Éric Zemmour condamné à  10.000 euros d’amende pour contestation de crime contre l’humanité.

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Le 21 octobre 2019, lors d’un débat dans l’émission « Face à l’info» dont il était le chroniqueur vedette sur CNews, Bernard-Henri Lévy avait déclaré « Un jour […] vous avez osé dire que Pétain avait sauvé les juifs », avait déclaré BHL. « Français, précisez, précisez, français », l’avait interrompu Éric Zemmour. « Ou avait sauvé les juifs français. C’est une monstruosité, c’est du révisionnisme », avait poursuivi Bernard-Henri Lévy. « C’est encore une fois le réel, je suis désolé », lui avait répondu Éric Zemmour.

A la suite de cette déclaration, Eric Zemmour, avait été relaxé par le tribunal de Paris en 2021 puis par la cour d’appel en 2022, avant que la Cour de cassation, saisie par cinq associations parties civiles et par le parquet général, n’annule sa relaxe, ordonnant un nouveau procès. C’est celui-ci qui s’est tenu ce mercredi dernier et il vient cette fois d’être condamné à 10.000 euros d’amende pour contestation de crime contre l’humanité.

La cour d’appel l’a en outre condamné à verser un euro de dommages et intérêts et 1.200 euros au titre des frais de justice à chacune des cinq associations parties civiles.

Dans un communiqué publié dans la foulée de la décision, Éric Zemmour a affirmé qu’il n’a « à aucun moment souhaité « défendre Pétain » », et annoncé qu’il formerait un pourvoi en cassation.

Le 12 mai 2022, la cour d’appel avait estimé que, si les propos « peuvent heurter les familles de déportés », ils « n’ont pas pour objet de contester ou de minorer, fût-ce de façon marginale, le nombre des victimes de la déportation ou la politique d’extermination dans les camps de concentration ». Elle avait rappelé que Philippe Pétain, chef du gouvernement du régime de Vichy, n’avait pas été condamné « pour un ou plusieurs crimes contre l’humanité » lors de son procès à la Libération, mais pour « attentat contre la sûreté intérieure de l’État » et « intelligences avec l’ennemi ». (nota : lors du procès du maréchal Pétain en 1945, les Français (y compris les Juifs revenus des camps) ne souhaitaient pas – dans leur ensemble – évoquer le caractère génocidaire du régime nazi)

Mais la Cour de cassation avait estimé que « les propos reprochés peuvent constituer un délit, même s’ils portent sur une personnalité qui n’a pas été condamnée pour crime contre l’humanité ». Pour elle, « en affirmant « c’est encore une fois le réel » », Éric Zemmour « a repris à son compte les propos » mentionnés par Bernard-Henri Lévy et, si ces derniers « faisaient écho à des écrits plus mesurés précédemment publiés […] dans un de ses livres, la cour d’appel aurait dû en faire une meilleure démonstration ».

Précision d’Israël Valley : C’est en 2010 que l’avocat Serge Klarsfeld a découvert le document original établissant un statut des juifs en octobre 1940. Ce document de l’Etat français est annoté de la main du maréchal Philippe Pétain, qui durcit considérablement des mesures déjà « extrêmement antisémites » et les annotations du maréchal Pétain « remanient profondément » la nature du document. Le texte vise tous les juifs, français ou étrangers, alors que le projet initial prévoyait d’épargner « les descendants de juifs nés français ou naturalisés avant 1860 ». Le maréchal Pétain décide en effet de rayer cette mention. Le champ d’exclusion des juifs est également considérablement élargi. La justice et l’enseignement leur sont désormais totalement fermés. De plus, ils ne peuvent plus être élus. Enfin, le maréchal conclut ces « mesures antijuives » en demandant que « les motifs qui les justifient » soient publiés au Journal officiel.

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