages oculaires

Plusieurs médecins, souvent sous couvert d’anonymat car n’ayant pas le droit de parler à la presse, ont témoigné. « Les gens pleuraient, criaient : « Je ne vois rien » », a confié un anesthésiste de l’Hôtel-Dieu de France à Beyrouth, au Guardian. « On n’a jamais eu autant d’urgences oculaires. Ça a rendu 2.000 personnes handicapées en même temps », confie un autre. Beaucoup de bipeurs ou de talkies-walkies ont en effet explosé à une extrême proximité des visages des victimes, créant d’importants dommages, notamment sur la partie oculaire, particulièrement sensible.

Un autre médecin témoigne à la BBC du « pire jour de sa vie », avec 60 % de patients venant avec un œil en moins. Pour un autre, environ les trois-quarts de « ces patients ont perdu un œil, avec de nombreuses brûlures et des morceaux de métal dans les yeux. »

« 20 % des patients ont perdu leurs deux yeux »

« Beaucoup de collègues disent que c’est pire que les blessures [oculaires] du 4 août », poursuit-il en référence à l’explosion au port de Beyrouth en 2020. Selon lui, « 15 à 20 % […] ont perdu les deux yeux de manière irréversible ».

Une autre médecin, Dania El Hallak, qui exerce à l’hôpital de Beyrouth se demande les impacts sur santé psychologique : « J’ai vu pour la première fois des gens massacrés. Est-il possible de se remettre un jour d’un tel spectacle ? ».

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