Après le passage des ouragans Hélène et Milton sur le sud-est des Etats-Unis, et particulièrement en Floride, une vague de désinformation s’est propagée sur Internet, accusant le gouvernement américain de mener « une guerre météorologique », à l’approche de l’élection présidentielle du 5 novembre.
De nombreuses théories du complot affirment que ces catastrophes naturelles, notamment les ouragans Hélène et Milton, auraient été délibérément dirigées vers des Etats républicains pour influencer le scrutin. Certains vont jusqu’à lier ces événements au programme de recherche HAARP, accusé de manipuler le climat. « Nous sommes dans un « effondrement » de la géo-ingénierie de la part de mondialistes qui veulent « contrôler » l’humanité », peut-on notamment lire sur X.
Des élus républicains alimentent ces théories
Des personnalités politiques, comme l’élue républicaine Marjorie Taylor Greene, ont alimenté ces théories en prétendant que l’observatoire météorologique américain (NOAA) mène des programmes « de contrôle météorologique ». Cependant, les scientifiques réfutent ces accusations, précisant que si certaines technologies peuvent influencer les précipitations, elles ne sont en aucun cas à l’origine de la formation d’ouragans et de tempête.
Ethan Porter, de l’université de George Washington, explique que ces fausses allégations permettent à certains d’exprimer leurs opinions politiques, en sapant la confiance dans la science et le gouvernement. « Cela intervient dans un moment de réelle tension politique », indique Callum Hood, de l’organisation américaine de lutte contre la désinformation en ligne (CCDH) à l’AFP. « L’univers des réseaux sociaux est plus propice à la haine et à la désinformation aujourd’hui qu’il ne l’a été depuis longtemps. Surtout sur X », complète-t-il. De son côté, Joseph Uscinski, de l’université de Miami, met en garde contre l’implication de responsables politiques dans la diffusion de ces théories.
L’impact du changement climatique
Les experts alertent également sur les effets du changement climatique qui, en réchauffant les océans, amplifie la puissance des ouragans. Dans un contexte de forte division autour du changement climatique aux Etats-Unis, la scientifique Katharine Hayhoe souligne que ces fausses rumeurs apportent un faux sentiment de « sécurité » et de « réconfort » aux personnes cherchant à comprendre « un monde qui devient rapidement très effrayant ».
« Cela nous amène exactement dans la direction opposée à celle que nous devrions prendre », précise-t-elle encore. Dans un autre registre, cette désinformation peut avoir de graves conséquences. En effet, elles peuvent retarder davantage voire empêcher un plan d’action sur le terrain pour lutter contre le réchauffement climatique.
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