La chute du régime Assad : un coup dur pour la Russie et un bouleversement stratégique au Moyen-Orient
La capture de Damas par les forces rebelles a marqué un tournant majeur dans le conflit syrien. L’effondrement du régime de Bachar al-Assad, après 24 ans de pouvoir, redessine la carte géopolitique de la région et porte un coup sévère aux intérêts stratégiques de la Russie au Moyen-Orient. Forcé de fuir vers Moscou, Assad laisse derrière lui un pays fragmenté, à l’épicentre d’enjeux globaux.
Avec la chute du régime, les infrastructures clés de la Russie en Syrie sont en danger. Les bases aériennes de Khmeimim et les installations navales de Tartous, piliers de la présence militaire russe en Méditerranée, sont désormais vulnérables. « Ces bases étaient essentielles pour projeter l’influence de la Russie dans la région. Leur perte signifierait une réduction drastique de sa capacité à agir comme une puissance mondiale », explique Leonid Goldenberg, politologue spécialisé en relations internationales.
Depuis des décennies, la Russie considère la Syrie comme un allié stratégique, un bastion contre l’influence américaine et un outil pour contrer les intérêts israéliens. Cependant, les avancées rebelles et la pression exercée par le conflit ukrainien ont contraint Moscou à revoir ses priorités. Des rapports récents indiquent que les forces russes ont commencé à se retirer de certaines positions stratégiques en Syrie, tout en maintenant une présence limitée pour sauvegarder leurs derniers bastions.
L’intervention de la Russie en Syrie, initialement conçue comme une démonstration de force sur la scène internationale, se révèle être un échec coûteux. Des milliards de dollars ont été investis dans le soutien au régime Assad, aux dépens des besoins intérieurs russes. « Ces ressources auraient pu renforcer l’économie nationale ou créer des alliances durables. Aujourd’hui, elles apparaissent comme des pertes nettes », souligne Goldenberg.
Le désengagement progressif en Syrie illustre également les limites de la stratégie militaire russe. Incapable d’ouvrir un nouveau front significatif tout en gérant le conflit en Ukraine, la Russie voit son rôle de puissance globale remis en question.
L’effondrement du régime syrien a des répercussions profondes pour l’ensemble du Moyen-Orient. Le soutien de longue date de la Russie et de l’Iran à Assad étant affaibli, un vide stratégique risque de se créer, ouvrant la voie à de nouveaux acteurs régionaux et internationaux. Les pays arabes, à l’image de l’Arabie saoudite, pourraient exploiter cette opportunité pour redéfinir leurs alliances.
Pour Israël, la chute d’Assad pourrait également représenter une opportunité stratégique. Privé de son soutien iranien et russe, le territoire syrien pourrait devenir plus malléable aux pressions israéliennes. Cependant, l’émergence de factions armées incontrôlées pourrait aussi aggraver l’instabilité régionale.
L’échec de la Russie en Syrie envoie un message clair à la communauté internationale : même les puissances établies peuvent voir leur influence s’éroder face à des contraintes internes et à des défis extérieurs. Alors que le Moyen-Orient entre dans une nouvelle ère de recomposition géopolitique, les conséquences de l’effondrement du régime Assad continueront de façonner les équilibres régionaux et globaux pour les années à venir.
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