L’administration Trump a présenté ce mardi sa nouvelle stratégie nationale pour combattre les maladies chroniques touchant les jeunes Américains, comme l’obésité, le diabète ou encore certains troubles mentaux. « Nous sommes aujourd’hui le pays le plus malade au monde », a déclaré Robert Kennedy Jr, ministre de la Santé plus que controversé, notamment pour ses positions antivaccins.
Si le plan, qui contient 128 recommandations, prône une meilleure promotion d’une alimentation équilibrée et la poursuite d’études sur l’impact de la pollution et des microplastiques, … il reste surtout très vague. Et il ne prévoit aucune action forte contre les pesticides ou l’alimentation ultratransformée, deux problèmes majeurs selon de nombreux scientifiques.
« De la manipulation à un niveau jamais vu »
Pour plusieurs experts, le rapport manque d’ambition et ménage l’industrie agroalimentaire. « C’est de la manipulation à un niveau jamais vu », dénonce à l’AFP Scott Faber, spécialiste en régulation environnementale à l’organisation EWG. L’administration Trump « a le pouvoir d’interdire les pesticides et les composants chimiques alimentaires qui sont bannis dans d’autres pays. Mais au lieu de le faire, elle facilite les procédures d’autorisation de nouvelles substances toxiques », regrette-t-il.
Zen Honeycutt, militante du mouvement « Rendre à l’Amérique sa santé » (MAHA), proche de Robert Kennedy Jr, parle d’« une petite victoire pour les industriels » et déplore la quasi-omission des pesticides dans le rapport. « C’est un exemple flagrant de la corruption menée par les entreprises chimiques », s’indigne-t-elle. Dans ce rapport, le ministre de la Santé se contente d’encourager l’usage de « technologies de précision » pour réduire leur emploi.
Une politique de santé sous tension
Robert Kennedy Jr s’est engagé à lutter contre la « surmédicalisation » des enfants, en limitant l’usage de certains vaccins et en s’attaquant aux publicités pharmaceutiques. Mais au lieu de les interdire, comme il l’avait promis, le gouvernement se contente d’un timide renforcement des règles encadrant ces publicités.
Cette orientation inquiète d’autant plus que le premier rapport préparatoire, publié il y a quelques mois, mettait déjà en cause les vaccins, reprenant une fausse théorie liant le vaccin ROR (rougeole, oreillons, rubéole) à l’autisme. Certaines études citées s’étaient révélées fabriquées de toutes pièces, alimentant une vive polémique dans la communauté scientifique.
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