Est-ce que les magasins peuvent ouvrir le Chabbat ?
L’inauguration du centre commercial Big Glilot suscite une vive controverse en Israël. La communauté ultra-orthodoxe dénonce l’ouverture de ce complexe le jour du Shabbat, ce qui l’a conduite à appeler à un boycott général. Cette initiative, portée par le Conseil des érudits de la Torah, vise non seulement Big Glilot mais également toutes les enseignes opérant en son sein.
Un appel sans précédent
Dans une lettre relayée par le média « Kikar Hashabbat », les sages religieux qualifient cette ouverture d’« offense publique » envers le caractère sacré du Shabbat. Ils exhortent les fidèles à ne pas fréquenter les magasins du complexe ni les autres succursales des enseignes qui y sont implantées.
La direction de Big Glilot, consciente du risque de boycott, tente de minimiser l’impact en misant sur la clientèle laïque. Avec un afflux de 150 000 visiteurs dès le premier week-end, dont 70 000 le samedi, le centre commercial semble séduire un large public. Néanmoins, environ 30 % des boutiques restent fermées le Shabbat, à l’image des enseignes du groupe Zara, détenu par un entrepreneur religieux.
Une opposition frontale
Le Conseil des sages de la Torah accuse Big de forcer ses employés à travailler contre leur volonté. Cette allégation, bien que non étayée par des preuves, alimente les tensions.
Aryeh Erlich, rédacteur en chef du journal « In the Family », a confirmé l’existence de cette lettre et a dénoncé une « agression commerciale » contre le Shabbat. Pour les ultra-orthodoxes, cette initiative dépasse le simple cadre religieux : elle est perçue comme une bataille pour préserver les valeurs traditionnelles face à un modèle économique jugé incompatible avec le respect du jour saint.
La réponse de Big Glilot
Face à ces accusations, la direction de Big Glilot se défend fermement. Elle rappelle que personne n’est contraint d’ouvrir son magasin ni de travailler le samedi. Elle insiste sur la liberté de choix, soulignant qu’Israël demeure une démocratie où chacun doit pouvoir décider selon ses convictions.
« Nous respectons toutes les opinions et croyances, mais nous refusons toute forme de coercition religieuse », a déclaré un porte-parole du groupe.
Un bras de fer aux implications économiques
Ce boycott soulève des interrogations quant à son impact réel. Si la communauté ultra-orthodoxe représente une part importante du marché, les consommateurs laïcs pourraient compenser ce manque à gagner. Le succès initial du centre commercial semble aller dans ce sens, mais la réaction à long terme des enseignes concernées reste incertaine.
Ce conflit illustre une fois de plus la tension entre garants de la tradition et laïcs en Israël. Le Shabbat demeure un sujet sensible, et chaque initiative touchant à sa sanctification suscite des débats passionnés. L’avenir dira si ce boycott aura un impact durable ou s’il restera une simple tentative d’influence sur les choix de consommation des Israéliens.
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