Eurovision; Triche ou pas triche ?

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Israël, votes et polémique

Eurovision 2025 : une campagne israélienne gouvernementale soulève des questions
La deuxième place remportée par Israël lors de la finale de l’Eurovision 2025 ne cesse de susciter des interrogations. Selon une enquête de l’Union européenne de radio-télévision (UER), une campagne financée par le Bureau israélien de la publicité gouvernementale (GAB) aurait joué un rôle significatif dans le résultat inattendu de la chanson israélienne New Day Will Rise, interprétée par Yuval Rafael.

Malgré un classement modeste accordé par le jury professionnel – seulement 15e – le titre israélien a conquis le public, accumulant 297 points sur un total de 357, se plaçant ainsi juste derrière le vainqueur de l’édition. C’est ce décalage entre le vote du jury et celui du public qui a attiré l’attention, en particulier en raison de l’ampleur inédite de la campagne de promotion numérique orchestrée avant et pendant la compétition.

89 vidéos, 35 pays, 8 millions de vues
L’organisme Spotlight, cellule indépendante de vérification de l’UER créée pour surveiller la désinformation dans les concours audiovisuels, a révélé que 89 vidéos sponsorisées ont été diffusées sur YouTube entre le 6 et le 16 mai, incitant directement les internautes à voter pour la chanson israélienne. Ces contenus, diffusés via une chaîne nommée Vote4NewDayWillRise, ont cumulé plus de 8 millions de vues dans 35 pays, avec des messages personnalisés enregistrés par Yuval Rafael dans plusieurs langues.

La campagne invitait à voter jusqu’à 20 fois, conformément au règlement de l’Eurovision, qui autorise un vote multiple dans certaines conditions. Bien que la chaîne publique israélienne Kan n’ait pas été directement impliquée, les investigations montrent que l’opération a été pilotée par une structure gouvernementale et non par des groupes de soutien indépendants.

Une pratique légale, mais controversée
L’UER a tenu à préciser que la campagne ne violait pas les règles du concours, dans la mesure où elle n’avait pas de contenu politique et respectait les limites imposées à la promotion des candidats. Le directeur de l’Eurovision, Martin Green, a assuré que le système de vote – géré par le prestataire Once – avait été scrupuleusement vérifié et ne présentait aucune anomalie.

Selon lui, de nombreuses délégations ont recours à des moyens similaires pour promouvoir leur artiste, que ce soit par des maisons de disques, des organismes culturels, ou encore des médias nationaux. Les campagnes numériques ne sont donc pas inédites, et plusieurs pays (comme la Grèce, Malte, la France, ou encore la Pologne) auraient également utilisé des publicités ciblées sur les réseaux sociaux.

Des réactions critiques en Europe
Malgré cette conformité aux règles, plusieurs radiodiffuseurs publics européens ont exprimé leur malaise. En Espagne, la télévision publique RTVE, soutenue par des déclarations critiques du Premier ministre Pedro Sanchez, a réclamé une révision du mécanisme de vote, remettant en cause la neutralité du scrutin. La VRT en Belgique a également indiqué qu’elle pourrait réévaluer sa participation future si des clarifications n’étaient pas apportées.

La spécificité du cas israélien réside dans l’ampleur de l’opération et le rôle actif d’un organisme gouvernemental, ce qui soulève des questions sur l’équilibre entre libre promotion et influence institutionnelle. D’autant plus que certains des pays ayant attribué le maximum de 12 points à Israël – tels que la France, l’Allemagne, la Suède, ou la Grande-Bretagne – sont parfois perçus comme critiques vis-à-vis de sa politique étrangère, notamment dans le contexte du conflit à Gaza.

Une visibilité boostée malgré les tensions
Le vote public, en fin de compte, a massivement soutenu Israël, en dépit des appels à l’exclusion du pays lancés par certaines figures politiques européennes. En plus des votes nationaux, Israël a également reçu 12 points du « reste du monde », une entité de vote virtuelle regroupant les pays non participants.

Ce soutien inattendu reflète peut-être une mobilisation du public au-delà des enjeux strictement artistiques. Le cas israélien rappelle que la ligne entre stratégie promotionnelle et ingérence perçue reste floue, en particulier dans un concours où les sensibilités nationales, culturelles et politiques s’entremêlent.

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