L’administration de Donald Trump a lancé une offensive inédite contre les universités américaines, en annonçant vendredi la suppression immédiate de 400 millions de dollars de subventions fédérales à Columbia. L’université new-yorkaise, bastion des manifestations propalestiniennes du printemps 2024, est accusée d’inaction face à « des actes antisémites ».
Cette décision marque la première attaque financière directe de Donald Trump contre un établissement d’enseignement supérieur depuis son retour à la Maison-Blanche en janvier. Selon les autorités, cette coupe budgétaire n’est qu’un début. « Ces suppressions représentent la première série d’actions et d’autres devraient suivre », ont averti quatre agences et ministères fédéraux, dont ceux de la Justice et de l’Education, dénonçant « le harcèlement persistant des étudiants juifs ».
Une ingérence gouvernementale
Columbia, dont les revenus annuels s’élevaient en 2024 à 6,6 milliards de dollars, dont 1,3 milliard d’aides gouvernementales, a réagi avec prudence. « Nous prenons au sérieux nos obligations légales et comprenons la gravité de cette annonce », a déclaré une porte-parole, affirmant que l’université « s’engage à lutter contre l’antisémitisme et à garantir la sécurité et le bien-être de sa communauté ».
La mesure a immédiatement suscité des critiques. Lynn Pasquerella, présidente de l’Association américaine des universités (AACU), y voit « un nouvel exemple de politisation de l’enseignement supérieur et d’ingérence gouvernementale qui entravent la liberté académique et l’autonomie institutionnelle ». Elle met également en garde contre les répercussions sur la recherche scientifique menée à Columbia, essentielle pour la santé publique.
Attaque de Trump contre les campus universitaires
Tout au long de sa campagne, Donald Trump a multiplié les attaques contre les campus américains, fustigeant leur prétendue complaisance face aux manifestations d’étudiants propalestiniens dénonçant les bombardements israéliens à Gaza et le soutien des Etats-Unis à Israël. Cette semaine encore, il a menacé de couper les fonds à toute université tolérant « des manifestations illégales » et a promis d’expulser les étudiants étrangers « agitateurs ».
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« Depuis le 7 octobre, les étudiants juifs sont confrontés à une violence incessante, à l’intimidation et au harcèlement antisémite sur leurs campus – et sont ignorés par ceux qui sont censés les protéger », a justifié la ministre de l’Education, Linda McMahon. L’administration Trump entend désormais faire de cette institution un exemple, dans un bras de fer qui pourrait redéfinir les relations entre Washington et le monde universitaire.
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