A force de s’exprimer sur tous les canaux, Donald Trump laisse transparaître les ressorts de sa communication. BFMTV a analysé 163 prises de parole du président américain et les 100 mots qu’il utilise le plus. Le résultat met en lumière une rhétorique fondée sur l’action, l’hyperbole et la confrontation.
Le terme le plus fréquent dans le discours de Donald Trump est « going » (« aller » en Français). L’étude de la chaîne montre qu’il s’en sert pour annoncer ce qu’il va entreprendre. C’est une manière de revendiquer un volontarisme constant et de placer son mandat sous le signe du mouvement. Ce style, hérité de ses campagnes, sert à transformer chaque promesse en démonstration de puissance.
Exagération et flou stratégique
Les adjectifs comme « grand », « gros », « beau » et « bon » abondent dans ses interventions. Ils créent un sentiment d’enthousiasme mais masquent souvent l’absence de détails concrets. Comme le rappelle l’expert Jérôme Viala-Gaudefroy, cité par BFMTV, cette vague de positivisme est un ressort classique du slogan « Make America Great Again » (MAGA), où chacun peut projeter sa propre vision. La répétition systématique de ces termes risque cependant d’en diminuer l’impact.
Donald Trump reste aussi marqué par sa culture d’homme d’affaires : argent, deal, tariffs figurent parmi ses mots les plus répétés. Les droits de douane (les fameux « tariffs » en anglais), au cœur de la guerre commerciale relancée par le président, sont présentés comme l’outil central pour renforcer l’économie américaine, presque comme une promesse identitaire.
La Chine et Biden comme cibles privilégiées
Parmi les pays cités, un seul domine : la Chine, mentionnée plus de 800 fois. Elle s’impose comme l’ennemi privilégié, bien plus que la Russie ou l’Ukraine. Pour Donald Trump se confronter à Pékin permet de se poser en dirigeant capable d’affronter une puissance équivalente.
Pour finir, une personnalité occupe une place disproportionnée dans son discours : Joe Biden. Trump évoque son prédécesseur plus de 700 fois, le tenant pour responsable de la majorité des crises actuelles et glissant régulièrement vers l’attaque personnelle. Cette obsession refléterait la blessure persistante de la défaite de 2020, un épisode qu’il continue de contester.
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